Habère-Lullin est une commune française située dans le département de la Haute-Savoie, en région Auvergne-Rhône-Alpes.
Habère-Lullin | |
Habère-Lullin. | |
Administration | |
---|---|
Pays | ![]() |
Région | Auvergne-Rhône-Alpes |
Département | Haute-Savoie |
Arrondissement | Thonon-les-Bains |
Intercommunalité | Communauté de communes de la Vallée Verte |
Maire Mandat |
Laurent Desbiolles 2020-2026 |
Code postal | 74420 |
Code commune | 74139 |
Démographie | |
Gentilé | Habérands |
Population municipale |
1 051 hab. (2019 ![]() |
Densité | 119 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 46° 14′ 04″ nord, 6° 27′ 11″ est |
Altitude | Min. 790 m Max. 1 597 m |
Superficie | 8,86 km2 |
Type | Commune rurale |
Aire d'attraction | Genève - Annemasse (partie française) (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de Sciez |
Législatives | Troisième circonscription |
Localisation | |
Liens | |
Site web | habere-lullin.fr |
modifier ![]() |
Habère-Lullin se situe dans la vallée Verte.
Les communes limitrophes de Habère-Lullin sont Habère-Poche, Bellevaux, Mégevette, Villard, Burdignin, Fessy et Cervens.
La commune est traversée par la Menoge.
Habère-Lullin est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[1],[2],[3].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Genève - Annemasse (partie française), dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 158 communes, est catégorisée dans les aires de 700 000 habitants ou plus (hors Paris)[4],[5].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (62,8 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (63,4 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (42,6 %), prairies (21,8 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (20,2 %), zones urbanisées (10 %), zones agricoles hétérogènes (5,3 %)[6].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Anciennement Cura de Aberes (v. 1344), puis Haberes, plus récemment Les Habères[7].
D'après les auteurs de Histoire des communes savoyardes, Le Chablais, le territoire de la commune s'étendait autrefois jusqu'à la crête située entre le col de Cou à celui des Moises, comprenant ainsi Habère-Poche[8]. L'ensemble portait le nom des Habères que l'on retrouve dans la plupart des documents antérieurs à la scission[8].
Gilbert Künzi, dans son ouvrage Lieux-dits entre Dranse et Arve (1997), relève cependant l'existence de deux autres origines du nom[9]. Il cite Albert Dauzat et son Dictionnaire étymologique des noms de lieux de France (p.340), qui indique que Habère est une mauvaise graphie par prosthétique du mot Abère signifiant « abreuvoir, fontaine », qui correspondrait à la forme topographique du site[9],[7].
Jean-Marie Jeudy, dans son ouvrage Les mots pour dire la Savoie (2006), voit éventuellement un rapprochement entre le mot arbé (« chalet ») avec le terme habert que l'on trouve en Dauphiné, et dont il fait éventuellement un rapprochement avec celui d'Habère. Pour les moines de l'abbaye d'Aulps, les habères situées sur leurs terres étaient leurs granges. Un mot qui serait ainsi issu de celui d'albergement. Il y aurait ainsi confusion entre le chalet et la grange[10].
Le nom actuel provient de l'association Habère et de Lullin. Ce dernier provient du nom de la famille qui possédait le château situé sur la paroisse[8],[9].
Le toponyme Habères n'ayant pas d'origine latine certifiée, il est probablement celte. Si c'est le cas, la terminaison de la forme ancienne Aberes indique que c'est un ethnonyme. Dans la langue gauloise, le mot Aberes serait une composition de deux racines répandues et liées à l'eau. Ab[11] "rivière" et beru[12] "source, bouillonnement". En langue gauloise Aberes signifie littéralement "ceux des sources bouillonnantes".
En francoprovençal, le nom de la commune s'écrit Âbêre d’Avô (graphie de Conflans) ou Âbèro d’Avâl (ORB)[13].
Le château d'Habère-Lullin semble exister dès le XIIe siècle où il est alors la propriété de la famille Lullin. En 1696, François-Emmanuel de Faucher, héritier du dernier Genève-Lullin vend à Joseph Gerbaix de Sonnaz la seigneurie et le château. Celui-ci va ensuite à la petite-fille de Janus Gerbaix de Sonnaz qui l'apporte par son mariage au baron Livet[14].
Lors des débats sur l'avenir du duché de Savoie, en 1860, la population est sensible à l'idée d'une union de la partie nord du duché à la Suisse. Une pétition circule dans cette partie du pays (Chablais, Faucigny, Nord du Genevois) et réunit plus de 13 651 signatures[Note 3], dont une douzaine pour le village[17]. Le duché est réuni à la suite d'un plébiscite organisé les 22 et où 99,8 % des Savoyards répondent « oui » à la question « La Savoie veut-elle être réunie à la France ? »[18].
Dans la nuit du 25 au , le château est le lieu d'une terrible tragédie. En effet, ce soir-là, alors que des jeunes gens y fêtent Noël, les Allemands, conduits par un collaborateur, font irruption et s'attaquent à ces jeunes qu'ils soupçonnent d'être des résistants[19]. Vingt-cinq sont exécutés, d'autres arrêtés dont huit déportés (dont la plupart ne reviendra pas des camps). Le château est incendié[20].
À une centaine de mètres de là, quarante policiers ou militaires allemands sont fusillés par les FFI le [21],[22].
La commune de Habère-Lullin appartient au canton de Sciez, qui compte selon le redécoupage cantonal de 2014 25 communes[23]. Avant ce redécoupage, elle appartenait au canton de Boëge, depuis 1860[24].
Elle forme avec sept autres communes — Boëge, Bogève, Burdignin, Habère-Poche, Saint-André-de-Boëge, Saxel et Villard — depuis la communauté de communes de la Vallée Verte[25]. Elle fait suite SIVOM de la Vallée Verte créé en 1966[26].
Habère-Lullin relève de l'arrondissement de Thonon-les-Bains, depuis 1939[24] et de la troisième circonscription de la Haute-Savoie, dont le député est Martial Saddier (LR) depuis les élections de 2017.
À l'issue de l'élection présidentielle de 2017, le candidat de la France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon, est arrivé en tête du premier tour dans la commune avec 25,61% des suffrages exprimés (148 voix); son troisième meilleur résultat dans le département. Il devançait de 12 voix Emmanuel Macron (23,53%) et Marine Le Pen de 33 voix (19,90%).
Le second tour s'est quant à lui soldé par la victoire par la victoire d'Emmanuel Macron (348 voix, soit 69,74% des suffrages exprimés, contre 151 voix et 30,26% des suffrages exprimés pour Marine Le Pen)[27].
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
---|---|---|---|---|
Les données manquantes sont à compléter. | ||||
mars 2001 | juin 2020 | Marielle Duret | UMP puis LR puis En Marche ! |
|
juin 2020 | En cours (au avril 2021) |
Laurent Desbiolles |
Les habitants de la commune sont appelés les Habérand(e)s[28].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[29]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[30].
En 2019, la commune comptait 1 051 habitants[Note 4], en augmentation de 14,12 % par rapport à 2013 (Haute-Savoie : +7,33 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1822 | 1838 | 1848 | 1858 | 1861 | 1866 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
1 025 | 490 | 500 | 495 | 703 | 643 | 533 | 582 | 560 |
1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 | 1901 | 1906 | 1911 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
601 | 571 | 502 | 513 | 538 | 534 | 528 | 516 | 453 |
1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 | 1962 | 1968 | 1975 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
408 | 384 | 386 | 398 | 347 | 375 | 349 | 374 | 370 |
1982 | 1990 | 1999 | 2006 | 2008 | 2013 | 2018 | 2019 | - |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
395 | 514 | 634 | 776 | 815 | 921 | 1 037 | 1 051 | - |
En 2015, la capacité d'accueil de la commune, estimée par l'organisme Savoie Mont Blanc, est de 684 lits touristiques répartis dans 133 établissements[Note 5]. Les hébergements se répartissent comme suit : 6 meublés et un hôtel[33].
La commune partage avec Habère-Poche une petite station de sports d'hiver Les Habères dont le domaine de ski alpin est situé à Hirmentaz et l'espace nordique au col des Moises.
La branche des Habères de la famille Gerbaix de Sonnaz dont :
Sur les autres projets Wikimedia :