Fleury-devant-Douaumont est une commune française située dans le département de la Meuse, en région Grand Est.
Pour les articles homonymes, voir Fleury et Douaumont (homonymie).
Fleury-devant-Douaumont | |
![]() Panneau indiquant le village détruit (photo 2022). | |
![]() Blason |
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Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Grand Est |
Département | Meuse |
Arrondissement | Verdun |
Intercommunalité | Communauté d'agglomération du Grand Verdun |
Maire Mandat |
Jean-Pierre Laparra 2020-2026 |
Code postal | 55100 |
Code commune | 55189 |
Démographie | |
Population municipale |
0 hab. (2019 ![]() |
Densité | 0 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 49° 11′ 44″ nord, 5° 26′ 07″ est |
Altitude | Min. 227 m Max. 390 m |
Superficie | 10,27 km2 |
Type | Commune rurale |
Aire d'attraction | Verdun (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de Belleville-sur-Meuse |
Législatives | Deuxième circonscription |
Localisation | |
modifier ![]() |
Le village fut détruit en 1916 pendant la bataille de Verdun et ne fut pas reconstruit. Depuis, le site de la commune est devenu un lieu de souvenir inhabité[1].
La commune se trouve dans la forêt de Verdun, à quelques kilomètres au nord-est de la ville éponyme.
Bras-sur-Meuse | Douaumont village détruit |
Vaux-devant-Damloup village détruit |
![]() |
Damloup | |
Belleville-sur-Meuse | Verdun | Moulainville |
Fleury-devant-Douaumont est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[2],[3],[4].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Verdun, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 103 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[5],[6].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (97,8 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (97,8 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (85 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (12,8 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (2,2 %)[7].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[8].
Fleury en 1793, Fleury en 1801, Fleury-devant-Douaumont à date non connue[9].
Nota : les informations qui suivent sont issues des panneaux locaux d'informations.
Avant la Première Guerre mondiale, Fleury-devant-Douaumont est un village dont les 422 habitants, en 1913, vivent principalement de l'agriculture céréalière et du travail du bois.
Les principaux conflits qui se sont déroulés dans la région, guerres révolutionnaires et d'empire, guerre de 1870 n'ont pas atteint le village, situé sur des hauteurs boisées. Après 1870, une voie ferrée est construite entre Verdun et Douaumont qui passe par Fleury. Un certain nombre d'ouvrages défensifs voient le jour dans le secteur (l'Empire allemand depuis 1871 s'étend alors sur une partie de la Lorraine, la frontière se situant désormais à une quarantaine de kilomètres à l'est de Fleury) : la redoute de Souville, les forts de Tavannes et de Froideterre et plusieurs ouvrages annexes. La commune voit alors passer nombre de soldats et d'ouvriers. En août 1914, les régiments de Verdun passent par Fleury pour se rendre dans la plaine de la Woëvre. Avec la bataille de la Marne, en , le front se fixe à quelques kilomètres au nord-est du village. Durant l'année 1915, il fait partie de la zone fortifiée de Verdun et de nombreux soldats y cantonnent.
Le débute la bataille de Verdun. Le village est réveillé par les tirs d'artillerie préparatoires à l'assaut allemand. L'ordre est donné d'évacuer le village, sous la neige. Le 25 février le fort de Douaumont tombe aux mains des Allemands, qui ont désormais une vue sur le village bombardé. Le 7 juin, le fort de Vaux tombe à son tour. La ligne de front passe désormais par la commune et Fleury, entre le fort de Souville et l'ouvrage de Froideterre, devient une position clé qui peut permettre aux Allemands de percer en direction de Verdun. De juin à août, le commandement allemand lance plusieurs offensives sur cette partie du front. En deux mois, le village est pris et repris 16 fois par Français et Allemands. Le 23 juin, les Allemands lancent plusieurs milliers d'obus sur le village, dont certains au gaz, bombardement suivi par une offensive des meilleures troupes impériales, la Garde bavaroise et l'Alpenkorps. Pour tenir la position, les hommes du 121e bataillon de chasseurs à pied se sacrifient. Les Français tentent également de contenir l'attaque en engageant leur aviation qui procède à des mitraillages au sol. La 260e brigade a pris la relève et d'âpres combats se déroulent pendant plusieurs jours sur quelques hectares seulement. Le village est pris le par les Allemands, repris le lendemain 24 juin par les Français et de nouveau le surlendemain 25 juin par les Allemands.
Le , les Allemands réussissent à prendre la Poudrière, un dépôt de munitions avancé enterré qui était destiné à alimenter les forts environnants. Certains soldats allemands parviennent jusqu'au Centre D, un petit ouvrage de défense terrassée. Ce point marque l'avancée allemande maximale en direction de Verdun.
Du au , d'intenses combats se déroulent autour du village en ruines. Dans la nuit du 17 au , le régiment d'infanterie coloniale du Maroc lance un assaut et reprend définitivement le village. Avec les zouaves et les tirailleurs de la 38e division d'infanterie, ils combattaient depuis 10 jours sur le territoire de la commune.
Situé sur le secteur de Verdun, le village disparaît totalement sous l'acharnement des pilonnages des obus français et allemands.
En 1918, le village est déclaré « mort pour la France ». C'est l'un des neuf villages détruits lors de la bataille de Verdun. Le relief tourmenté du sol de la commune témoigne encore de l'énorme quantité d'obus reçue.
En 1916, la commune normande appelée Allemagne change son nom en Fleury-sur-Orne en l'honneur du village détruit. Plusieurs villages de Bavière ont une rue nommée Fleury, nom donné en l'honneur des soldats de la Garde bavaroise tombés lors des assauts sur le village.
Bien que détruit et sans habitant, comme les huit autres villages détruits autour de Verdun, la « Nation reconnaissante » a conservé son statut de commune à Fleury après la guerre. Il a donc un maire, nommé par le préfet de la Meuse.
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
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Les données manquantes sont à compléter. | ||||
mars 2001 | mars 2008 | Léon Rodier | Ancien colonel de l'armée de terre, délégué du Comité national du souvenir de Verdun | |
mars 2008 | En cours | Jean-Pierre Laparra |
La commune de Fleury-sur-Orne, dans le Calvados, a été baptisée par ses élus en hommage à Fleury-devant-Douaumont, par une décision du conseil municipal du , validée par le conseil des Ministres le . Elle s'appelait auparavant Allemagne.
Depuis la fin de la Première Guerre mondiale, la commune est inhabitée. L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir du XXIe siècle, les recensements réels des communes de moins de 10 000 habitants ont lieu tous les cinq ans, contrairement aux autres communes qui ont une enquête par sondage chaque année[Note 3],[Note 4].
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
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221 | 260 | 293 | 289 | 380 | 345 | 369 | 390 | 400 |
1856 | 1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 |
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376 | 365 | 350 | 366 | 378 | 334 | 524 | 425 | 433 |
1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
348 | 361 | 422 | 12 | 90 | 77 | 6 | - | - |
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2006 | 2007 | 2012 |
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- | 5 | 5 | 4 | 5 | - | - | - | - |
2017 | 2019 | - | - | - | - | - | - | - |
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- | - | - | - | - | - | - | - | - |
Néant, lieu de mémoire (commune « morte »)[1].
Aujourd'hui lieu de souvenir, Fleury est un espace boisé où les stigmates des furieux combats qui s'y déroulèrent sont encore visibles bien qu'atténués par le temps. En 1972, ses trois anciennes rues sont de nouveau tracées, une borne marquant l'emplacement de chaque maison. Un parcours fléché permet de découvrir l'emplacement de ces dernières.
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Blason | Coupé : au 1er d'azur à l’échauguette d'argent maçonnée de sable et accostée de deux étoiles d'or, au 2e d'or à la plante coupée de violettes fleurie de deux pièces de pourpre boutonnées d'or, tigée et feuillée de deux pièces de sinople. |
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Détails | Création de Robert André Louis et Dominique Lacorde. Adopté en février 2016. |
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