Coulanges-la-Vineuse est une commune française située dans le département de l'Yonne en région Bourgogne-Franche-Comté. Elle a obtenu le label Cité de Caractère de Bourgogne-Franche-Comté[1] en 2021.
Pour les articles homonymes, voir Coulanges.
Coulanges-la-Vineuse | |
Mairie de Coulanges-la-Vineuse. | |
![]() Héraldique |
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Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Bourgogne-Franche-Comté |
Département | Yonne |
Arrondissement | Auxerre |
Intercommunalité | Communauté d'agglomération de l'Auxerrois |
Maire Mandat |
Odile Maltoff 2020-2026 |
Code postal | 89580 |
Code commune | 89118 |
Démographie | |
Population municipale |
806 hab. (2019 ![]() |
Densité | 76 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 47° 42′ 04″ nord, 3° 34′ 55″ est |
Altitude | Min. 115 m Max. 292 m |
Superficie | 10,59 km2 |
Type | Commune rurale |
Aire d'attraction | Auxerre (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de Vincelles |
Législatives | Première circonscription |
Localisation | |
Liens | |
Site web | https://www.coulangeslavineuse.fr/ |
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Coulanges-la-Vineuse est située à 15 km au sud d'Auxerre (11,2 km à vol d'oiseau). Le bourg est à une altitude de 193,50 m et son point culminant est le Mont-Faucon (292 m).
![]() |
Escolives-Sainte-Camille | ![]() | ||
Jussy | N | Vincelles | ||
O Coulanges-la-Vineuse E | ||||
S | ||||
Migé | Val-de-Mercy |
Coulanges-la-Vineuse est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[2],[3],[4].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction d'Auxerre, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 104 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[5],[6].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (85,6 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (86,3 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (55,8 %), zones agricoles hétérogènes (15,4 %), cultures permanentes (14,4 %), forêts (9,7 %), zones urbanisées (4,6 %)[7].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[8].
Du latin colonica.
Le paysan libre obtenait le droit de s'établir dans une colonica dont il était le colon.
Des colonicæ sont apparues dès le VIIIe siècle.
L'implantation de la vigne sur ce terroir remonte à l'époque gallo-romaine, comme le montre une sculpture de vendangeur découverte sur le site voisin d'Escolives-Sainte-Camille. Tout au long de l'histoire du village, la culture de la vigne est au centre de l'activité.
Le vin était exporté vers Paris sur des bateaux qui descendaient l'Yonne et la Seine. Le phylloxera détruisit le vignoble de Coulanges à la fin du XIXe siècle. Il ne reprit vie, avec des plants résistant au phylloxéra, que dans le courant du XXe siècle.
Avec Lacour, la seigneurie de Coulanges-la Vineuse[9] est donnée en dot au XIIe siècle à Alix/Adèle de Nevers, une fille de Guillaume III, comte de Nevers, Auxerre et Tonnerre, mariée au comte de Joigny Renard IV. Leur arrière-petit-fils Guillaume III de Joigny les donne à sa fille Jeanne, femme de Guillaume d'Antigny de Ste-Croix († en 1287 avant son père Henri Ier d'Antigny de Ste-Croix, le frère cadet d'Hugues IV, comte de Vienne). Leur descendance conservera la seigneurie qui rayonne sur le village voisin de Val-de-Merci. Vallan et Escolives ont eu des liens avec cette seigneurie.
Le comte de Joigny y possède une maison tenue en fief du comte d'Auxerre et en arrière-fief de la comtesse de Champagne en 1210. Dans les hommages rendus en 1221 (au comte d'Auxerre) et 1222 (à la comtesse d'Auxerre), il est mentionné le château, tout comme dans celui de 1297.
En 1248, il est procédé aux partages d'hommes (serfs) à Coulanges, appartenant au comte Guillaume de Joigny.
EN 1337, Simon de Sainte-Croix, dernier comte héréditaire de Joigny et chanoine-doyen de St-Vincent de Mâcon, fils de Jeanne de Joigny et Guillaume d'Antigny-Ste-Croix, prête hommage pour la seigneurie[10]. On y cite, outre Coulanges et Val-de-Mercy, 1000 arpents de bois et de nombreux vassaux dont Geoffroy Trouvé d'Auxerre.
Le four (1315) et les moulins de Coulanges (1315-1323) sont le siège de fiefs.
Coulanges dispose d'une prévôté en 1399. Entre 1509 et 1535 elle s'efface au profit d'un bailliage.
Après le comte Simon, † 1338, et son neveu Philippe de Ste-Croix, évêque de Mâcon en 1360-1380, Coulanges et Lacour passent à une branche cadette des Ste-Croix, les sires de Savigny-en-Revermont, notamment à Jean de Sainte-Croix de Savigny, puis au début du XVe siècle à son petit-fils maternel Humbert de Luyrieux de la Cueille (voir l'article Lacour). Coulanges est alors vendue pour six mille saluts d'or à Charles de Savoisy de Seignelay († 1420 ; Grand-bouteiller de France en 1409-1413), pour échoir ensuite à son gendre le maréchal Claude de Beauvoir de Chastellux, vicomte d'Avallon († 1453), le mari de sa fille Marie de Savoisy († 1469).
En 1434 (donc avant le traité d'Arras de 1435), Philibert de Vauldrey gouverneur de l'Auxerrois et du Tonnerrois, et François de Vaurembon, chambellan du duc de Bourgogne, viennent assiéger Coulanges entrée au pouvoir de Charles VII. Jacques d'Espailly, dit Fort-Epice, accepte de monnayer sa reddition moyennant 5 000 écus d'or et 1.700 saluts d'or. Il rend la place le 23 juin 1435[11].
La population se développant, une enceinte est édifiée (citée en 1458[12]), qui permettra durant la guerre de Cent Ans de faire face aux opérations militaires incessantes dans la région. La ville se trouve au cœur d'un vignoble actif. Elle incorpore dans son nom cette proximité qui fait sa richesse, « lès » signifiant « près de » : Coulanges-lès-Vineuses. Cette appellation durera plusieurs siècles. La ville possède des halles en 1440[13] et 1511.
Comme tout l'Auxerrois, Coulanges-la-Vineuse est très durement éprouvé lors de l'affrontement final opposant Charles le Téméraire et Louis XI. Jean de Savigny, écuyer, seigneur de Montifault, garde probablement la ville pour le duc.
Les familles Randoin (1469) et Courgy (1469) fondent les chapelles Saint-André et Saint-Hubert dans l'église paroissiale de Coulanges-la-Vineuse. La prospérité est donc revenue.
La famille Fouldriat, issue de la ville, gère la "recette" de l'évêché et s'approche du pouvoir depuis Auxerre. Une veuve se remarie avec Etienne Gerbault, receveur du comté de Paris ; une seconde, avec Jean du Tillet, greffier en chef du Parlement. Palamedès de Fouldriat, chanoine de la sainte-Chapelle de Paris, conseiller en Parlement, choisit d'abandonner la Ligue et de rejoindre des confrères exilés à Tours. Il sera le pacificateur du Rouergue et du Quercy, et le seigneur de Champlay.
En 1568, le prince de Condé obtient la reddition de la ville après le massacre d'Irancy. Le sieur de Pesslières y tient garnison huguenote. Son coreligionnaire le comte de La Rochefoucauld (François III ?) vole le buste en argent de saint Christophe. Hubert et André Fouldriat, Jean Dautin, Jean Miguier et Jean Merlinat sont amenés à rançonner à 1 000 écus[14].
La famille de Beauvoir de Chastellux[15] possède alors, on l'a vu, la part principale de la seigneurie [le maréchal Claude rencontré ci-dessus, † en 1453, transmet à son fils < Jean de Beauvoir de Chastellux († av. 1490 ; époux de Jeanne d'Aulnay d'Arcy), lui-même père de < Philippe (x 1502 Barbe, fille de Rodolphe IV de Hochberg et Marguerite de Vienne-Ste-Croix, petite-fille de Guillaume de Vienne), dont hérite son dernier fils < Olivier Ier de Chastellux, ci-dessous, marié à Anne de Grivel de Grossouvre de Pesselières]. Elle maintient la ville dans le giron catholique. Ainsi se justifient les attaques des Huguenots les plus proches, venus de Vézelay et de Noyers. Coulanges est lourdement rançonnée.
Au moment de l'assassinat d'Henri III, des royalistes d'Auxerre se retirent de la cité épiscopale (la famille Vincent) et occupent la ville. Pour se libérer de la menace, la Ligue vient assiéger le château et y massacrer une partie de ses adversaires le 4 juin 1589 (dont les trois frères, les Auxerrois X, Jacques et Henri Crethé).
Vers 1676/1682, les Chastellux ou leurs héritiers [car la seigneurie des Chastellux s'est divisée : Olivier Ier a pour enfants < Olivier II, Louis (x Anne de Pontvill e de Flacy), et Jeanne de Chastellux (x Jean de Giverlay de Chastres) ; Olivier II épouse en 1586 Anne, fille de Jean du Plessis-Liancourt d'Asnières, dont il a < Alexandre de Chastellux, mari d'Anne de Gauville de St-Vincent de Fessard et père de < Roger sire de Coulanges, François, Louis, et Catherine/Isabelle de Chastellux qui marie le sire de Villefranche] vendent la terre de Coulange et le Val-de-Mercy au sieur du Housset, chancelier du duc d'Orléans, dont la femme cède après 1686 à Anne-Françoise Lefebvre d'Ormesson (1678-1735)[16], fille d'André III Lefebvre d'Ormesson d'Amboile (1644-84) et femme en 1694/1695 du chancelier Henri-François d'Aguessseau (1668-1751). Les d'Aguesseau vendent en 1712 à Jean-Baptiste de Contaut, mari de Marguerite de Polastron[17]. Les Contaut/Contaud de Coulanges furent les seigneurs jusqu'à la Révolution.
Comme sa rivale Saint-Bris, Coulanges-la-Vineuse est animée par le groupe des marchands de vin, puis par les marchands commissionnaires de vins. Ils dominent le peuple des vignerons et des tonneliers. Les professionnels du droit vivent de la passion procédurale de l'époque (procureurs, notaires, baillis, lieutenants, procureurs fiscaux, sergents).
La ville est victime d'un incendie qui détruit l'église paroissiale. Elle est reconstruite sur les plans du célèbre architecte Servandoni.
Du jusqu'en 1979, date de prise d'effet du décret de défusion, Escolives-Sainte-Camille a été une commune associée de Coulanges-la-Vineuse.
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
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2020 | Odile Maltoff | Vigneronne | ||
2002 | 2020 | Daniel Girard[18] |
En 1660, l'Intendant compte 208 habitants à Coulanges dont les deux tiers sont pauvres[19].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[20]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[21].
En 2019, la commune comptait 806 habitants[Note 3], en diminution de 7,99 % par rapport à 2013 (Yonne : −1,69 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
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1 433 | 1 524 | 1 402 | 1 309 | 1 224 | 1 262 | 1 328 | 1 326 | 1 420 |
1856 | 1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 |
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1 339 | 1 353 | 1 372 | 1 342 | 1 332 | 1 340 | 1 296 | 1 229 | 1 195 |
1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 |
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958 | 882 | 900 | 703 | 671 | 652 | 662 | 675 | 726 |
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2006 | 2007 | 2012 |
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754 | 720 | 1 125 | 817 | 878 | 916 | 930 | 932 | 884 |
2017 | 2019 | - | - | - | - | - | - | - |
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826 | 806 | - | - | - | - | - | - | - |
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