Henrichemont est une commune française située dans le département du Cher, en région Centre-Val de Loire.
Henrichemont | |
![]() Place Centrale avec le puits reconstitué et quelques pavillons d'origine. | |
![]() Blason |
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Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Centre-Val de Loire |
Département | Cher |
Arrondissement | Bourges |
Intercommunalité | Communauté de communes Terres du Haut Berry |
Maire Mandat |
Gilles Bureau 2020-2026 |
Code postal | 18250 |
Code commune | 18109 |
Démographie | |
Population municipale |
1 729 hab. (2019 ![]() |
Densité | 68 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 47° 18′ 13″ nord, 2° 31′ 30″ est |
Altitude | Min. 217 m Max. 390 m |
Superficie | 25,27 km2 |
Unité urbaine | Commune rurale |
Aire d'attraction | Bourges (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de Saint-Germain-du-Puy |
Législatives | Première circonscription |
Localisation | |
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La commune d'Henrichemont est située dans le nord-est du département du Cher, à distance approximativement égale (environ 30 km) de sa préfecture Bourges et de Sancerre. Elle se trouve dans le Berry, aux confins de la Sologne et des collines du Pays fort et du Sancerrois.
La commune est chef-lieu de canton ; en 2015, à la suite du redécoupage des cantons du département, elle fera partie du canton de Saint-Germain-du-Puy[1],[2].
![]() |
Ivoy-le-Pré | La Chapelotte | ![]() | |
Achères | N | Neuilly-en-Sancerre | ||
O Henrichemont E | ||||
S | ||||
Menetou-Salon | Parassy | Humbligny |
Voici la liste des lieux-dits d'Henrichemont par rapport à leur situation :
Henrichemont est une commune rurale[Note 1],[3]. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[4],[5].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Bourges, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 112 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[6],[7].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (75,7 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (77,9 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (36,5 %), prairies (35,8 %), forêts (16,7 %), zones urbanisées (7,5 %), zones agricoles hétérogènes (3,4 %)[8].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Le territoire de la commune d'Henrichemont est vulnérable à différents aléas naturels : météorologiques (tempête, orage, neige, grand froid, canicule ou sécheresse), mouvements de terrains et séisme (sismicité faible). Il est également exposé à un risque technologique, le transport de matières dangereuses[9]. Un site publié par le BRGM permet d'évaluer simplement et rapidement les risques d'un bien localisé soit par son adresse soit par le numéro de sa parcelle[10].
La commune est vulnérable au risque de mouvements de terrains constitué principalement du retrait-gonflement des sols argileux[11]. Cet aléa est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie. La totalité de la commune est en aléa moyen ou fort (90 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national). Sur les 1 110 bâtiments dénombrés sur la commune en 2019, 1110 sont en en aléa moyen ou fort, soit 100 %, à comparer aux 83 % au niveau départemental et 54 % au niveau national. Une cartographie de l'exposition du territoire national au retrait gonflement des sols argileux est disponible sur le site du BRGM[12],[Carte 2].
Concernant les mouvements de terrains, la commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par la sécheresse en 2003 et par des mouvements de terrain en 1999[9].
Le risque de transport de matières dangereuses sur la commune est lié à sa traversée par des infrastructures routières ou ferroviaires importantes ou la présence d'une canalisation de transport d'hydrocarbures. Un accident se produisant sur de telles infrastructures est en effet susceptible d’avoir des effets graves au bâti ou aux personnes jusqu’à 350 m, selon la nature du matériau transporté. Des dispositions d’urbanisme peuvent être préconisées en conséquence[13].
L'histoire de la commune d'Henrichemont est liée, depuis sa construction en 1609 par Maximilien de Béthune, baron de Rosny et duc de Sully, jusqu'à la promulgation, en octobre 1685, de l'édit de Fontainebleau révoquant l'édit de Nantes, à la Principauté de Boisbelle.
La ville d'Henrichemont, capitale de la Principauté, est nommée en l'honneur d'Henri IV.
Pour construire cette ville nouvelle, Sully a choisi des hommes de métier de l'entourage du roi. Le plan et l'organisation générale de la ville ont dû être discutés avec l'ingénieur du roi Claude Chastillon. Les plans des bâtiments ont été dressés par Salomon de Brosse qui est aussi chargé de la direction générale des travaux.
La ville est prévue suivant un plan fait dans un carré de 256 toises de côté[14]. Il était prévu une église catholique, un temple protestant, un collège, une halle et une hôtellerie.
Sully passe un marché le avec des entrepreneurs qui lui sont familiers. Hugues Cosnier, entrepreneur du canal de Briare, et Jonas Robelin, maître maçon de Paris, sont choisis pour la construction de la ville nouvelle. Le traité est dressé par Samuel Christophe, notaire à Boisbelle, et passé par-devant François Le Maréchal, sieur de Corbet, et Pierre Everard, secrétaire de la chambre du roi.
Le plan de la ville est original[15] : une place centrale carrée d'où partent quatre rues dans l'axe des côtes et quatre rues diagonales tracées à partir des coins. Les rues partant des axes des côtés divisent la ville en quatre quartiers. Au centre de chaque quartier, une placette qui communique à la place centrale par une rue diagonale. Seize corps de logis en brique embellis à l'extérieur avec des pilastres sont prévus.
La première pierre de la ville est posée le au logis de M. Descures sur la grand place à laquelle on a donné le nom de Béthune. Les portes de la ville ont reçu les noms de la reine et des princes : porte de la Reine, porte Dauphine, porte d'Anjou, porte d'Orléans.
Comme le fera plus tard Richelieu pour sa ville, Sully a demandé à ses relations de participer à la construction à leurs frais de pavillons.
À la mort du roi Henri IV en 1610, la ville nouvelle ne comprend que les seuls pavillons de la place centrale et ceux qui longeaient les rues menant aux portes. L'église, le temple et le collège ne sont pas encore construits. Il existe un hôtel des monnaies avec atelier monétaire qui fonctionnera de 1635 et 1656[16]. Le maître de la Monnaie était en 1635 Jean Levrat, le greffier Sylvain Prévost et le graveur Clément Legendre.
La ville devait être construite en trois ans, mais, dès le début de 1611, les entrepreneurs se plaignent du coût des travaux. Sully accorde aux quatre principaux une augmentation de 33 % pour certains travaux à condition qu'ils soient achevés au début de l'année 1612. En , seize des participants à l'opération demandent aux entrepreneurs les comptes des travaux effectués et de faire établir le toisé. Les entrepreneurs en viennent à faire un procès contre Sully devant les Requêtes du Palais, Jonas Robelin le , Hugues Cosnier le . Les travaux prévus par Sully s'arrêtent en 1612. Le procès va durer dix ans.
L'archevêque de Bourges, Mgr Frémiot, consacre en 1614 l'église Saint-Laurent le jour de la Saint-Laurent.
En 1616, Sully s'oppose à défendre l'union les protestants au parti du prince de Condé en révolte contre Marie de Médicis. Lorsqu'en 1619 le prince de Condé est libéré et retrouve ses droits dans le Berry, il en résulte une opposition entre le prince de Condé et Sully, lequel doit lui vendre certaines de ses seigneuries: Montrond, Culan, le Châtelet, Orval et Villebon.
Des protestants de Sancerre sont conduits à Henrichemont par un pasteur du nom de François Desfougères à la suite de la prise de Sancerre par le prince de Condé. Un temple a dû être construit dans la ville.
Sully est condamné le par un arrêt du Parlement à payer les ouvrages à leur juste valeur, soit 200 000 livres. Les propriétaires des pavillons vendent leurs propriétés à vil prix dès 1636.
L'édit de Fontainebleau du révoquant l'édit de Nantes va entraîner le départ des Protestants de la ville. L'opération immobilière lancée par Sully a donc été un échec.
En 1789, Henrichemont fut le chef-lieu d’un bailliage électoral secondaire dépendant du bailliage principal de Bourges [AB, I/38].
Au cours de la Révolution française, la commune porta provisoirement le nom de Mont-Libre[17],[18].
À partir de 1915, Henrichemont est le lieu de refuge des quatre-cinquièmes de la population civile déplacée (soit 70 personnes) de Billy-Berclau (Pas-de-Calais), village de l'Artois envahi par les troupes allemandes dès le . En hommage, une rue de Billy-Berclau porte désormais le nom de Rue d'Henrichemont.
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
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Les données manquantes sont à compléter. | ||||
1792 | 1794 | Irène TEILLAY | ||
1794 | 1795 | CHAMPAULT | ||
1795 | 1796 | Jean-Baptiste GAUCHER CHABOUREAU | ||
1796 | 1798 | Quentin ROUGNON | ||
1798 | 1799 | Jacques François TEILLAY | ||
1799 | 1816 | Henri Quentin ROUGNON | ||
1816 | 1830 | Etienne CHENU de la MOTTE | ||
1830 | 1839 | GROMET | ||
1839 | 1842 | TRIBOUDET de MAINBRAY | ||
1842 | 1846 | COUY | ||
1846 | 1847 | DUMAS | ||
1847 | 1870 | TREMEAU LEJEUNE | ||
1870 | 1874 | PERRUSSAULT | ||
1874 | 1881 | GUILBERT | ||
1881 | 1886 | PERRUSSAULT | ||
1886 | 1888 | FOUCHER COUSIN | ||
1888 | 1903 | DESCHAMPS | ||
1903 | 1912 | ALFROY | ||
1912 | 1920 | FOUCHARD | ||
1920 | 1925 | Benoît PASQUET | ||
1925 | 1926 | CHAMPAULT | ||
1926 | 1944 | Eugène Fouchard | ||
1944 | 1945 | Beguinot | ||
1945 | 1947 | Gaston Fouchard | ||
1947 | 1971 | Roger Colas | ||
mars 1971 | juin 1995 | Joseph Gueguen | UDF | Conseiller général (1979-2004) |
juin 1995 | mars 2001 | Gilbert Dumont | SE | |
mars 2001 | mars 2008 | Sylvie Chadelat | ||
mars 2008 | mai 2020 | Jean-Claude Morin | Agriculteur exploitant | |
mai 2020 | En cours | Gilles Bureau[19],[20] | Sans-emploi |
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[21]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[22].
En 2019, la commune comptait 1 729 habitants[Note 3], en diminution de 4,26 % par rapport à 2013 (Cher : −3 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
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2 453 | 2 553 | 2 182 | 2 987 | 2 973 | 3 118 | 3 118 | 3 300 | 3 500 |
1856 | 1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
3 368 | 3 412 | 3 377 | 3 459 | 3 575 | 3 599 | 3 716 | 3 763 | 3 643 |
1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 |
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3 441 | 3 450 | 3 374 | 2 875 | 2 774 | 2 543 | 2 375 | 2 387 | 2 142 |
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2006 | 2008 | 2013 |
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2 137 | 1 973 | 1 894 | 1 826 | 1 845 | 1 829 | 1 813 | 1 800 | 1 806 |
2018 | 2019 | - | - | - | - | - | - | - |
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1 743 | 1 729 | - | - | - | - | - | - | - |
La commune d'Henrichemont est située dans l'académie d'Orléans-Tours et la circonscription Cher Nord. Les périodes de vacances scolaires correspondent à la zone B.
Sur la commune, il y a une école maternelle (de la petite section à la grande section ), une école élémentaire (du cours préparatoire au cours moyen 2e année) et le collège Béthune Sully (de la 6e à la 3e ). L'école maternelle et l'école élémentaire se situent 13, route de Boisbelle à Henrichemont.
Il est situé en partie sur le territoire de la commune, il regroupe de nombreux potiers. Il héberge le centre de céramique contemporaine, le musée Ivanoff, le musée de la poterie traditionnelle et les salles d'exposition des céramistes locaux.
C'est un espace de détente au bord de l'eau. Il est situé à la sortie de la ville d'Henrichemont, route des Aix-d'Angillon. On peut y camper, pique-niquer, se balader au bord de l'eau ou simplement se ressourcer. Le camping municipal <<une étoile>> propose 38 emplacements. La pêche est ouverte de mai à octobre avec des cartes à la journée ou à l'année. La baignade est autorisée l'été. Des jeux pour enfants sont mis à disposition ainsi que des tables et des bancs.
Le cèdre de l'Atlas : En 2020, un cèdre de l'Atlas situé au coeur du cimetière d'Henrichemont reçoit le label d'arbre remarquable. Planté en 1832, il mesure prés de 40 mètres de haut avec une circonférence de plus de 7 mètres.
En 1918, Eugène Fouchard, maire d'Henrichemont voulut construire un monument aux morts en l'honneur des soldats morts au combat. Plusieurs emplacements furent proposés :
Finalement, la place de l'Église fut retenue. Les travaux atteignirent un montant de 25 000 francs. Le , le monument aux morts fut inauguré.
En quatre heures cinquante minutes, le Cher Pas-à-Pas nous propose cet itinéraire afin de remonter le cours de l'histoire d'Henrichemont et découvrir des sites préservés.
"Un jour, en France, un homme a créé une ville et l'a offerte à son roi..." Cet homme, c'est Maximilien de Béthune, duc de Sully, ministre efficace et intègre au service du "bon roi" Henri IV. La ville, c'est Henrici Mons, autrement dit Henrichemont.
C'est en 1605 que le Grand Sully, alors au faîte de sa puissance, de sa gloire et de sa fortune, entre en possession de la principauté de Boisbelle. Ce pays indépendant, surnommé le "Monaco du Berry" avant l'heure, est un franc alleu souverain et jouit du privilège exceptionnel de ne pas payer d'impôts. Il ne dépend du royaume de France ni pour l'impôt, ni pour la justice. C'est un état indépendant, une puissance étrangère, selon les documents officiels français et boisbellotes. Le puissant surintendant des finances a donc les mains libres pour y fonder la capitale dont il rêve: une cité au plan régulier, inspirée de l'Antiquité, avec église et temple, collège et halle. L'architecte choisi est Salomon de Brosse, auteur à Paris de la place des Vosges. La première pierre est posée le 13 avril 1609.
Mais la disgrâce du ministre, suivi de la mort du roi, interrompent les travaux dès 1612.
Restée inachevée, la ville conserve le tracé géométrique et le nom d'origine de ses rues. Sur la place centrale, le puits couvert et la fontaine témoignent de sa prospérité au XIXe siècle, liée à l'industrie du cuir. L'installation de tanneries a été favorisée par l'abondance de ruisseaux autour de Boisbelle.
En lisière de la commune, au cœur d'une clairière, le village de la Borne qui dispose d'une excellente terre à grès et de bois pour chauffer les fours, est le fief des potiers depuis le XVIe siècle au moins. Rendue célèbre par la production utilitaire et imagier du XIXe siècle, l'activité de la céramique est relancée depuis les années 1950 par des artistes comme Jean Linard ou encore par la venue d'artistes étrangers venus souffler un vent de modernité et de cosmopolitisme tels Vassil Ivanoff.
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