L'Éguille [leɡɥij] — couramment désigné sous le nom de L'Éguille-sur-Seudre — est une commune du Sud-Ouest de la France, située dans le département de la Charente-Maritime (région Nouvelle-Aquitaine). Ses habitants sont appelés les Éguillais et les Éguillaises[1].
L'Éguille | |
![]() Le port ostréicole de L'Éguille. | |
![]() Blason |
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Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Nouvelle-Aquitaine |
Département | Charente-Maritime |
Arrondissement | Rochefort |
Intercommunalité | Communauté d'agglomération Royan Atlantique |
Maire Mandat |
Jonathan Malagnoux 2020-2026 |
Code postal | 17600 |
Code commune | 17151 |
Démographie | |
Gentilé | Éguillais |
Population municipale |
876 hab. (2019 ![]() |
Densité | 160 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 45° 42′ 28″ nord, 0° 58′ 34″ ouest |
Altitude | Min. 0 m Max. 11 m |
Superficie | 5,49 km2 |
Unité urbaine | Commune rurale |
Aire d'attraction | Royan (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de Saujon |
Législatives | Cinquième circonscription |
Localisation | |
Liens | |
Site web | www.leguille.fr |
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Située au confluent de la Seudre et du Liman, sur l'axe routier menant de Royan à Rochefort, L'Éguille est une commune semi-rurale et conchylicole appartenant au secteur Est de la Communauté d'agglomération Royan Atlantique.
La commune fait partie du canton de Saujon. L'Éguille est le point de confluence entre la Seudre et le Liman. Le village est construit sur un petit plateau calcaire crétacé. L'altitude de la commune varie de 0 m à 11 m. Les rives de la Seudre sont occupées par les marais et le plateau calcaire à vocation agricole. L'Éguille forme une petite presqu'île séparée au nord par la Seudre et au sud par le Liman.
La commune de L'Éguille est traversée par la D733 qui lui donne un accès direct à Royan et à Rochefort. L'Éguille est séparée du Gua par la Seudre. En 1909, un pont tournant fut construit pour remplacer le bac qui effectuait la liaison entre Le Gua et L'Éguille. Le pont tournant fut détruit et remplacé en 1964 par un pont construit plus en amont et une route contournant le bourg.
La commune est séparée du Gua par la Seudre et de Mornac-sur-Seudre par le Liman.
Le Gua | ||
Mornac-sur-Seudre | ![]() |
Saujon |
Saint-Sulpice-de-Royan |
L'Éguille est une commune rurale[Note 1],[2]. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[3],[4].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Royan, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 26 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[5],[6].
La commune, bordée par l'océan Atlantique, est également une commune littorale au sens de la loi du , dite loi littoral[7]. Des dispositions spécifiques d’urbanisme s’y appliquent dès lors afin de préserver les espaces naturels, les sites, les paysages et l’équilibre écologique du littoral, comme par exemple le principe d'inconstructibilité, en dehors des espaces urbanisés, sur la bande littorale des 100 mètres, ou plus si le plan local d’urbanisme le prévoit[8],[9].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (51,3 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (54,2 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : prairies (32,5 %), zones humides côtières (30 %), zones agricoles hétérogènes (18,8 %), zones urbanisées (11,9 %), forêts (4,5 %), eaux continentales[Note 3] (2,3 %)[10].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Le territoire de la commune de l'Éguille est vulnérable à différents aléas naturels : météorologiques (tempête, orage, neige, grand froid, canicule ou sécheresse), inondations, mouvements de terrains et séisme (sismicité faible). Il est également exposé à un risque technologique, le transport de matières dangereuses[11]. Un site publié par le BRGM permet d'évaluer simplement et rapidement les risques d'un bien localisé soit par son adresse soit par le numéro de sa parcelle[12].
La commune fait partie du territoire à risques importants d'inondation (TRI) du littoral charentais-maritime, regroupant 40 communes concernées par un risque de submersion marine de la zone côtière, un des 21 TRI qui ont été arrêtés fin 2012 sur le bassin Adour-Garonne et confirmé en 2018 lors du second cycle de la Directive inondation, mais annulé en 2020[13]. Les submersions marines les plus marquantes des XXe et XXIe siècles antérieures à 2019 sont celles liées à la tempête du , à la tempête du , aux tempêtes Lothar et Martin des 26 et et à la tempête Xynthia des 27 et . D’une violence exceptionnelle, la tempête Xynthia a fortement endommagé le littoral de la Charente Maritime : douze personnes ont perdu la vie (essentiellement par noyade), des centaines de familles ont dû être relogées, et, sur un linéaire de l’ordre de 400 km de côte et de 225 km de défenses contre la mer, environ la moitié de ces ouvrages a subi des dommages plus ou moins importants. C’est environ 5 000 à 6 000 bâtiments qui ont été submergés et 40 000 ha de terres agricoles[14]. La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations et coulées de boue survenues en 1982, 1999 et 2010[15],[11].
Les mouvements de terrains susceptibles de se produire sur la commune sont des tassements différentiels[16].
Le retrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie. La totalité de la commune est en aléa moyen ou fort (54,2 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national). Sur les 507 bâtiments dénombrés sur la commune en 2019, 507 sont en en aléa moyen ou fort, soit 100 %, à comparer aux 57 % au niveau départemental et 54 % au niveau national. Une cartographie de l'exposition du territoire national au retrait gonflement des sols argileux est disponible sur le site du BRGM[17],[Carte 2].
Par ailleurs, afin de mieux appréhender le risque d’affaissement de terrain, l'inventaire national des cavités souterraines permet de localiser celles situées sur la commune[18].
Concernant les mouvements de terrains, la commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par la sécheresse en 2003 et par des mouvements de terrain en 1999 et 2010[11].
Le risque de transport de matières dangereuses sur la commune est lié à sa traversée par une ou des infrastructures routières ou ferroviaires importantes ou la présence d'une canalisation de transport d'hydrocarbures. Un accident se produisant sur de telles infrastructures est susceptible d’avoir des effets graves sur les biens, les personnes ou l'environnement, selon la nature du matériau transporté. Des dispositions d’urbanisme peuvent être préconisées en conséquence[19].
Des restes de fortifications datant de la civilisation de Peu-Richard[20] ont été découverts au lieu-dit les Flottes sur le point culminant de la commune[21]. L'Éguille fut mentionnée pour la première fois en 1219, à cette époque, l'économie était basée sur l'exploitation du sel. Le sel de Saintonge est réputé et en particulier le Blanc de Liman qui est récolté entre Mornac-sur-Seudre et L'Éguille[22]. L’Éguille, Acus et Agulhe dans les textes du Moyen Âge puis l’Aiguille, doit son nom à la pointe de calcaire crétacé sur laquelle elle est construite. Au XVIIe siècle, un château avec une façade encadrée de deux tours carrées, une cour et des communs furent construits. En 1710, L'Éguille est vendue au navigateur Michel Froger (1668-1728), père de Michel Joseph Froger de l'Éguille. Au XIXe siècle, les habitants abandonnent l'exploitation du sel au profit de l'ostréiculture.
Avec le développement du tourisme à Royan au XXe siècle, on bâtit un pont tournant métallique sur la Seudre pour relier Rochefort à Royan. Durant la Seconde Guerre mondiale, ce pont tournant revêt une grande importance lors de l'encerclement des forces allemandes dans la poche de Royan. En effet, durant les combats, il était pour les habitants de L'Éguille l'unique passage vers la zone libérée. Sa destruction isolant les habitants des troupes de la France libre ayant atteint la rive droite de la Seudre, les maquisards du groupe Phiphi reconstruiront une passerelle afin de permettre le passage des habitants[23]. Cette passerelle restera en service deux ans. En 1964, un nouveau pont sera construit plus en amont ainsi qu'une route contournant le bourg.
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Blasonnement :
D’argent au chevron de gueules accompagné en chef de deux merlettes affrontées de sable et en pointe de trois bisses ondoyante de sinople posées en pal et mal ordonnées.
Commentaires : Le statut officiel du blason reste à déterminer. |
Le nom de la commune viendrait du mot latin « Acus » qui signifie pointe, aiguille.
L'Éguille est jumelée depuis 1985 avec la commune d’Aiguilhe (Haute-Loire)[24],[25].
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
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Les données manquantes sont à compléter. | ||||
avant 1995 | ? | William Barrau | DVD | |
2001 | 2008 | Jean Russo | ||
2008 | En cours | Roger Guillaud | DVD[26] | Retraité Fonction publique |
À la suite de la réforme administrative de 2014 ramenant le nombre de régions de France métropolitaine de 22 à 13, la commune appartient depuis le à la région Nouvelle-Aquitaine, dont la capitale est Bordeaux. De 1972 au , elle a appartenu à la région Poitou-Charentes, dont le chef-lieu était Poitiers.
L'Éguille est une des neuf communes formant le canton de Saujon. Jusqu'au mois de , elle appartenait au canton de Royan-Ouest.
L'Éguille est une des 33 communes de la communauté d'agglomération Royan Atlantique.
De par ses contraintes géographiques (marais, axe routier...), le développement démographique de la commune reste modéré comparé aux communes voisines de l'aire royannaise[27].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[28]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[29].
En 2019, la commune comptait 876 habitants[Note 4], en diminution de 0,9 % par rapport à 2013 (Charente-Maritime : +2,83 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
408 | 485 | 446 | 585 | 685 | 717 | 771 | 805 | 824 |
1856 | 1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
828 | 834 | 788 | 787 | 792 | 803 | 748 | 719 | 724 |
1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
681 | 649 | 640 | 584 | 584 | 611 | 651 | 628 | 681 |
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2006 | 2011 | 2016 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
755 | 767 | 660 | 670 | 722 | 758 | 870 | 889 | 876 |
2019 | - | - | - | - | - | - | - | - |
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876 | - | - | - | - | - | - | - | - |
La population de la commune est relativement âgée. En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à 30 ans s'élève à 28 %, soit en dessous de la moyenne départementale (29 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à 60 ans est de 32,9 % la même année, alors qu'il est de 34,9 % au niveau départemental.
En 2018, la commune comptait 423 hommes pour 455 femmes, soit un taux de 51,82 % de femmes, légèrement inférieur au taux départemental (52,15 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.
Hommes | Classe d’âge | Femmes |
---|---|---|
0,7 | 90 ou + | 1,3 |
9,1 | 75-89 ans | 11,2 |
21,8 | 60-74 ans | 21,6 |
23,6 | 45-59 ans | 23,4 |
15,6 | 30-44 ans | 15,5 |
12,5 | 15-29 ans | 11,8 |
16,7 | 0-14 ans | 15,2 |
Hommes | Classe d’âge | Femmes |
---|---|---|
1,1 | 90 ou + | 2,5 |
9,5 | 75-89 ans | 12,3 |
21,6 | 60-74 ans | 22,6 |
20,2 | 45-59 ans | 19,8 |
16,5 | 30-44 ans | 15,9 |
15,2 | 15-29 ans | 12,8 |
15,9 | 0-14 ans | 14,1 |
Les travaux de l'église Saint-Martin, conduits par l'architecte Pierre-Adolphe Viaud, débutent en 1845, après la démolition de l'ancienne église romane, jugée vétuste. Le nouvel édifice est de plan simple, comprenant une nef avec voûte de plâtre, terminée par une abside semi-circulaire un peu plus étroite. Les vitraux qui éclairent l'église sont l'œuvre d'un maître-verrier auvergnat nommé Baratte. La façade est couronnée par un fronton triangulaire, où est insérée une horloge. Le clocher, surmonté d'une flèche en ardoise, surmonte l'ensemble. Après s'être effondré au cours de la tempête de 1999, il a finalement été restauré quelques mois plus tard.
Le temple de l'Église Protestante Unie[34] de L’Éguille a été construit en 1820. Son porche est daté de 1819, il est inscrit « Temple de Dieu fait en 1819 à l'usage du culte réformé ».
Le culte est célébré certains dimanches à 10 heures 30, en alternance avec d'autres temples du secteur paroissial (Arvert, Chaillevette, Étaules, La Tremblade, Marennes, Mornac, Nieulle sur Seudre, St Pierre d'Oléron)[35].
Le rond-point représentant deux mains ouvrant une huître est dû à Jean-Luc Plé (2003)[36].
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