La Serpent Écouter est une commune française située dans le sud-ouest du département de l'Aude en région Occitanie.
La Serpent | |
![]() Le château et le village. | |
![]() Blason |
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Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Occitanie |
Département | Aude |
Arrondissement | Limoux |
Intercommunalité | Communauté de communes du Limouxin |
Maire Mandat |
Rémy Tisseyre 2020-2026 |
Code postal | 11190 |
Code commune | 11376 |
Démographie | |
Gentilé | Serpentois |
Population municipale |
95 hab. (2019 ![]() |
Densité | 9,9 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 42° 58′ 05″ nord, 2° 11′ 00″ est |
Altitude | 350 m Min. 309 m Max. 568 m |
Superficie | 9,59 km2 |
Unité urbaine | Commune rurale |
Aire d'attraction | Commune hors attraction des villes |
Élections | |
Départementales | Canton de la Haute-Vallée de l'Aude |
Législatives | Troisième circonscription |
Localisation | |
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Sur le plan historique et culturel, la commune fait partie du Razès, un pays historiquement très étendu, qui ne se résume aujourd'hui qu'aux collines de la Malepère et au bas Razès au centre et au sud, limité par le pays de Sault. Exposée à un climat océanique altéré, elle est drainée par le ruisseau d'Antugnac et par divers autres petits cours d'eau.
La Serpent est une commune rurale qui compte 95 habitants en 2019, après avoir connu un pic de population de 352 habitants en 1806. Ses habitants sont appelés les Serpentois ou Serpentoises.
Le patrimoine architectural de la commune comprend un immeuble protégé au titre des monuments historiques : le château, inscrit en 1986.
Commune située dans le Pays de la haute vallée de l'Aude à 10 km au nord-ouest de Couiza.
Bouriège | Roquetaillade-et-Conilhac | |
Festes-et-Saint-André | ![]() |
Antugnac |
Val-du-Faby |
La commune est dans la région hydrographique « Côtiers méditerranéens »[2], au sein du bassin hydrographique Rhône-Méditerranée-Corse[3]. Elle est drainée par le ruisseau d'Antugnac, Rec de Lafage, le ruisseau d'Aïgos Juntos et le ruisseau de Coume Fédière, qui constituent un réseau hydrographique de 6 km de longueur totale[4],[Carte 1].
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique altéré », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[5]. En 2020, la commune ressort du même type de climat dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Il s’agit d’une zone de transition entre le climat océanique et les climats de montagne et le climat semi-continental. Les écarts de température entre hiver et été augmentent avec l'éloignement de la mer[6].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 1]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré suivant[5].
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Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[8] complétée par des études régionales[9] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Granes », sur la commune de Granès, mise en service en 1991[10]et qui se trouve à 9 km à vol d'oiseau[11],[Note 3], où la température moyenne annuelle est de 13,3 °C et la hauteur de précipitations de 718 mm pour la période 1981-2010[12]. Sur la station météorologique historique la plus proche, « Carcassonne », sur la commune de Carcassonne, mise en service en 1948 et à 30 km[13], la température moyenne annuelle évolue de 13,7 °C pour la période 1971-2000[14], à 14,1 °C pour 1981-2010[15], puis à 14,5 °C pour 1991-2020[16].
Aucun espace naturel présentant un intérêt patrimonial n'est recensé sur la commune dans l'inventaire national du patrimoine naturel[17],[18],[19].
La Serpent est une commune rurale[Note 4],[20]. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[I 1],[21]. La commune est en outre hors attraction des villes[I 2],[I 3].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (56,9 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (57,6 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (44,7 %), zones agricoles hétérogènes (24,5 %), cultures permanentes (12,9 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (12,2 %), terres arables (3,2 %), prairies (2,5 %)[22].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 2].
Le territoire de la commune de La Serpent est vulnérable à différents aléas naturels : météorologiques (tempête, orage, neige, grand froid, canicule ou sécheresse), feux de forêts et séisme (sismicité modérée)[23]. Un site publié par le BRGM permet d'évaluer simplement et rapidement les risques d'un bien localisé soit par son adresse soit par le numéro de sa parcelle[24].
Le retrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie. La totalité de la commune est en aléa moyen ou fort (75,2 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national). Sur les 67 bâtiments dénombrés sur la commune en 2019, 67 sont en en aléa moyen ou fort, soit 100 %, à comparer aux 94 % au niveau départemental et 54 % au niveau national. Une cartographie de l'exposition du territoire national au retrait gonflement des sols argileux est disponible sur le site du BRGM[25],[Carte 3].
Simple alleu dans les temps antiques du Haut Moyen Âge, le fief de La Serpent situé dans le Haut Razès se trouve mentionné pour la première fois en 1319 dans des documents relatifs au Salin de Carcassonne. Les seigneurs de La Serpent sont alors issus de la famille de Rivière. Ils doivent hommage pour La Serpent, Le Lion et Bouriège, aux seigneurs de Mirepoix, de la Maison de Lévis.
Située sur un promontoire duquel la vue s'étend au loin, La Serpent constitue un point d'observation stratégique qui est celui d'un castrum. Au Moyen Âge, en rapport avec les caractéristiques de sa localisation, le nom antique que porte la seigneurie de La Serpent dans les manuscrits anciens, rédigés alors en langue latine, est : Castrum de Serpente, littéralement : le château, le fort, ou la place forte des Serpents.
Vers 1390, La Serpent change plusieurs fois de main. La seigneurie passe d’abord à la famille du Vivier, par le mariage de Gabelle de Rivière avec Gaucelin du Vivier. A l'occasion du mariage de leur fille, Gaillarde du Vivier, seigneuresse de La Tour en Fenouillèdes, avec François de Belcastel, elle devient une des possessions de la famille de Belcastel,. En 1432, Bernard Guillaume de Belcastel rend hommage à Philippe II de Lévis pour les lieux de Bouriège, Le Lion et La Serpent. En 1441, Gausselin de Belcastel, seigneur du Vivier, réitère cet hommage à Philippe II de Lévis.
Entre 1444 et 1452, le fief de La Serpent change par deux fois de seigneur. En effet, en 1444, Noble Roger de Senesplède en est le titulaire, il en rend hommage à Jean IV de Lévis.
Au milieu du XVe siècle, la seigneurie de La Serpent avec son château est acquise par la famille Dax, une très ancienne famille originaire de Carcassonne[26] qui donna plusieurs consuls de la Cité au Moyen Âge et resta présente à Axat jusqu'à l'orée du XXe siècle. C'est Arnaud Dax, consul de Carcassonne qui en fait l'acquisition, il est également seigneur d'Axat, d'Artigues (Aude), de Cailla, Le Clat, Leuc, Trèbes et autres places[27]. Aussi, en 1459, « Noble Arnaud Dax » rend-il à son tour hommage pour la seigneurie de La serpent, à Jean IV de Lévis. En 1479, date de la mort d’Arnaud Dax son père, Jean I Dax seigneur de La Serpent, d'Axat et autres places, « héritier des seigneuries de Leuc, de la Serpent, d’Axat, Gaix, Artigues et Trevas », rend hommage à Jean IV de Lévis pour les seigneuries de La Serpent, Bouriège et du Lion, pour la quatrième part des lieux de Roquetaillade, Conilhac, du Vilars, de Pechtremaut, de Cazilhac, de Mornac et de Saint-Sauveur, ainsi que pour des fiefs nobles situés dans les lieux d’Alet, Rennes-le-Château et Antugnac. En 1493, il renouvellera cet hommage à l’adresse de Jean V de Lévis.
Ce même Jean I Dax, conseiller, grand chambellan du roi Charles VIII et Grand prévôt des maréchaux de France au royaume de Sicile est aux côtés du roi lors de son départ pour la 1re guerre d'Italie, il est, à cette époque reculée, encore qualifié de l'antique nom de « seigneur de Serpente »[28]
Au XVIe siècle, le château de La Serpent est souvent mentionné au cours des guerres de Religion pour avoir servi de prison de transit pour les « religionnaires » capturés dans la région.
Un texte ancien d'une haute valeur historique, du XVIIe siècle qui concerne directement l'histoire de La Serpent au Moyen Âge a été déplacé sur la page de discussion de La Serpent où il peut être consulté (cliquer en haut à gauche sur « Discussion »).
A la fin du XVIIe siècle, à la suite du mariage d'une fille de la branche de La Serpent de la famille Dax avec le fils du marquis de Béon, la famille de Béon reçoit en dot la seigneurie de la Serpent, transmise avec le château. Les jeunes époux donnent à l'édifice que nous connaissons aujourd'hui sa forme définitive depuis le début du XVIIIe siècle, leurs descendants y vivent jusqu'au XIXe siècle.
Époque révolutionnaire :
Huit pluviôse an X suppression du canton d'Alet-les-Bains, La Serpent est rattaché au canton de Quillan. Dix-sept nivôse an XIII, La Serpent est rattachée au canton de Couiza.
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Son blasonnement est : D'azur à la fasce componée d'argent et de gueules.
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Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
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avant 1981 | ? | François Bourrel | PS | |
mars 2001 | 2008 | Alain Boursier[29] | ||
mars 2008 | en cours | Corinne Laffond | ||
Les données manquantes sont à compléter. |
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[30]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[31].
En 2019, la commune comptait 95 habitants[Note 5], en augmentation de 14,46 % par rapport à 2013 (Aude : +2,52 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
Histogramme de l'évolution démographique ![]() |
Division | 2008 | 2013 | 2018 |
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Commune[I 4] | 11,8 % | 6,4 % | 14 % |
Département[I 5] | 10,2 % | 12,8 % | 12,6 % |
France entière[I 6] | 8,3 % | 10 % | 10 % |
En 2018, la population âgée de 15 à 64 ans s'élève à 49 personnes, parmi lesquelles on compte 74 % d'actifs (60 % ayant un emploi et 14 % de chômeurs) et 26 % d'inactifs[Note 6],[I 4]. Depuis 2008, le taux de chômage communal (au sens du recensement) des 15-64 ans est supérieur à celui de la France et du département.
La commune est hors attraction des villes[Carte 4],[I 7]. Elle compte 13 emplois en 2018, contre 17 en 2013 et 13 en 2008. Le nombre d'actifs ayant un emploi résidant dans la commune est de 30, soit un indicateur de concentration d'emploi de 42,6 % et un taux d'activité parmi les 15 ans ou plus de 46,3 %[I 8].
Sur ces 30 actifs de 15 ans ou plus ayant un emploi, 10 travaillent dans la commune, soit 32 % des habitants[I 9]. Pour se rendre au travail, 87,1 % des habitants utilisent un véhicule personnel ou de fonction à quatre roues, 6,5 % s'y rendent en deux-roues, à vélo ou à pied et 6,5 % n'ont pas besoin de transport (travail au domicile)[I 10].
8 établissements[Note 7] sont implantés à la Serpent au [I 11]. Le secteur de l'industrie manufacturière, des industries extractives et autres est prépondérant sur la commune puisqu'il représente 37,5 % du nombre total d'établissements de la commune (3 sur les 8 entreprises implantées à La Serpent), contre 8,8 % au niveau départemental[I 12].
1988 | 2000 | 2010 | 2020 | |
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Exploitations | 21 | 6 | 7 | 3 |
SAU[Note 8] (ha) | 204 | 77 | 122 | 72 |
La commune est dans le Razès, une petite région agricole occupant l'ouest du département de l'Aude[34], également dénommée localement « Volvestre et Razès »[Carte 5]. En 2020, l'orientation technico-économique de l'agriculture[Note 9] sur la commune est la viticulture[Carte 6]. Trois exploitations agricoles ayant leur siège dans la commune sont dénombrées lors du recensement agricole de 2020[Note 10] (21 en 1988). La superficie agricole utilisée est de 72 ha[36],[Carte 7],[Carte 8].
Toques et clochers.
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