Communauté de communes Pays Forcalquier - Montagne de Lure
Maire Mandat
Félix Moroso 2020-2026
Code postal
04230
Code commune
04065
Démographie
Gentilé
Crussiens
Population municipale
633 hab. (2019 )
Densité
17 hab./km2
Géographie
Coordonnées
44° 03′ 47″ nord, 5° 50′ 12″ est
Altitude
Min. 575 m Max. 1 732 m
Superficie
36,47 km2
Unité urbaine
Commune rurale
Aire d'attraction
Commune hors attraction des villes
Élections
Départementales
Canton de Forcalquier
Législatives
Deuxième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte: France
Cruis
Géolocalisation sur la carte: France
Cruis
Géolocalisation sur la carte: Alpes-de-Haute-Provence
Cruis
Géolocalisation sur la carte: Provence-Alpes-Côte d'Azur
Cruis
modifier
Ses habitants sont appelés les Cruissiens[1],[2]. Cruis a reçu le label «villages et cités de caractère»[3].
Géographie
Localisation
Le village est situé à 5km de Saint-Etienne-les-Orgues[4], à 711 m d’altitude[1], au pied de la montagne de Lure.
Géologie et relief
Article connexe: Géologie des Alpes.
Massif des Alpes et localisation des Préalpes de Digne
Il y a un important massif forestier (forêt de Cruis) et un gouffre, l’abîme de Cruis, (l'aven) aujourd'hui comblé (33 m de diamètre).
Le territoire sur des formations calcaires provençales du Jurassique supérieur et du Crétacé inférieur (roches sédimentaires issues d'un ancien océan alpin), entre trois formations géologiques majeures des Alpes[5]:
la nappe de Digne à l'est[6], au niveau du lobe de Valavoire[7]: il s'agit d'une nappe de charriage, c'est-à-dire d'une dalle épaisse de près de 5 000 m qui s'est déplacée vers le sud-ouest durant l'Oligocène et la fin de la formation des Alpes. Les lobes (ou écailles) correspondent à la bordure découpée à l'ouest de la nappe;
la faille de la Durance au sud-est, dans la vallée.
Climat
Article détaillé: Climat des Alpes-de-Haute-Provence.
Cruis est située distance équivalente des deux stations météorologiques de Château-Arnoux-Saint-Auban et de Lardiers (station manuelle)[8].
Voies de communication et transports
Réseau routier
Le village est un carrefour entre la départementale 951 qui le traverse et la départementale 16.
Aucune des 200 communes du département n'est en zone de risque sismique nul. Le canton de Saint-Étienne-les-Orgues auquel appartient Cruis est en zone 1b (sismicité faible) selon la classification déterministe de 1991, basée sur les séismes historiques[12], et en zone 4 (risque moyen) selon la classification probabiliste EC8 de 2011[13]. La commune de Cruis est également exposée à trois autres risques naturels[13]:
feu de forêt;
inondation;
mouvement de terrain: certains secteurs du sud de la commune sont concernés par un aléa moyen à fort[14].
La commune de Cruis n’est exposée à aucun des risques d’origine technologique recensés par la préfecture[15]. Aucun plan de prévention des risques naturels prévisibles (PPR) n’existe pour la commune a été approuvé en 2006 pour les risques d’inondation, de mouvement de terrain et de séisme[15] mais le Dicrim existe depuis 2010[16].
Toponymie
Le nom de Cruis
Panneau d'entrée dans le village.
Le nom de la localité apparaît pour la première fois dans les textes vers 1060-1064 sous la forme Crois castrum, puis sous la forme de Crossio vers 1200, Crocis en 1207[17] et Crueys au XVIesiècle[18].
Il existe deux hypothèses principales sur l'étymologie de ce toponyme, qui reposent toutes deux sur un étymon gaulois:
soit le nom s’est formé sur l'étymon gaulois *croudi-, suivi de la désinence latine -os au sens de « champ dur »[19],[20], autrement latinisé en *crodiu-[21] ou plus précisément *crōdio- « terrain dur »[22]. C'est le même mot que le gaulois latinisé crōdius « dur, cruel, mauvais » à l'origine des mots romans, dont l'ancien français croi « mauvais, méchant » et le provençal croi « dur, cruel ». Le mot gaulois remonte au protoceltique *croudis[23],[24], qui explique aussi l'irlandais crúaid « dur, rude, cruel »[25]. On retrouve cet élément dans des composés toponymiques comme Cruéjouls (Aveyron, *Crōdio-ialon) ou le nom de personne Crodius;
Xavier Delamarre adhère à l’explication précédente, mais propose également une étymologie par le gaulois *croucā > *crūca « tertre, monticule », mieux attesté en toponymie que le précédent, mais moins assuré dans ce cas. Cruis remonterait éventuellement à une forme *Crocium (de Crossio vers 1200)[26]. L'apparentement avec le vieil irlandais crúach, le breton cruc et, plus loin, avec le germanique (vieux norrois hraukr, anglo-saxon hrēac) suppose aussi le sens de « tas, amas. »
Microtoponymie
La toponymie de la commune est souvent en rapport avec la nature du relief: les cols (Pas de la Graille, Pas de la Croix), le Grand Peynier («montagne noire»[27]), la Grande Plaine (qui désigne une zone relativement plane, en zone de montagne[28]), les combes de Chabrière, de l’Ours, de Russelle qui sont en montagne de Lure des vallées encaissées (sens différent du sens commun)[28].
Les sources sont souvent signalées: Font de Lavis, de Blacas, Fontaine-Neuve[28].
L’érosion provoquée par la déforestation médiévale et moderne ont laissé des traces dans les noms de lieux: la Casse (qui désigne un éboulis[28]) et le Gravas, qui est la zone engravée, équivalente à un cône de déjection[28], au-dessus du village.
L’exploitation agricole du terroir depuis des siècles a donné de nombreux noms: on a le Bois du Défends (qui est un terrain possédé par le seigneur ou la communauté et où il est interdit de mener les troupeaux[28]), la Vigne de Castle, la Treille (il y a eu des vignes plantées en cépage jacquez à Cruis jusque dans les années 1960[29]), la Grange d’Escar qui était une ferme[28]) et surtout les très nombreux jas (bergeries)[28]. La Ferraye, à l’est du village, est une bonne terre convertie en prairie cultivée pour produire des fourrages[28].
Le lieu-dit les Gipières, à la limite de Montlaux, est une ancienne zone d’extraction du gypse[28].
Urbanisme
Typologie
Cruis est une commune rurale[Note 1],[30]. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[31],[32].
La commune est en outre hors attraction des villes[33],[34].
Occupation des sols
Carte de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (78,7% en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (78,3%). La répartition détaillée en 2018 est la suivante:
forêts (66,2%), terres arables (12,6%), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (12,1%), zones agricoles hétérogènes (6,4%), zones urbanisées (2,3%), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (0,4%)[35].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes: la carte de Cassini (XVIIIesiècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[36].
Histoire
Antiquité
Dans l’Antiquité, le territoire de Cruis fait partie de celui des Sogiontiques (Sogiontii), qui peuplent la montagne de Lure, en étant fédérés aux Voconces. Après la Conquête, ils sont rattachés avec eux à la province romaine de Narbonnaise. Au IIesiècle, ce peuple est détaché des Voconces et forme une civitas distincte, avec pour capitale Segustero (Sisteron)[37].
Une voie traversait Cruis à l’époque romaine en direction de Mallefougasse, une portion de 10 m de large est visible à Notre-Dame-de-Lumière. C’est sur cette voie qui continue d’être utilisée au Moyen Âge qu’un péage est prélevé[38] et c’est à la présence de cette importante voie de passage que Cruis doit d’être implantée en plaine et non sur un site perché depuis le Moyen Âge[39].
À la limite de la commune de Montlaux, une pierre de grès, dite la «Pierre de Cruis», inscrite (horologio) et ornée d’animaux (aigle, lion, basilic et agneau porteur de croix) aux angles, a été découverte au milieu de tombes médiévales[40].
Alors que le sud-est de la Gaule était une terre burgonde, le roi des Ostrogoths Théodoric le Grand fait la conquête de la région entre la Durance, le Rhône et l’Isère en 510. La commune dépend donc brièvement à nouveau de l’Italie, jusqu’en 526. En effet, pour se réconcilier avec le roi burgonde Gondemar III, la régente ostrogothe Amalasonthe lui rend ce territoire[41].
Moyen Âge
Cruis - Vestiges du cloître.
La présence d'une abbaye entraîne la création d'un village dès les alentours de l'An Mil, décrit comme fortifié dès 1060. Les maisons s'organisent autour des bâtiments du couvent. La communauté villageoise n'avait pas de seigneur laïc: l'abbaye était seigneur ecclésiastique du lieu et gérait la communauté[42]. La congrégation des chanoines réguliers de Cruis est fondée au XIesiècle, l’abbaye Saint-Martin en étant le centre[43]. Prospère, elle compte à son apogée 14 églises sous sa dépendance dans le diocèse de Sisteron[44]. Mais la crise de la fin du Moyen Âge (Grande Peste et guerre de Cent Ans) provoquent son effondrement, effectif en 1456[45]. Le long conflit qu’elle eut avec les évêques de Sisteron à propos du privilège d’exemption, est clos par le rattachement de l’abbaye à la mense de l’évêque de Sisteron (en 1456[44]). L’évêque y installe sa deuxième résidence[45].
Administrativement, la communauté de Cruis relevait de la viguerie de Forcalquier[46] et l’abbaye Saint-Victor de Marseille possède des biens à Cruis[47]
Époque contemporaine
Durant la Révolution, la commune compte une société patriotique, créée après la fin de 1792[48].
Le coup d'État du 2 décembre 1851 commis par Louis-Napoléon Bonaparte contre la Deuxième République provoque un soulèvement armé dans les Basses-Alpes, en défense de la Constitution. Après l’échec de l’insurrection, une sévère répression poursuit ceux qui se sont levés pour défendre la République: 17 habitants de Cruis sont traduits devant la commission mixte, la majorité étant condamnés à la déportation en Algérie[49].
Comme de nombreuses communes du département, Cruis se dote d’une école bien avant les lois Jules Ferry: en 1863, elle en possède déjà une qui dispense une instruction primaire aux garçons, au chef-lieu[50]. La même instruction est donnée aux filles, bien que la loi Falloux (1851) n’impose l’ouverture d’une école de filles qu’aux communes de plus de 800 habitants[51].
Jusqu’au milieu du XXesiècle, la vigne était cultivée à Cruis. Le vin produit, de qualité médiocre, était destiné à l’autoconsommation. Cette culture est aujourd’hui abandonnée[52].
Politique et administration
Mairie.
Administration municipale
De par sa taille, la commune dispose d'un conseil municipal de quinze membres (article L2121-2 du Code général des collectivités territoriales[53]). Lors du scrutin de 2020, il n’y eut qu’un seul tour et la liste menée par Félix Moroso, maire sortant, a été reconduite avec une moyenne de 72% des suffrages exprimés, le maire recueillant le neuvième total de 339 voix. La liste citoyenne qui s'opposait à celle du maire sortant a recueilli en moyenne 28% des voix [54]. La participation a été de 78,57%. Les circonstances de la crise sanitaire due au coronavirus ont retardé l'élection du maire par les élus [55].
Liste des maires
Article détaillé: Histoire des maires de France.
L'élection du maire est la grande innovation de la Révolution de 1789. De 1790 à 1795, les maires sont élus au suffrage censitaire pour 2 ans. De 1795 à 1800, il n’y a pas de maires, la commune se contente de désigner un agent municipal qui est délégué à la municipalité de canton.
En 1799-1800, le Consulat revient sur l'élection des maires, qui sont désormais nommés par le pouvoir central. Ce système est conservé par les régimes suivants, à l'exception de la Deuxième République (1848-1851). Après avoir conservé le système autoritaire, la Troisième République libéralise par la loi du 5 avril 1884 l'administration des communes: le conseil municipal, élu au suffrage universel, élit le maire en son sein.
Cruis fait partie de la Communauté de communes du pays de Forcalquier et montagne de Lure
Fiscalité locale
L'imposition des ménages et des entreprises à Cruis en 2010[58]
Taxe
Part communale
Part intercommunale
Part départementale
Part régionale
Taxe d'habitation
7,80%
0,00%
5,53%
0,00%
Taxe foncière sur les propriétés bâties
22,88%
0,00%
14,49%
2,36%
Taxe foncière sur les propriétés non bâties
58,71%
0,00%
47,16%
8,85%
Taxe professionnelle
0,00%
30,54%
0,00%
3,84%
La part régionale de la taxe d'habitation n'est pas applicable.
La taxe professionnelle est remplacée en 2010 par la cotisation foncière des entreprises (CFE) portant sur la valeur locative des biens immobiliers et par la contribution sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) (les deux formant la contribution économique territoriale (CET) qui est un impôt local instauré par la loi de finances pour 2010[59]).
Budget et fiscalité 2017
En 2017, le budget de la commune était constitué ainsi[60]:
total des produits de fonctionnement: 662 000 €, soit 1 000 € par habitant;
total des charges de fonctionnement: 655 000 €, soit 990 € par habitant;
total des ressources d'investissement: 558 000 €, soit 843 € par habitant;
total des emplois d'investissement: 387 000 €, soit 585 € par habitant;
endettement: 569 000 €, soit 860 € par habitant.
Avec les taux de fiscalité suivants:
taxe d'habitation: 7,80%;
taxe foncière sur les propriétés bâties: 22,88%;
taxe foncière sur les propriétés non bâties: 58,70%;
taxe additionnelle à la taxe foncière sur les propriétés non bâties: 0,00% ;
cotisation foncière des entreprises: 0,00%.
Chiffres clés Revenus et pauvreté des ménages en 2015: médiane en 2015 du revenu disponible, par unité de consommation: 19 386 €[61].
Population et société
Démographie
Évolution démographique
Articles connexes: Histoire du recensement de la population en France et Démographie de la France.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1765. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10000habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinqans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[62]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[63].
En 2019, la commune comptait 633 habitants[Note 2], en diminution de 1,56% par rapport à 2013 (Alpes-de-Haute-Provence: +1,48%, France hors Mayotte: +2,17%).
Évolution de la population [modifier]
1765
1793
1800
1806
1821
1831
1836
1841
1846
356
470
446
463
494
576
620
615
610
Évolution de la population [modifier], suite (1)
1851
1856
1861
1866
1872
1876
1881
1886
1891
621
556
586
571
556
546
506
436
464
Évolution de la population [modifier], suite (2)
1896
1901
1906
1911
1921
1926
1931
1936
1946
443
399
412
433
313
323
296
258
266
Évolution de la population [modifier], suite (3)
1954
1962
1968
1975
1982
1990
1999
2006
2007
242
212
248
236
275
408
551
585
590
Évolution de la population [modifier], suite (4)
2012
2017
2019
-
-
-
-
-
-
637
642
633
-
-
-
-
-
-
De 1962 à 1999: population sans doubles comptes; pour les dates suivantes: population municipale. (Sources: Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[64] puis Insee à partir de 2006[65].)
Histogramme de l'évolution démographique
Évolution démographique avant 1765
1471
11 feux
L’histoire démographique de Cruis, après la saignée des XIVeetXVesiècles et le long mouvement de croissance jusqu’au début du XIXesiècle, est marquée par une période d’«étale» où la population reste relativement stable à un niveau élevé. Cette période dure de 1831 à 1876. L’exode rural provoque ensuite un mouvement de baisse de la population de longue durée, et assez rapide. En 1921, la commune enregistre déjà la perte de plus de la moitié de sa population par rapport au maximum historique de 1851[66]. Le mouvement de dépopulation se prolonge jusqu'aux années 1960, puis s'inverse jusqu'à nos jours, où la commune est revenue à son niveau du milieu du XIXesiècle.
Enseignement
Cruis a une école primaire publique regroupant école maternelle et école primaire, les élèves viennent des communes de Cruis, Montlaux et Mallefougasse, ces deux dernières n'ayant plus d'école[67],[68].
Les élèves sont affectés au collège Henri-Laugier à Forcalquier[69]. Ensuite, ils sont dirigés vers les lycées de Manosque[70], soit le lycée polyvalent Les Iscles[71] soit le lycée Félix-Esclangon[72].
Santé
La commune dispose d'un médecin[73]. La pharmacie de proximité se trouve à Saint-Étienne-les-Orgues (4,7 km)[74]. L'hôpital local des Mées est le plus proche à (11,6 km)[75]. À Forcalquier toutes les professions de santé sont représentées.
Cultes
La commune fait partie du secteur paroissial Montagne de Lure[76].
Économie
Située sur le versant sud de la montagne de Lure, Cruis tirait l'essentiel de son économie de l'agriculture; céréales, lavande et exploitation forestière. Mais depuis quelques années, l'essor du tourisme dans la région a permis à la commune de se diversifier.
Aperçu général
En 2009, la population active s’élevait à 243 personnes, dont 43 chômeurs[77] (34 fin 2011[78]). Ces travailleurs sont majoritairement salariés (68%)[79] et travaillent majoritairement hors de la commune (64,5%)[79]. L’essentiel des emplois de la commune se trouvent dans le secteur tertiaire[80].
Agriculture
Fin 2010, le secteur primaire (agriculture, sylviculture, pêche) comptait 20 établissements actifs au sens de l’Insee (exploitants non-professionnels inclus), et ne fournissait aucun emploi salarié[80].
Le nombre d’exploitations professionnelles, selon l’enquête Agreste du ministère de l’Agriculture, est de 14 en 2010. Il était de 13 en 2000[81], de 25 en 1988[82]. Actuellement, ces exploitants sont essentiellement tournés vers les grandes cultures (la moitié des exploitations) et l’élevage ovin[81]. De 1988 à 2000, la surface agricole utile (SAU) a fortement augmenté, de 486ha à 599ha[82], hausse se poursuivant au début du XXIesiècle, pour arriver à 733ha en 2010[81].
Les agriculteurs de la commune de Cruis ont droit à quatre labels appellation d'origine contrôlée (AOC) (huile essentielle de lavande de Haute-Provence, banon, huile d'olive de Provence et huile d'olive de Haute-Provence) et à neuf labels indication géographique protégée (IGP) (miel de Provence, agneau de Sisteron)[83].
L’olivier n’était pas présent dans la commune au début du XIXesiècle. Actuellement, l’oliveraie compte plusieurs milliers de pieds[84].
Parmi les labels IGP couvrant la commune, les six concernant le vin (alpes-de-haute-provence (IGP) blanc, rouge et rosé et VDP de Méditerranée blanc, rouge et rosé) ne sont pas utilisés, la vigne n’étant pas cultivée pour une production commerciale dans la commune[52].
Productions agricoles de Cruis[réf.nécessaire].
Champ de lavande sur le plateau d'Albion.
Alambics pour distiller la lavande.
Huile de Provence AOC.
Agneau de Sisteron élevé sous sa mère.
Ruches à la Combe du Pommier.
Plateau d'AOC Banon dans un restaurant de Revest-du-Bion.
L'agneau de Sisteron est un agneau de quatre mois, élevé sous la mère et originaire des Alpes provençales et de la Drôme provençale. Quatre exploitations agricoles de Cruis sont spécialisées dans l’élevage ovin[81] et peuvent donc bénéficier de cette IGP.
Industrie
Fin 2010, le secteur secondaire (industrie et construction) comptait 14 établissements, employant 12 salariés[80].
Activités de service
Fin 2010, le secteur tertiaire (commerces, services) comptait 24 établissements (avec 9 emplois salariés), auxquels s’ajoutent les 5 établissements du secteur administratif (comptant le secteur sanitaire et social et l’enseignement), salariant 14 personnes[80].
D'après l’Observatoire départemental du tourisme, la fonction touristique est importante pour la commune, avec entre un et cinq touristes accueillis par habitant[85], l’essentiel de la capacité d'hébergement étant non-marchande[86]. Plusieurs structures d’hébergement à finalité touristique existent dans la commune:
au moins un hôtel en 2008[87] (classé deux étoiles[88]), avec huit chambres[89];
Les résidences secondaires apportent un complément à la capacité d’accueil[93]: au nombre de 160, elles représentent un tiers des logements. Onze résidences secondaires possèdent plus d’un logement[94],[89].
Un restaurant, Bistrot de pays, "Le Bar des Alpes"[95],[96].
Culture et patrimoine
Manifestations culturelles
Tous les ans, depuis 1991, est organisée à Cruis la Fête départementale de la musique. Proposée par le conseil général des Alpes-de-Haute-Provence, cette manifestation regroupe sur deux jours divers concerts et spectacles le dernier week-end de juin.
Le festival Cruis en Jazz a lieu généralement début août et existe depuis 2000[97].
L’église paroissiale Notre-Dame-et-Saint-Martin est l’ancienne église d’une abbaye de moines augustins. Elle conserve quelques arcades du cloître, datant de la fin du XIIIesiècle. La nef est restée romane (peut-être du XIVesiècle), le bœuf de saint Luc est réutilisé dans la façade[99]. Le chœur est du XVesiècle. Les chapiteaux de la façade sont à un tournant dans l’évolution des formes décoratives, au début du XVIesiècle, les crochets de la période précédente devenant des feuillages[100]. L’église et les arcades du cloître (construit au XIVesiècle[42]) sont inscrites à l’inventaire des monuments historiques[101],[102]. Dans son mobilier, plusieurs pièces sont classées:
le très grand autel avec son immense retable du XVIIesiècle, en bois couvert de dorures, avec un antependium (devant d’autel) en cuir de Cordoue peint et repoussé, du XVIIesiècle (classé au titre objet[103],[104]) est signalé comme un ensemble «de toute beauté»[105]. Il fait 6,2 m de large sur 7 m de haut: outre la partie centrale et les deux parties latérales, il comporte aussi deux ailerons et est recouvert de 4000 feuilles d'or[106];
le tableau du Baptême du Christ, est une œuvre de Monticelli[107] qui a peint aussi une toile représentant l'intérieur de l'église avec le retable[106];
la crèche remonte au milieu du XIXesiècle[108]: les treize santons de 60 cm de haut sont classés[109];
une fontaine de sacristie, en faïence de Mane, du XVIIIesiècle[110].
un bas-relief: les obsèques d'un moine du XIVesiècle [113]
Parmi les autres œuvres:
une Descente de Croix, attribuée à Nicolas Mignard par L. Aubanel, restaurée par Martin Cadenet en 1845 et par Jean Bouchet peintre restaurateur des Musées de France et des Monuments Historiques[106];
un tableau représentant Marie-Madeleine: l’original est exposé dans la chapelle de gauche, et la copie est sur le retable. L’original est peint sur les deux faces. Ce tableau est découvert à l'occasion du remplacement des vitraux du chœur. Le dos du tableau représente un évêque regardant un soleil au pied d'un autel[106]. L’œuvre au dos, appelée L’Évêque au soleil noir, date comme la Marie-Madeleine de la fin du XVIIIesiècle. Le personnage représenté sur le tableau est identifié comme étant saint Denys l'Aréopagite par Régis Bertrand de l’université de Provence. C'est en tout cas l'unique toile représentant cette scène, qui figure sur deux vitraux, l'un à Bourges l'autre à Chartres et des fresques à Aurons dans les Alpes-Maritimes[106];
une huile sur toile: Retour de la Saint Famille de Jérusalem par L. Albanel (1861)[106].
À l’est du village, se trouve la chapelle Croix-de-Lumière, construite en 1682[46].
Il reste des vestiges du moulin à roue à eau des moines chalaisiens[114]. Il se trouve un pigeonnier dont la particularité est un pignon incurvé[115].
La pierre de Cruis a été mise au jour à la limite de la commune de Montlaux, sur une éminence où se trouvent également quelques tombes médiévales. C’est un bloc de grès qui mesure 90 cm sur 90, elle est ornée d’un demi-cercle au centre, et de quatre figures animales dans les angles (un aigle et un lion à visage humain en haut, un basilic et un agneau (disparu) en bas). D’après l’inscription (Horologio) et le trou central qui a pu accueillir un style, la Pierre est souvent interprétée comme un cadran solaire. Si cela se révélait exact, ce serait un des très rares cadrans solaires médiévaux (ceux des cathédrales de Strasbourg et de Chartres datant du XVIesiècle)[116]. Cette utilisation n’est pas certaine: l’ornement semi-circulaire, plutôt que de servir à indiquer l’heure, a pu simplement servir de symbole du temps qui passe[40]. Elle peut dater du XIeou duXIIesiècle.
Monument aux morts.: Conflits commémorés: Guerre 1914-1918[117].
Héraldique
Article détaillé: Armorial des communes des Alpes-de-Haute-Provence.
Blasonnement: «D’azur à un saint vêtu pontificalement, la mitre en tête, tenant de sa main senestre une crosse, et levant la main dextre, comme pour donner la bénédiction, le tout d’or.»[118],[119].
Pour approfondir
Bibliographie
Guy Barruol, Nerte Dautier, Bernard Mondon (coord.), Le mont Ventoux. Encyclopédie d'une montagne provençale
Raymond Collier, La Haute-Provence monumentale et artistique, Digne, Imprimerie Louis Jean, , 559p.
Sous la direction d'Édouard Baratier, Georges Duby et Ernest Hildesheimer, Atlas historique. Provence, Comtat Venaissin, principauté d’Orange, comté de Nice, principauté de Monaco, Paris, Librairie Armand Colin, (BNF35450017)
Yves Gonin, Le retable de Cruis, éd. l'Aven, brochure réalisée avec le concours de la CRCA des Alpes de Haute-Provence, (s.d.)
Le patrimoine architectural et mobilier des communes sur le site officiel du ministère français de la Culture (Bases Mérimée, Palissy, Palissy, Mémoire, ArchiDoc), Médiathèque de l'architecture et du patrimoine (archives photographiques) diffusion RMN, et service régional de l'inventaire général de la direction de la Culture et du Patrimoine de la Région PACA
Selon le zonage publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
Population municipale légale en vigueur au 1erjanvier2022, millésimée 2019, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1erjanvier2021, date de référence statistique: 1erjanvier2019.
Maurice Gidon, Les chaînons de Digne, Carte très schématique, montrant les rapports entre les chaînons des Baronnies orientales (moitié nord) et ceux de Digne (moitié sud), avec l'avant-pays de la nappe de Digne (partie occidentale).
Ministère de l’Écologie, du développement durable, des transports et du logement, Notice communale sur la base de données Gaspar, mise à jour le 27 mai 2011, consultée le 17 juillet 2012.
Préfecture des Alpes-de-Haute-Provence, DDRM, p.37.
Préfecture des Alpes-de-Haute-Provence, DDRM, op. cit., p.95.
Xavier Delamarre, Dictionnaire de la langue gauloise. Une approche linguistique du vieux-celtique continental, Paris, éditions Errance, 2003 (ISBN2-87772-237-6), p. 130
Charles Rostaing, Essai sur la toponymie de la Provence (depuis les origines jusqu’aux invasions barbares, Laffite Reprints, Marseille, 1973 (1reédition 1950), p.326.
Xavier Delamarre, op. cit.
Xavier Delamarre, Op. cit.
Xavier Delamarre, op. cit., p.130.
Claude Martel, «L’oronymie d’une montagne provençale», in Barruol, Réparaz, Royer, op. cit., p.219.
Guy Barruol, Claude Martel, Jean-Yves Royer, «Glossaire lié à la topographie et à la toponymie de Lure», in Barruol, Réparaz, Royer, op. cit., p.229.
André de Réparaz, «La vigne» inGuy Barruol, André de Réparaz et Jean-Yves Royer (directeurs de la publication), La montagne de Lure, encyclopédie d’une montagne en Haute-Provence, Forcalquier, Alpes de Lumière, coll.«Les Alpes de Lumière», , 320p. (ISBN2-906162-70-1), no 145-146 p. 130.
«Zonage rural», sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
IGN, «Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes.», sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
Brigitte Beaujard, «Les cités de la Gaule méridionale du IIIe au VIIe s.», Gallia, 63, 2006, CNRS éditions, p.18-19.
Lucien Stouff, «Ports, routes et foires du XIIIeauXVesiècle», carte 86 et commentaire in Baratier, Duby & Hildesheimer, op. cit..
Irène Magnaudeix et alii, Pays de Haute-Provence: de Lure au Luberon. Manosque, pays de Forcalquier, de la montagne de Lure au Luberon, guide de découverte par les chemins, ADRI/Les Alpes de Lumière, 1999, (ISBN2-906924-25-3), (ISBN2-906162-47-7), p.33.
Parc naturel du Luberon, Autour de l’An Mil en pays de Forcalquier, catalogue d’exposition, 2007, p.27.
Sous la direction d'Édouard Baratier, Georges Duby et Ernest Hildesheimer, Atlas historique. Provence, Comtat Venaissin, principauté d’Orange, comté de Nice, principauté de Monaco, Paris, Librairie Armand Colin, (BNF35450017), p.172.
Baratier, Duby & Hildesheimer, op. cit., carte 72.
Irène Magnaudeix, op. cit., p.138.
Daniel Thiery, «Cruis», Aux origines des églises et chapelles rurales des Alpes-de-Haute-Provence, publié le 19 décembre 2010, mis à jour le 21 décembre 2010, consulté le 17 juillet 2012.
Irène Magnaudeix, op. cit., p.31.
Patrice Alphand, «Les Sociétés populaires», La Révolution dans les Basses-Alpes, Annales de Haute-Provence, bulletin de la société scientifique et littéraire des Alpes-de-Haute-Provence, no307, 1ertrimestre 1989, 108eannée, p.296-298.
Henri Joannet, Jean-Pierre Pinatel, «Arrestations-condamnations», 1851-Pour mémoire, Les Mées: Les Amis des Mées, 2001, p.71.
Jean-Christophe Labadie (directeur), Les Maisons d’école, Digne-les-Bains, Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, 2013, (ISBN978-2-86-004-015-0), p.9.
Ministère de l'Agriculture, «Orientation technico-économique de l’exploitation», Recensements agricoles 2010 et 2000. (lien: attention, le fichier fait 4,4 Mio).
Arrêté du 24 mai 1946, «Autel (maître-autel)», notice noPM04000091, base Palissy, ministère français de la Culture, consultée le 6 novembre 2008.
Jacques Morel, Guides des Abbayes et des Prieurés: chartreuses, prieurés, couvents. Centre-Est & Sud-Est de la France, Éditions aux Arts, Paris, 1999. (ISBN2-84010-034-7), p.60.
Yves Gonin, Le retable de Cruis, Ed l'Aven, brochure réalisée avec le concours de la CRCA des Alpes de Haute-Provence, (s.d.).
Arrêté du 30 janvier 1995, «Tableau: Baptême du Christ (le)», notice noPM04000763, base Palissy, ministère français de la Culture, consultée le 6 novembre 2008.
Raymond Collier, op. cit., p.532.
Arrêté du 13 juin 1988, «Santons (13)», notice noPM04000096, base Palissy, ministère français de la Culture, consultée le 6 novembre 2008.
Arrêté du 18 mars 1957, «Fontaine de sacristie», notice noPM04000094, base Palissy, ministère français de la Culture, consultée le 6 novembre 2008.
Arrêté du 18 mars 1957 «Sculpture: bœuf ailé», notice noPM04000095, base Palissy, ministère français de la Culture, consulté le 10 mars 2011.
Arrêté du 25 mars 1956 «Chapiteau», notice noPM04000093, base Palissy, ministère français de la Culture, consulté le 10 mars 2011.
Arrêté du 25 mars 1956 «Bas-relief: obsèques d'un moine (les)», notice noPM04000092, base Palissy, ministère français de la Culture, consulté le 10 mars 2011.
Raymond Collier, op. cit., p.431.
Raymond Collier, op. cit., p.445.
Jean-Marie Homet et Franck Rozet, Cadrans solaires des Alpes-de-Haute-Provence, Aix-en-Provence, Édisud, (ISBN2-7449-0309-4), p.103.
Другой контент может иметь иную лицензию. Перед использованием материалов сайта WikiSort.org внимательно изучите правила лицензирования конкретных элементов наполнения сайта.
2019-2025 WikiSort.org - проект по пересортировке и дополнению контента Википедии