La Lucerne-d'Outremer est une commune française, située dans le département de la Manche en région Normandie, peuplée de 772 habitants[Note 1].
Pour les articles homonymes, voir Lucerne (homonymie) et Outremer.
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La Lucerne-d'Outremer | |
![]() L'église abbatiale. | |
Administration | |
---|---|
Pays | ![]() |
Région | Normandie |
Département | Manche |
Arrondissement | Avranches |
Intercommunalité | Communauté de communes de Granville, Terre et Mer |
Maire Mandat |
Pierre Lebourgeois 2020-2026 |
Code postal | 50320 |
Code commune | 50281 |
Démographie | |
Population municipale |
772 hab. (2019 ![]() |
Densité | 53 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 48° 47′ 04″ nord, 1° 25′ 36″ ouest |
Altitude | Min. 31 m Max. 146 m |
Superficie | 14,48 km2 |
Type | Commune rurale |
Aire d'attraction | Granville (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de Bréhal |
Législatives | Deuxième circonscription |
Localisation | |
modifier ![]() |
La commune de la Lucerne-d'Outremer s'étend de celle du Tanu à celle de Saint-Pierre-Langers. Le Thar, petit fleuve côtier qui se jette dans mer de la Manche au sud de Saint-Pair-sur-Mer en forme la limite nord, ce qui en fait une commune située à la frontière historique de l'Avranchin (auquel elle appartient) et du Cotentin[1].
Les bois de la Lucerne forment la majeure partie de son territoire vers l'ouest et séparent ainsi les deux épicentres de la commune : le bourg, avec le château et l'église paroissiale vers l'est ; l'abbaye de La Lucerne vers l'est.
Les principaux lieux-dits sont : la Malenfandière, le Haut-Pignon, les Granges, les Holidières, les Réages.
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique franc », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[2]. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Ce type de climat se traduit par des températures douces et une pluviométrie relativement abondante (en liaison avec les perturbations venant de l'Atlantique), répartie tout au long de l'année avec un léger maximum d'octobre à février[3].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 2]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
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Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[6] complétée par des études régionales[7] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Granville – pointe du Roc », sur la commune de Granville, mise en service en 1973 et qui se trouve à 13 km[8],[Note 5], où la température moyenne annuelle évolue de 11,6 °C pour la période 1971-2000[9] à 11,9 °C pour 1981-2010[10], puis à 12,4 °C pour 1991-2020[11].
La Lucerne-d'Outremer est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 6],[12],[13],[14].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Granville, dont elle est une commune de la couronne[Note 7]. Cette aire, qui regroupe 34 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[15],[16].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (74,2 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (75,8 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : prairies (45,2 %), forêts (19,1 %), zones agricoles hétérogènes (17,5 %), terres arables (11,5 %), zones urbanisées (6,8 %)[17].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[18].
Le nom de la localité est attesté sous les formes Lucerna en 1145, La Luserne, La Liserne, La Luiserne, La Luyserne, La Luzerne et La Lucerne en 1282, La vieille Luzerne en 1314, La Lucerne-d'Outremer au XVIIIe siècle[19].
Le nom propre de cette commune serait emprunté au nom de l'abbaye des Prémontrés installée sur son territoire et connue soit comme abbaye de La Lucerne (d'Outremer), soit comme abbaye Très-Sainte-Trinité de La Lucerne (d'Outremer) [abbatia Sanctissimae Trinitatis de Lucerna].
De l'oïl luiserne « flambeau, lanterne », dont la forme savante est lucerne « lampe, lumière »; peut-être une enseigne d'auberge[19] ou peut-être une origine cultuelle[20].
Étymologiquement, le nom commun lucerne est dérivé du latin lucerna qui désigne, en latin classique, à la fois une « lampe », un « guide » et un « poisson phosphorescent »[21]. Notons que la ville de Lucerne, en Suisse, et une douzaine de villes des États-Unis, portent un toponyme similaire. Pour Édouard Le Héricher, "Lucerna" viendrait de Lucus (le bois sacré)[22] mais cette étymologie paraît aujourd'hui peu admise.
Il est en outre certain que la Lucerne est une forme discriminante de La Luzerne, toponyme appliqué à une commune proche de la Basse-Normandie, dans le même département de la Manche[23]. En effet, le nom de « La Luzerne » (ou "Luserne" [24], porté notamment aux XVIIe – XIXe siècles (jusqu'en 1853) par cette commune était aussi le nom de La Luzerne près de Saint-Lô.
Quant au déterminant d'Outremer appliqué à la commune, puis à l'abbaye, il ne peut désigner que le territoire d'au-delà de la mer connue à cet endroit au Moyen Âge, c'est-à-dire la Manche. Ce pays d'Outre-Mer ne peut être que l'Angleterre. Or, l'abbaye a bien été construite en 1143, c'est-à-dire peu après la conquête du royaume anglo-saxon par Guillaume de Normandie, couronné officiellement en 1066 à Westminster. À partir de cette époque, l'ancienne Église anglo-saxonne est dirigée par des évêques réformateurs anglo-normands sous l'autorité des archevêques de Cantorbéry. Il s'ensuit un grand mouvement de construction d'édifices religieux de très grande taille, de type roman et cistercien telles Rievaulx, Fountains et Kirkstall, qui ne sont pas sans rappeler l'église de l'abbaye de La Lucerne. Il est plus que probable[25] que l'appellation Outremer soit une marque de ces liens politiques, religieux et architecturaux d'un royaume qui s'étend des deux côtés de la Manche.
Quoi qu'il en soit, selon Danièle Ducœur[26], le surnom d'Outremer ne date que de 1853 afin de distinguer les deux communes de La Lucerne (ou La Luzerne), près de Saint-Lô et La Lucerne (ou La Louiserne ou La Luzerne) où se situe l'abbaye. Cependant, l'historienne affirme que la dénomination choisie était censée rappeler l'aveu rendu[27] par l'abbé Philippe Badin au roi d'Angleterre, Henri V, en 1419.
Finalement, les deux explications, l'une étymologique, l'autre historique, si l'on excepte quelques détails contradictoires, se recoupent.
En 1327, le principal seigneur de la Lucerne était Jean Tesson, chevalier, seigneur du Grippon. Il avait donné en arrière-fief à Robert de Semilly un cinquième de fief de haubert s'étendant sur la Lucerne et la Mouche. Guillaume de La Cervelle était quant à lui tenant d'une vavassorie noble. En 1377 et 1390, le seigneur de la Lucerne était un nommé Thomas de La Lucerne. En 1463, la recherche de Montfaut cite Jean du Homme comme seigneur, en 1666, celle de Guy Chamillart cite Louis et Robert Guyon, écuyers. En 1789, le seigneur principal était Carbonnel de Canisy, dont la descendance a possédé le château jusqu'au début du XXIe siècle et possède encore une partie du bois[28].
L'abbaye possédait quant à elle un fief de l'abbaye, avec gage-pleige et basse-justice, droit de colombier, et s'étendant à la Lucerne, les Chambres et Subligny[29]. On peut encore voir, sur le site de l'abbaye, les salles de justice et le colombier médiéval.
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
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1959 | 1995 | Émile Lebourgeois | ||
1995[30] | mars 2001 | Marcel Gazengel | Exploitant agricole | |
mars 2001[31] | En cours | Gérard Dieudonné[32] | PS | Professeur de physique |
Les données manquantes sont à compléter. |
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[33]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[34].
En 2019, la commune comptait 772 habitants[Note 8], en diminution de 10,34 % par rapport à 2013 (Manche : −0,97 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
863 | 850 | 881 | 864 | 894 | 920 | 950 | 983 | 994 |
1856 | 1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
915 | 885 | 841 | 796 | 787 | 850 | 872 | 855 | 850 |
1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 |
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820 | 863 | 794 | 677 | 739 | 776 | 843 | 787 | 797 |
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2006 | 2007 | 2012 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
742 | 695 | 652 | 632 | 621 | 735 | 790 | 798 | 849 |
2017 | 2019 | - | - | - | - | - | - | - |
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780 | 772 | - | - | - | - | - | - | - |
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