Chaumot est une commune française située dans le département de l'Yonne et la région de Bourgogne-Franche-Comté, bien que n'appartenant pas historiquement à la Bourgogne, mais à la Champagne. Son clocher massif perché sur la Montagne marque l'entrée de la région naturelle du Gâtinais.
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Chaumot | |
![]() La Mairie de Chaumot depuis la place Saint-Louis | |
![]() Blason |
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Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Bourgogne-Franche-Comté |
Département | Yonne |
Arrondissement | Sens |
Intercommunalité | Communauté de communes du Gâtinais en Bourgogne |
Maire Mandat |
Sylvie Guilpain 2020-2026 |
Code postal | 89500 |
Code commune | 89094 |
Démographie | |
Population municipale |
708 hab. (2019 ![]() |
Densité | 48 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 48° 04′ 54″ nord, 3° 13′ 07″ est |
Altitude | Min. 90 m Max. 201 m |
Superficie | 14,86 km2 |
Type | Commune rurale |
Aire d'attraction | Sens (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de Villeneuve-sur-Yonne |
Législatives | Troisième circonscription |
Localisation | |
Liens | |
Site web | chaumot-yonne.fr |
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Elle compte actuellement presque 750 habitants.
Chaumot se trouve dans le canton de Villeneuve-sur-Yonne et le village domine les alentours sur une très haute colline dite la Montagne dont la pente sud est flanquée de falaises de craie percée de vinéees. Son point le plus haut est à 201 mètres (hameau du Moulin à Vent), le plus bas à 90 mètres (Préaux), au château d'eau à proximité du hameau de la Guetterie, sur un plateau datant de l'ère tertiaire, au sol gras rouge et gris à silex, avec des argiles jaunâtres et du sable blanc siliceux. La commune est parsemée de grands bois et autrefois d'arbres à cidre; dans le vallon-gorge, on voit à nu la craie blanche à silex, avec deux puits de 40 mètres de profondeur; les deux puits du village (sur le plateau) tarissent lorsque le temps est sec. Ils mesurent d'abord 16 mètres de profondeur pour atteindre 72 m dans la craie.
Des sols de grès sauvages se trouvent au lieu-dit des Pieds-Gras et aux Roux et des amas pauvres d'argile jaunâtre et de sable à Mardelin. D'anciennes marnières sont situées sur le plateau et dans le vallon. Elles servaient à amender les terres autrefois. Les côtes sont de terre rouge caillouteuse et crayeuse et avant la crise du phylloxéra à la fin du XIXe siècle étaient recouvertes de vignobles. La nature des sols se retrouve dans les constructions. En effet, traditionnellement les longères, fermes et anciennes maisons de vignerons sont construites en cailloux et grès sauvages avec des chemins en silex, aujourd'hui recouverts de macadam.
Dans le vallon trois belles sources donnent naissance au ru de Chaumot. Elles alimentaient autrefois trois étangs au lieu d'un aujourd'hui. La source principale, dite la Fontaine-Rouge se trouve près du Moulin Neuf, entouré de grandes prairies sur un sol d'alluvions glaiseux d'un gris noirâtre ; un lac dit étang de 35 arpents (presque 18 hectares) se trouvait jadis aux Lagneaux, d'autres lacs plus petits, mais pas moins immenses se trouvaient à Mardelin : étang des Madeaux, à Tourneboules : étang des Tourneboules, aux Taffoireaux: étang des Taffoureux, les deux chapelets d'étangs aux Garangers : étangs des Garangères, mais aussi des étangs à proprement parler à la Fontaine-Rouge : étang des Préaux, et le chapelet d'étangs d'agrément de l'ancien château : le grand miroir d'eau des fontaines de Bourienne et son réservoir inférieur toujours existant où se situe le lavoir construit par Paul Delpech en 1736 sur l'emplacement d'un ancien moulin à eau, et en face duquel est l'actuel moulin de tournebride (XIXe s).
Une grande machine à roue et pompes hydrauliques construite par Paul Delpech en 1714 était derrière ce lavoir dans une cave à étages. Détruite en 1792 au moment du sac du château de Chaumot avant que ces éléments ne soient entreposés et vendus à Villeneuve-sur-Yonne, cet important dispositif de pompage des eaux des fontaines de Bourienne était destiné à alimenter en eau les jardins du château et le parc de Chaumot, en tout sept imposants jets d'eau.
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Égriselles-le-Bocage | Marsangy | Rousson | ![]() |
Vernoy | N | |||
O Chaumot E | ||||
S | ||||
Piffonds | Bussy-le-Repos |
Chaumot est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[1],[2],[3].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Sens, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 65 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[4],[5].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (86 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (86 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (75,7 %), forêts (14 %), zones agricoles hétérogènes (10,3 %)[6].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[7].
Chaumot se nommait Chaumoth et plus anciennement Calmottum : calm de kal et de calmis signifiant roche ou hauteur dénudée, ce qui s'accorde bien avec l'apparence du site. Les correspondances germanophone et italophone du prince François-Xavier de Saxe et son épouse la comtesse Claire Spinucci présentent parfois "Chaumote", indiquant ainsi la manière orale de prononcer Chaumot sous l'Ancien Régime.
Cette commune, à l'origine trois fois moindre et morcelée, a été fondée à la Révolution française sur le regroupement de trois seigneuries : Chaumot, Mardelin et Préaux, qui avaient chacune leur château, prison, colombier, fiscalité, contributions directes et juridiction.
La seigneurie de Chaumot devint, de loin, la plus considérable. Le fermier général Paul Delpech fit reconstruire le château, puis ses héritiers le vendirent en 1771 au Comte de Saxe, oncle de Louis XVI et du Prince de Saxe.
Selon les travaux historiques de Mathieu Couty et de Patricia Colfort, la population de Chaumot (environ 350 habitants) fut dans son âge d'or à partir de 1771, et durant plusieurs années, à 25% germanophone grâce à la courte installation au château de Chaumot de la cour des princes et princesses de Saxe, qui comprenait "120 personnes et 60 chevaux".
Le château fut incendié sous la Révolution, puis rapidement dépecé et détruit jusque sous l'Empire. Mais son grand parc subsiste en partie.
Début | Fin | Nom | Qualité |
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1208 | 1??? | Renard Motot | Premier seigneur connu de Chaumot[8] |
1493 | 15?? | André de Labbaye ou de La Haye | Receveur des aides et des tailles de l’Election de Sens[8] |
15?? | 1525 | Pierre Ier de Labbaye | Receveur des aides et des tailles de l’Election de Sens[8] |
1525 | 1545 | Paule Hodoart | Veuve de Labbaye[8] |
1545 | 1588 | Pierre II de Labbaye | Procureur au Parlement de Paris et maire de Sens[8] |
1588 | 1640 | Renée Chevallier | Baronne de Dannemoine, épouse du Faur, ancienne pupille de Pierre II de Labbaye[8] |
1640 | 1680 | Anne Desprez | Epouse Le Boultz[8] |
1680 | 1684 | Noël Le Boultz | Conseiller en la Grand’Chambre du Parlement de Paris, veuf Desprez[8] |
1684 | 1698 | François Le Boultz | Conseiller à la troisième Chambre des enquêtes et conseiller en la Grand’Chambre du Parlement de Paris[8] |
1698 | 1708 | Elisabeth Lesecq | Veuve Le Boultz[8] |
1713 | 1751 | Paul Delpech de Chaumot | Conseiller du roi, fermier-général, receveur général des finances d'Auvergne, bâtisseur du clocher et du nouveau château de Chaumot[8] |
1751 | 1757 | Anne-Magdeleine de Monchy | Veuve Delpech de Chaumot[8] |
1766 | 1771 | Marie-Magdeleine Delpech du Plessis-le-Lay et de Dixmont | Comtesse de Guébriant, veuve du Plessis-le-Lay[8] |
1771 | 1789 | François-Xavier de Saxe | Prince de Pologne et de Lituanie, duc de Saxe, comte de Lusace, fils de Frédéric-Auguste II de Saxe, roi de Pologne et de l'archiduchesse Marie-Josèphe d'Autriche, oncle des rois Louis XVI, Louis XVIII et Charles X, lieutenant-général des armées du roi de France, régent du royaume de Saxe de 1763 à 1768 pendant la minorité de son neveu le roi Frédéric-Auguste Ier de Saxe, et dernier seigneur et châtelain de Chaumot[8],[9] |
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
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Les données manquantes sont à compléter. | ||||
1790 | 1792 | Le citoyen Rossignol[10] | Révolutionnaire | Premier maire de Chaumot |
1792 | 1794 | François Genty | Cultivateur | |
1794 | 1795 | Pierre Lanoux | Laboureur | |
1795 | 1796 | Jean Vieillard | Vigneron | |
1796 | 1797 | Jacques Leriche | ||
1797 | 1798 | Pierre Lanoux | Laboureur | |
1799 | 1801 | Philibert Mayet | ||
1801 | 1813 | Jean Vieillard | Vigneron | |
1813 | 1814 | Jean Brissot | Propriétaire laboureur | |
1815 | 1832 | Jules de Boisperré | ||
1832 | 1843 | Claude Pesloux | Propriétaire | |
1844 | 1847 | Jean Brissot | Propriétaire laboureur | |
1847 | 1849 | Etienne Lasseron | Propriétaire cultivateur | |
1850 | 1870 | François Landrier | Propriétaire cultivateur | |
1871 | 1872 | François Vieillard | Propriétaire charron | |
1872 | 1874 | Pierre Creuzard | Vigneron | |
1874 | 1878 | Romain Labbé | Propriétaire vigneron | |
1879 | 1900 | Auguste-Antoine Richet | Rentier | |
1900 | 1904 | Louis-Charles Piat | Propriétaire tonnelier | |
1904 | 1911 | Louis-Aléxis Piédalet | Tonnelier | |
1912 | 1914 | Alfred Favereau | Propriétaire cultivateur | |
1915 | 1918 | Jules Fromageot, Adjoint faisant fonctions de maire | Meunier du Moulin de la Fontaine | |
1919 | 192? | Alfred Favereau | Propriétaire cultivateur | |
avant 1988 | ? | Andrée Tonnelier | ||
mars 2001 | 2008 | Jean-François Grégoire | DVD | |
mars 2008 | En cours | Sylvie Guilpain[11] | DVD | Fonction publique |
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[12]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[13].
En 2019, la commune comptait 708 habitants[Note 3], en diminution de 5,22 % par rapport à 2013 (Yonne : −1,69 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
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602 | 618 | 572 | 558 | 613 | 654 | 705 | 748 | 717 |
1856 | 1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 |
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728 | 795 | 772 | 774 | 705 | 665 | 686 | 682 | 642 |
1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 |
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608 | 588 | 523 | 433 | 397 | 413 | 409 | 387 | 366 |
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2004 | 2006 | 2009 |
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325 | 388 | 385 | 406 | 464 | 503 | 608 | 635 | 686 |
2014 | 2019 | - | - | - | - | - | - | - |
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773 | 708 | - | - | - | - | - | - | - |
Deux princesses ont été baptisées dans la chapelle Sainte-Marie-Madeleine du château de Chaumot : Béatrix de Saxe épouse Rario-Sforza di Corleto en 1772, et Cunégonde de Saxe épouse Patrizi Naro Montoro en 1774.
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Blason | Coupé émanché ondé de deux pièces et deux demi d'azur sur trois pièces d'argent, celle du milieu plus élevée, chaque émanché d'argent surmontée d'une fleur de lys au pied nourri du même, celle du chef surchargée d'une fleur de lys d'or ; l'argent chargé d'un tunnel de sinople mouvant de la pointe et surchargé d'un fer de moulin d'argent ; à deux têtes de dragon affrontées d'or mouvant des flancs et engoulant une divise de sable chargée d'un cœur d'or accosté de six besants du même ordonnés 2 et 1 de chaque côté, le tout brochant[16]. |
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Détails | Le statut officiel du blason reste à déterminer. |
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