La Bouilladisse est une commune française située dans le département des Bouches-du-Rhône, en région Provence-Alpes-Côte d'Azur. Ses habitants, au nombre de 6 194 en 2017, sont appelés les Bouilladissiens et Bouilladissiennes.
La Bouilladisse | |
![]() L'hôtel de ville. | |
![]() Blason |
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Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Provence-Alpes-Côte d’Azur |
Département | Bouches-du-Rhône |
Arrondissement | Marseille |
Intercommunalité | Métropole d'Aix-Marseille-Provence |
Maire Mandat |
José Morales 2020-2026 |
Code postal | 13720 |
Code commune | 13016 |
Démographie | |
Gentilé | Bouilladissienne, Bouilladissien |
Population municipale |
6 270 hab. (2019 ![]() |
Densité | 497 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 43° 23′ 43″ nord, 5° 35′ 43″ est |
Altitude | Min. 193 m Max. 686 m |
Superficie | 12,61 km2 |
Unité urbaine | Marseille-Aix-en-Provence (banlieue) |
Aire d'attraction | Marseille - Aix-en-Provence (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton d'Allauch |
Législatives | Dixième circonscription |
Localisation | |
Liens | |
Site web | http://www.ville-bouilladisse.com |
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La Bouilladisse est jumelée avec la commune de Brezoi, en Roumanie. Le nom en provençal est La Bouiadisso[1].
La ville compte 6111 habitants et s'étend sur 12,6 km2, soit une densité de 475,4 habitants par km2. La Bouilladisse, située à 11 km au nord d'Allauch, est entourée par les communes de La Destrousse, Peypin et Belcodène. Proche du parc national des Calanques (environ 12 km), la ville est située à 240 mètres d'altitude et elle est traversée par plusieurs cours d'eau, notamment le Merlançon, ainsi que le ruisseau d'Auriguesse.
La Bouilladisse est située sur l'autoroute A52, sortie 33, et est traversée par la route départementale 96.
Belcodène | Peynier | Trets |
Peypin | ![]() |
Auriol |
La Destrousse | La Destrousse Auriol |
Auriol |
La Bouilladisse est une commune urbaine[Note 1],[2]. Elle fait en effet partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[3],[4]. Elle appartient à l'unité urbaine de Marseille-Aix-en-Provence, une agglomération inter-départementale regroupant 50 communes[5] et 1 596 326 habitants en 2017, dont elle est une commune de la banlieue. L'agglomération de Marseille-Aix-en-Provence est la troisième plus importante de la France en termes de population, derrière celles de Paris et Lyon[6],[7].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Marseille - Aix-en-Provence, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 115 communes, est catégorisée dans les aires de 700 000 habitants ou plus (hors Paris)[8],[9].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (54,4 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (53,6 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (40,9 %), zones urbanisées (22,4 %), zones agricoles hétérogènes (20,7 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (13,5 %), terres arables (2 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (0,6 %)[10].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[11].
Attestée sous les formes Leborina en 1279, du latin lepus, leporis (« lièvre ») et suffixe -ina), La Bourine en 1880 puis "La Bouilladisse" en 1909 qui évoque une source particulièrement « turbulente, bouillonnante ».
Histoire institutionnelle : 49 ans après sa première demande de séparation, la commune a été créée le sous le nom de La Bourine par scission de plusieurs hameaux d'Auriol (commune voisine des Bouches-du-Rhône). La commune a été baptisée "La Bouilladisse" le .
Après la grève des mineurs de 1948, le maire de la commune qui avait soutenu le mouvement est suspendu[12].
Dans la nuit du 14 au , l’opération Anvil Dragoon coordonnée par les Alliés est en cours entre Toulon et Cannes. A vol d’oiseau, Toulon se trouve à une distance de 40 km de La Bouilladisse, la courbure de la voie ferrée traversant le village rend le site idéal pour que l’armée allemande y installe une Artillerie Lourde sur Voie Ferrée (AVLF). Par ailleurs, le tunnel de Saint Vincent à Roquevaire (Pont de Joux) d’une longueur de 222 mètres offrait non seulement un abri pour protéger le convoi ferroviaire, dont le wagon supportant le canon mesurait à lui seul 41 mètres, mais aussi bénéficiait de la protection de la garnison allemande située dans les bunkers et fortification de Roquevaire.
Les AVLF ont été créées afin d'utiliser des canons de très gros calibre (280 mm puis 380 mm) à une époque où les solutions sur route ne permettent pas de transporter des charges si importantes. Les canons sur rail permettaient de tirer des calibres importants pour, par exemple, frapper les navires ou des cibles lointaines peu mobiles. Les AVLF sont des armes hérités de la Première Guerre Mondiale, elles concourent au renouveau de l'Allemagne nazie, car compatibles avec la doctrine allemande d'armes d'élite, dissuasives, impressionnantes par leur taille et leur calibre, mais produites en très peu d'exemplaires car extrêmement fragiles et peu fiables.
Le , une AVLF K5(E) équipée d’un canon de 28 cm (batterie allemande Eisenbahnbatterie 749) est positionnée dans la courbe près du stade (actuel stade Robert Conti, Quartier Les Roquettes). La désignation officielle de cette arme allemande est 28 cm K5 E où 28 cm indique le calibre de l’obus, K signifie Kanone (canon en allemand), 5 est son type et E pour Eisenbahn (voie ferrée en allemand).
Ainsi, la courbure de la voie ferrée au niveau du stade permettait d’ajuster l’azimut du tir sur plus de 180°, et l’élévation du canon permet de définir la distance à la cible pour réaliser un tir en cloche au-dessus de la Sainte-Baume pour frapper les Alliées dans la rade de Toulon.
Toute la journée du , la « Schlanke Bertha » (« Mince Bertha » en français, mais traduite par la « Grosse Bertha » par la Résistance) tira à une cadence moyenne de 8 coups par heure, chaque obus pesant 255 kg. Pour les résistants de La Bouilladisse, il fallait coûte que coûte empêcher la « Grosse Bertha » de revenir. L’empêcher de bombarder Toulon, c’était non seulement participer à l’effort des Alliés dans leur reconquête de la Provence, mais aussi empêcher que le village ne devienne une cible des bombardements alliés ; c’était épargner des vies humaines à Toulon mais aussi à La Bouilladisse. Dans le village, les craintes d’attaques sont vives. Par précaution, la population se réfugie dans les cabanons éparpillés dans la campagne. Finalement, c’est au fond d’une mine que la décision est prise de faire sauter le pont de chemin de fer situé au quartier Les Playes pour empêcher le canon allemand de reprendre position. Ainsi dans la nuit du 16 au , une équipe de 6 mineurs, composée d’Antoine Albaladéjo, l’aîné, et cinq de ces camarades, Roger Silva, Lucien Eyssautier, Joseph Moreno, Michel Cano, et Joseph Pedreno se glissèrent le long de voie ferrée, placèrent les charges de dynamite et les détonateurs. Un grand boum déchira cette nuit-là, le pont du chemin de fer des Playes venait de sauter. Le canon allemand ne tira plus jamais sur Toulon[13],[14].
Leur chef, Antoine Albaladéjo, âgé d’à peine 26 ans, était natif de Carthagène en Espagne où il a vu le jour le , terre qu’il quitta à l’âge de cinq ans avec sa famille pour rejoindre la France avec la promesse d’y trouver une vie meilleure. Au moment où en France beaucoup désespéraient et avaient baissé les bras face à l’occupation nazie, comme un peu partout dans le pays, il se créa des groupes de Résistance. Celui de La Bouilladisse sera constitué en . Antoine Albaladéjo sera recruté le et fera partie du détachement FTPF du Bassin Minier de Provence (FTPF pour Francs-Tireurs et Partisans Français). Antoine Albaladéjo étant déjà Sous-Officier instructeur d'artillerie légère au sein de l’infanterie coloniale durant l’entre-deux-guerres, il prendra la direction du groupe de Résistance de la Bouilladisse et il en sera responsable jusqu'au .
Cet acte de la Résistance était dû au courage d'Antoine Albaladéjo, forgé durant ces années passées au sein de l’infanterie coloniale, mais aussi de ces compagnons d’armes rencontrés au village et au fond des mines de charbon, dont on sait que la dureté du travail fraternisait les hommes autour de valeurs communes, point de départ de la patrie.
Antoine Alabaladéjo nous a quittés le à Aix-en-Provence à l’âge de 88 ans, avec le sentiment d’avoir trouvé sa patrie et d’y avoir eu une existence paisible. Diplômé d’un certificat d’études primaires, il exerça successivement différents métiers : manœuvre, militaire, champignonniste, mineur, puis technicien de maintenance. C’était un homme passionné par les champignons et le cyclisme, seul un vieux fusil de chasse ornait son hall d’entrée comme pour se rappeler que la guerre appartenait au passé. Il reçut bien des décorations : Ex-sous-lieutenant FFI (FFI pour Forces Françaises de l’Intérieur), Ex-lieutenant de réserve, détenteur de la Croix de guerre avec citation, Médaillé du Travail Argent, Or et grand Or, Mutilé du travail, Retraité Mineur, Volontaire de la Résistance.
La ville de La Bouilladisse, et les élèves de CM2 (année scolaire 2009-2010) de monsieur Rebuffat (professeur à l’école Paul-Eluard) ont tenu à rendre un hommage mérité et respectueux à celui qui a offert une partie de sa vie, de sa jeunesse à cette liberté reconquise, qui nous est si chère aujourd’hui[15]. Ainsi, le , le parking des Roquettes fut baptisé parking Antoine-Albaladéjo par la commune de La Bouilladisse[16].
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Les armes peuvent se blasonner ainsi :
D'or à quatre pals de gueules; au chef d'or à un loriot de sinople perché sur une branche du même, accosté de deux B affrontés, de sable.
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Élections municipales 2008 : Le , la liste d'union de la gauche et du rassemblement des démocrates conduite par le maire sortant André Jullien est élue au premier tour (50,44 %) devant la liste Union pour un mouvement populaire menée par Eric Jouve (36,08 %) et la liste Nouveau Centre conduite par Guy Vincent (13,48%).
Élections municipales 2014 : Le , la liste Union citoyenne et démocrate conduite par le maire sortant André Jullien est élue au premier tour (60,15 %) devant la liste Union de la droite menée par Alain Boutboul (39,85 %).
Élections municipales 2020: le , la liste "La Bouilladisse notre bien commun" conduite par José Morales est élue au premier tour (63.58%) devant la liste "Pour une Bouilladisse dynamique" menée par Alain Boutboul (36.41%).
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
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1880 | 1882 | Alphonse Velin | ||
1882 | 1888 | Joseph Imbert | ||
1888 | 1896 | Marius Suzanne | ||
1896 | 1913 | Jean Baptiste Michel | ||
1913 | 1922 | Célestin Cazalic | ||
1922 | mai 1945 | Nicolas Négrel | ||
mai 1945 | mars 1971 | Isidore Gautier | PCF | Conseiller général du canton de Roquevaire (1957-1976) |
mars 1971 | janvier 1998 | Francis Pellissier | PCF | Conseiller général du canton de Roquevaire (1976-2008) |
janvier 1998 | mars 2020 | André Jullien | PCF | Retraité Vice-président de la Communauté d’agglomération du pays d'Aubagne |
mars 2020 | En cours | José Morales | PCF | Architecte, maître de conférences et président du conseil d'administration de l'École Nationale Supérieure d’Architecture de Marseille |
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1881. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[18]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[19].
En 2019, la commune comptait 6 270 habitants[Note 3], en augmentation de 3,7 % par rapport à 2013 (Bouches-du-Rhône : +2,51 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1881 | 1886 | 1891 | 1896 | 1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 |
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1 378 | 1 315 | 1 304 | 1 236 | 1 329 | 1 410 | 1 332 | 1 243 | 1 521 |
1931 | 1936 | 1946 | 1954 | 1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 |
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1 575 | 1 400 | 1 507 | 1 601 | 1 715 | 1 959 | 2 231 | 3 117 | 4 115 |
1999 | 2006 | 2008 | 2013 | 2018 | 2019 | - | - | - |
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4 904 | 5 561 | 5 743 | 6 046 | 6 254 | 6 270 | - | - | - |
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Un marché est ouvert chaque jeudi matin, de 8 heures à 12 heures 30, sur la place de la Mairie.
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