Claveisolles est une commune française située dans le département du Rhône, en région Auvergne-Rhône-Alpes.
Claveisolles | |
![]() Vue du bourg au début du XXe siècle. | |
Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Auvergne-Rhône-Alpes |
Département | Rhône |
Arrondissement | Villefranche-sur-Saône |
Intercommunalité | Communauté d'agglomération de l'Ouest Rhodanien |
Maire Mandat |
Dominique Despras 2020-2026 |
Code postal | 69870 |
Code commune | 69060 |
Démographie | |
Gentilé | Claveisolliens |
Population municipale |
576 hab. (2019 ![]() |
Densité | 20 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 46° 06′ 03″ nord, 4° 29′ 41″ est |
Altitude | Min. 394 m Max. 886 m |
Superficie | 28,33 km2 |
Type | Commune rurale |
Aire d'attraction | Commune hors attraction des villes |
Élections | |
Départementales | Thizy-les-Bourgs |
Localisation | |
Liens | |
Site web | http://www.claveisolles.fr/ |
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Commune du Haut-Beaujolais, située dans la vallée de l'Azergues et au pied des cols de la Casse Froide, de la Croix Marchampt et de la Croix Rosier[1].
Poule-les-Écharmeaux | Poule-les-Écharmeaux | Saint-Didier-sur-Beaujeu |
Saint-Nizier-d'Azergues | ![]() |
Marchampt |
Saint-Nizier-d'Azergues | Lamure-sur-Azergues | Le Perréon Vaux-en-Beaujolais |
Claveisolles est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[2],[3],[4]. La commune est en outre hors attraction des villes[5],[6].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (60,2 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (62 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (60,1 %), prairies (28,6 %), zones agricoles hétérogènes (11,1 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (0,1 %)[7].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[8].
Issu du latin claves solis, qui a donné le nom de Cluylesiolis au Haut Moyen Âge, Claveisolles signifie « les clefs du soleil ». L'internat de l'école Notre-Dame, qui a succédé à la manécanterie, a d'ailleurs choisi de se nommer Foyer des Clefs du Soleil.
Aucune trace d'occupation n'est attestée pendant la période romaine, tant au niveau archéologique que bibliographique[9].
Comme de nombreux villages du Beaujolais et du Lyonnais, Claveisolles a été touché par la Révolution essentiellement à travers la paroisse. Un prêtre jureur de sinistre mémoire fut installé dans la paroisse, et fit tant de tort aux villageois, attachés à leurs prêtres non schismatiques, que ceux-ci le dénoncèrent aux autorités. À l'instar de Saint-Just-d'Avray, Claveisolles, village de montagne, a caché des prêtres réfractaires tout au long de la Terreur, qui fit de nombreuses victimes parmi le clergé et les croyants en haute vallée d'Azergues[10].
Au sortir de la Révolution et tout au long du XIXe siècle, Claveisolles fut le théâtre d'un grand élan missionnaire qui vit naître la congrégation des Sœurs de l'Enfant-Jésus, à l'initiative de mère du Sablon, fille du châtelain de Claveisolles, et de l'abbé Rozet, son confesseur et curé de la paroisse. Le couvent est alors bâti sur le terrain de Valany, appartenant à Joséphine du Sablon, en religion sœur de l'Immaculée Conception. Les sœurs de l'Enfant-Jésus de Claveisolles étaient des religieuses-enseignantes, dont la vocation était d'instruire les populations rurales privées d'instruction. La congrégation fut à l'origine de la fondation de près de cent écoles dans les départements du Rhône et de la Loire au cours de la seconde moitié du XIXe siècle. Les lois anticléricales de la fin du siècle et celles du début du suivant mettront à mal la communauté, contrainte de laïciser progressivement ses écoles et interdite d'en ouvrir de nouvelles, alors que les fondations étaient florissantes. La République attendra patiemment la retraite des religieuses en poste pour laïciser leurs écoles, récupérant le fruit de leurs efforts à peu de frais et se donnant le temps de trouver des enseignants laïcs qualifiés, non sans avoir au préalable interdit aux religieuses de porter l'habit. Les religieuses de l'Enfant-Jésus feront donc face plusieurs fois au choix douloureux de renoncer à leur vocation ou de la poursuivre sous un habit laïc. Nombre d'entre elles se retrouvèrent dénuées de tout, du fait des lois qui se succédèrent des années 1880 jusqu'au début du XXe siècle.
Vers 1911, les religieuses de Claveisolles, dont le couvent avait été confisqué, parvinrent à le racheter. Le couvent avait pourtant été bâti sur les propres fonds de la fondatrice. Les religieuses de Claveisolles continuèrent d'enseigner longtemps au collège de filles de Claveisolles, aujourd'hui collège Notre-Dame de Claveisolles. En 1970, les religieuses rejoignirent la communauté des Sœurs du Monde Rural, puis au début des années 2000, la communauté du Prado. Les religieuses de Claveisolles, en nombre déclinant, ont quitté leur couvent à l'automne 2012, après plus de cent-cinquante années de présence au cœur du village.
L'autre grande œuvre missionnaire de Claveisolles fut son école cléricale, fondée en 1860 par l'abbé Rozet, curé de Claveisolles et aumônier des religieuses du couvent. Cette école, rapidement devenue manécanterie, avait vocation à donner une instruction nécessaire aux jeunes garçons qui se destinaient au séminaire. Il faut cependant noter que nombre d'entre eux demeurèrent à l'état laïc après leur passage à la manécanterie. À la fin du XIXe siècle, plus de 70 prêtres étaient sortis des murs de la manécanterie, nombre considérable pour un village de la taille de Claveisolles. Parmi ces prêtres, plusieurs évêques et de nombreux missionnaires, dont certains étaient natifs de Claveisolles. La manécanterie fonctionna jusque dans les années 1960 sous sa forme originale, avant que l'instauration de la mixité en France ne change cet état. L'école des filles tenue par les religieuses devint ainsi un collège mixte quand la manécanterie se changea en internat, le "Foyer des Clefs du Soleil"[11].
Le , des Stuka allemands bombardent le hameau de la Douzette, faisant cinq morts.
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Blason | D'or à la tour de sable, ouverte et ajourée du champ, accostée de deux sapins de sinople fûtés de sable; au chef d'azur charge de trois épis de blé d'or. |
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Détails | Le statut officiel du blason reste à déterminer. |
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
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1907 | 1919 | Du Sablon | Propriétaire du château de Claveisolles | |
1919 | 1935 | Rémy Dumontet | ||
1935 | 1946 (†) | Jean Roux | Décédé en fonction | |
1946 | 1969 (†) | Louis Sambardier | Décédé en fonction | |
1969 | 1983 | Marcel Bajard | Lieutenant-colonel en retraite | |
1983 | 1995 | André Sambardier | ||
1995 | 2008 | Marcelle Debarnot | ||
2008 | 2014 | Gérard Poulenard | ||
2014 | En cours | Dominique Despras | MoDem | Conseiller régional |
Les données manquantes sont à compléter. |
La commune fait partie de la communauté d'agglomération de l'Ouest Rhodanien.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[13]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[14].
En 2019, la commune comptait 576 habitants[Note 2], en diminution de 11,25 % par rapport à 2013 (Rhône : +5,39 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
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1 094 | 744 | 1 061 | 1 083 | 1 226 | 1 300 | 1 369 | 1 320 | 1 235 |
1856 | 1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 |
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1 257 | 1 220 | 1 146 | 1 049 | 1 044 | 1 046 | 1 021 | 1 037 | 1 181 |
1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 |
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984 | 979 | 938 | 810 | 776 | 761 | 777 | 818 | 780 |
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2004 | 2006 | 2009 |
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619 | 562 | 523 | 503 | 519 | 554 | 582 | 595 | 636 |
2014 | 2019 | - | - | - | - | - | - | - |
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658 | 576 | - | - | - | - | - | - | - |
Les Claveisolliens disposent de l'église Saint Laurent, rattachée au diocèse de Lyon, et dont le clocher dépend de la paroisse Saint-Joseph d'Azergues. Le village dispose également du couvent des sœurs de l'Enfant-Jésus, aujourd'hui sœurs du Prado. L'internat Les Clefs du Soleil, ex-manécanterie, dispose également d'une chapelle où la messe est parfois célébrée pour les élèves et enseignants du collège Notre-Dame. Enfin, des documents font mention de la chapelle qui existait autrefois sur les pentes du mont Soubran, lieu d'un pèlerinage populaire très fréquenté. On peut enfin mentionner les madones qui dominent les collines de la commune, aux côtés des nombreuses croix de mission, parmi lesquelles la madone de Viri.
Au , aucun praticien en médecine générale n'est installé dans la commune. Des médecins sont installés dans les communes voisines de Poule-les-Echarmeaux et de Lamure-sur-Azergues.
Fête populaire du Beaujolais jusqu'à la Dombes au début du XXe siècle, cette tradition s'est perpétuée à Claveisolles. On fête ce jour-là Saint-Blaise, patron des laboureurs : Saint Blaise de Sébaste est fêté le , selon le calendrier romain. Il est vénéré dans l'Est de la France (Alsace et Lorraine), dans le Poitou, ainsi que dans certains villages du Sud-Est comme le montre la présence de cette fête à Claveisolles. Saint Blaise étant patron des laboureurs, il est d'usage de lui confier la protection du bétail et des récoltes. Il est également patron des animaux, des cardeurs, des menuisiers, des meuniers, des tailleurs d’habit et des tisserands[17]. Avec la mécanisation et la quasi-disparition des laboureurs traditionnels, saint Blaise est considéré plus largement comme le patron des artisans et des travailleurs. Selon le dicton, « si le jour de la Saint-Blaise est serein, bon temps pour le grain ».
Claveisolles dispose de différents terrains et installations de sport.
Claveisolles compte aussi plusieurs associations, dont les suivantes :
La commune accueille un site Natura 2000 concernant des gîtes à chauve-souris dans d'anciennes mines[22]. Sa gestion opérationnelle est effectuée par l'association France Nature Environnement 69.
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