Chassenon (Chassanom en limousin, dialecte de l’occitan) est une commune du Sud-Ouest de la France, située dans le département de la Charente (région Nouvelle-Aquitaine).
Ne pas confondre avec l'ancienne commune de Chassenon en Vendée, devenue Xanton-Chassenon en 1827.
Chassenon | |
L'église Saint-Jean-Baptiste. | |
![]() Blason |
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Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Nouvelle-Aquitaine |
Département | Charente |
Arrondissement | Confolens |
Intercommunalité | Communauté de communes de Charente Limousine |
Maire Mandat |
Jean-Marie Lebarbier 2020-2026 |
Code postal | 16150 |
Code commune | 16086 |
Démographie | |
Gentilé | Chassenonais |
Population municipale |
864 hab. (2019 ![]() |
Densité | 37 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 45° 51′ 11″ nord, 0° 45′ 56″ est |
Altitude | Min. 150 m Max. 261 m |
Superficie | 23,48 km2 |
Unité urbaine | Commune rurale |
Aire d'attraction | Commune hors attraction des villes |
Élections | |
Départementales | Canton de Charente-Vienne |
Législatives | Troisième circonscription |
Localisation | |
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Ses habitants sont les Chassenonais et les Chassenonaises[1].
Chassenon est une commune de la Charente limousine, située à l'est du département de la Charente et en limite avec celui de la Haute-Vienne à l'est[2]. La route nationale 141 passe au nord de la commune, reliant Angoulême à 60 km au sud-ouest et Limoges à 45 km à l'est. Poitiers est à 97 km au nord-nord-ouest[3].
Bordée au nord par la rivière Vienne, elle se trouve sur la D.29 reliant Chabanais (6 km au nord-ouest) et Rochechouart (5 km au sud-est)[2],[3].
La voie ferrée Angoulême-Limoges passe au nord de la commune en longeant la Vienne, et la gare de Saillat - Chassenon est en Haute-Vienne, sur la commune de Saillat-sur-Vienne[2].
Le gros hameau de Villegoureix est situé à 3 km au nord-est du bourg ; il est limitrophe avec les Gourdennes de la commune de Saillat où est située la gare de Saillat-Chassenon[2].
Le reste de la commune, hormis le bourg qui en occupe le centre, est occupé par de nombreuses fermes et petits hameaux : Laurière, Machat, Brethenoux, Longeas, Masferrand, Mastizon, Malbâti, Labit, Champonger, Nouaillas, Londeix…[2].
Chassenon est limitrophe avec cinq communes dont deux en Haute-Vienne à l’est[2] :
Étagnac | Saillat-sur-Vienne (Haute-Vienne) | |
Chabanais | ![]() |
Rochechouart (Haute-Vienne) |
Pressignac |
Comme toute la partie nord-est du département de la Charente qu'on appelle la Charente limousine, la commune se trouve sur le plateau du Limousin, partie occidentale du Massif central, composé de roches cristallines et métamorphiques, reliques de la chaîne hercynienne.
Elle se situe aussi dans l'emprise d'un cratère météoritique formé il y a environ 200 millions d'années : l'astroblème de Rochechouart-Chassenon. La roche issue de cette collision, ou brèche, a servi à de nombreuses constructions alentours, en particulier à celles de l'église et des thermes gallo-romains dont on a longtemps cru qu'ils étaient construits sur un ancien volcan[4],[5].
Une petite partie de la commune à l'ouest est composée de granite et de gneiss, avec au nord des alluvions anciennes le long de la vallée de la Vienne sur une hauteur atteignant 60 m. Les trois quarts de la commune, à l’Est, sont faits de brèche issue de la météorite[5],[6].
Le relief est peu prononcé, comme dans toute cette partie occidentale du Massif central. La commune occupe un plateau orienté est-ouest entre les vallées de la Vienne au nord et la Graine (ou Grêne), affluent de cette dernière, au sud[2].
Le point le plus bas, 150 m, est situé au bord de la Vienne au nord-ouest de la commune. Le point culminant, 261 m, est situé à 2 km à l'est du bourg, au sud de Machat (borne IGN). Le bourg est à environ 215 m d'altitude[2].
La commune est située dans la région hydrographique de « la Loire de la Vienne (c) à la Maine (nc) », une partie du Bassin de la Loire, au sein du Bassin Loire-Bretagne[7]. Elle est drainée par la Vienne, la Gorre, la Graine, la Judie, le Got du Ris, l'Etang, le Villegoureix et par divers petits cours d'eau, qui constituent un réseau hydrographique de 25 km de longueur totale[8],[Carte 1].
La Vienne borde la commune au nord. D'une longueur totale de 363,3 km, prend sa source en Corrèze, sur le plateau de Millevaches, dans la commune de Volx et se jette dans la Loire dans la Corrèze, à Saint-Setiers, après avoir traversé 99 communes[9]. Sur le cours de la Vienne, la Montre en rive gauche, et Pilas en rive droite[2], sont d'anciennes îles redevenues terriennes par comblement d'un bras mineur de la Vienne[10].
La Gorre, d'une longueur totale de 39,2 km, prend sa source en Haute-Vienne, dans la commune de Pageas, et se jette dans la Vienne dans la Haute-Vienne, à Saillat-sur-Vienne, après avoir traversé 10 communes[11].
La Graine limite la commune sur son flnc sud-ouest. D'une longueur totale de 26,6 km, elle prend sa source en Haute-Vienne, dans la commune de Oradour-sur-Vayres, et se jette dans la Vienne à Chabanais, après avoir traversé 7 communes[12].
Quelques courts ruisseaux temporaires rejoignent ces deux rivières[2].
La commune est limitée à l'est par le ruisseau de Villegoureix, qui se jette dans la Gorre au nord de la commune, peu avant son confluent de celle-ci dans la Vienne[2].
Le territoire communal est couvert par le schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) « Vienne ». Ce document de planification, dont le territoire correspond au bassin du bassin de la Vienne, d'une superficie de 7 060 km2, a été approuvé le . La structure porteuse de l'élaboration et de la mise en œuvre est l'établissement public territorial de bassin Vienne[13]. Il définit sur son territoire les objectifs généraux d’utilisation, de mise en valeur et de protection quantitative et qualitative des ressources en eau superficielle et souterraine, en respect des objectifs de qualité définis dans le troisième SDAGE du Bassin Loire-Bretagne qui couvre la période 2022-2027, approuvé le [14].
Le climat est océanique dégradé. C'est celui de la Charente limousine, plus humide et plus frais que celui du reste du département.
La commune est peu boisée. Le sol est occupé par des prés séparés par des haies et destinés à l'élevage, constituant un bocage, caractéristique du Limousin.
Chassenon est une commune rurale[Note 1],[15]. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[16],[17]. La commune est en outre hors attraction des villes[18],[19].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (74 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (76,5 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones agricoles hétérogènes (52,6 %), forêts (19,9 %), prairies (14,6 %), terres arables (6,8 %), zones urbanisées (4 %), eaux continentales[Note 2] (1,4 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (0,6 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (0,1 %)[20].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 2].
Le territoire de la commune de Chassenon est vulnérable à différents aléas naturels : météorologiques (tempête, orage, neige, grand froid, canicule ou sécheresse), inondations et séisme (sismicité faible). Il est également exposé à deux risques technologiques, et le risque industriel et la rupture d'un barrage, et à un risque particulier : le risque de radon[21]. Un site publié par le BRGM permet d'évaluer simplement et rapidement les risques d'un bien localisé soit par son adresse soit par le numéro de sa parcelle[22].
Certaines parties du territoire communal sont susceptibles d’être affectées par le risque d’inondation par débordement de cours d'eau, notamment la Vienne, la Gorre et la Graine. La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations et coulées de boue survenues en 1982, 1983, 1993, 1995 et 1999[23],[21].
Le retrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie. 40 % de la superficie communale est en aléa moyen ou fort (67,4 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national). Sur les 553 bâtiments dénombrés sur la commune en 2019, 80 sont en en aléa moyen ou fort, soit 14 %, à comparer aux 81 % au niveau départemental et 54 % au niveau national. Une cartographie de l'exposition du territoire national au retrait gonflement des sols argileux est disponible sur le site du BRGM[24],[Carte 3].
Par ailleurs, afin de mieux appréhender le risque d’affaissement de terrain, l'inventaire national des cavités souterraines permet de localiser celles situées sur la commune[25].
Concernant les mouvements de terrains, la commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par des mouvements de terrain en 1999[21].
La commune est exposée au risque industriel du fait de la présence sur son territoire d'une entreprise soumise à la directive européenne SEVESO[26].
La commune est en outre située en aval des barrages de Lavaud-Gelade et Vassivière, des ouvrages de classes A[Note 3]. À ce titre elle est susceptible d’être touchée par l’onde de submersion consécutive à la rupture de cet ouvrage[28].
Dans plusieurs parties du territoire national, le radon, accumulé dans certains logements ou autres locaux, peut constituer une source significative d’exposition de la population aux rayonnements ionisants. Certaines communes du département sont concernées par le risque radon à un niveau plus ou moins élevé. Selon la classification de 2018, la commune de Chassenon est classée en zone 3, à savoir zone à potentiel radon significatif[29].
Le nom de Chassenon est attesté dès l'époque romaine : Cassinomagus, au IVe siècle[30]. Les autres formes anciennes sont vicaria Cassenominsse en 940-952[31], Cassano, Cassanomayo (non daté)[32].
Le nom de Chassenon serait directement issu du gaulois cassano ou cassino qui a donné chêne en français, chasne en francoprovençal et casse, cassanh/cassanha, chaisne en occitan, suivi du suffixe -magos, plaine puis marché. La signification serait donc « le champ des chênes » ou « le marché des chênes ». Le nom peut être aussi issu d'un nom d'homme gaulois Cassinus[33].
La commune est dans la partie occitane de la Charente qui en occupe le tiers oriental, et le dialecte est limousin[34]. Elle s’écrit Chassanom en occitan[35].
Sur la planète Mars, en , l'une des cibles d'analyses poussées effectuées sur un affleurement rocheux par l'astromobile Curiosity de la NASA, est baptisée d'après la commune[36].
À l'époque romaine, Chassenon était un important centre gallo-romain situé sur la voie d'Agrippa de Saintes à Lyon.
Au Moyen Âge, c'était un ancien fief de la famille de Tryon, en la personne de Aymeric de Tryon, chevalier, en 1318[37].
Entre le Xe et XVIIIe siècles, Chassenon était le siège d'une viguerie, qui rendait la justice localement. Elle était alors dans le diocèse de Limoges, puis fut rattachée aux six autres vigueries du comté d'Angoulême, qui en compta une vingtaine de par son extension au XIe siècle.
Au point de vue religieux, la paroisse était dans le diocèse de Limoges[38].
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Blasonnement :
De sinople à la fontaine d'or jaillissante d'argent.
Commentaires : Blason adopté en 2015 (création de Jean-François Binon). |
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
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Les données manquantes sont à compléter. | ||||
mai 1945 | Pierre Coldeboeuf | |||
mai 1945 | mars 1965 | André Desnoyés | ||
mars 1965 | mars 1989 | Emile Bissirieix | PCF | |
mars 1989 | mars 2008 | Gilles Raynaud | PCF | |
mars 2008 | mars 2014 | Jean-Pierre Reymond | DVG | retraité du bâtiment |
mars 2014 | mai 2014 (décès) |
Christophe Gras[39] | ancien responsable financier | |
mai 2014 | juillet 2014 | Jérôme Soulas | intérim | |
juillet 2014 | mai 2020 | Patrick Strack | agent immobilier | |
mai 2020 | En cours | Jean-Marie Lebarbier |
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[40]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[41].
En 2019, la commune comptait 864 habitants[Note 4], en diminution de 0,69 % par rapport à 2013 (Charente : −0,42 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1841 | 1846 | 1851 | 1856 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
1 040 | 1 000 | 1 049 | 1 081 | 1 025 | 1 008 | 1 018 | 1 110 | 1 077 |
1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 | 1901 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
1 022 | 1 049 | 994 | 1 032 | 1 099 | 1 142 | 1 173 | 1 169 | 1 176 |
1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 | 1962 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
1 148 | 1 188 | 1 080 | 1 041 | 1 133 | 983 | 1 063 | 1 013 | 1 097 |
1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2005 | 2006 | 2010 | 2015 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
1 072 | 982 | 1 023 | 964 | 903 | 895 | 894 | 879 | 873 |
2019 | - | - | - | - | - | - | - | - |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
864 | - | - | - | - | - | - | - | - |
La population de la commune est relativement âgée. En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à 30 ans s'élève à 26,1 %, soit en dessous de la moyenne départementale (30,2 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à 60 ans est de 38,9 % la même année, alors qu'il est de 32,3 % au niveau départemental.
En 2018, la commune comptait 442 hommes pour 428 femmes, soit un taux de 50,8 % d'hommes, largement supérieur au taux départemental (48,41 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.
Hommes | Classe d’âge | Femmes |
---|---|---|
0,9 | 90 ou + | 1,9 |
11,3 | 75-89 ans | 14,0 |
24,4 | 60-74 ans | 25,4 |
18,9 | 45-59 ans | 19,2 |
16,5 | 30-44 ans | 15,4 |
11,7 | 15-29 ans | 9,7 |
16,3 | 0-14 ans | 14,5 |
Hommes | Classe d’âge | Femmes |
---|---|---|
1 | 90 ou + | 2,5 |
8,9 | 75-89 ans | 11,8 |
20 | 60-74 ans | 20,3 |
21 | 45-59 ans | 20,8 |
16,9 | 30-44 ans | 16,2 |
15,6 | 15-29 ans | 13,7 |
16,6 | 0-14 ans | 14,7 |
Chassenon possède une école primaire comprenant trois classes. Le secteur du collège est Chabanais[46].
Les thermes de Chassenon, dits de Longeas, au sud-est de Chassenon, sont construits sur une période d'environ 90 ans, entre approximativement l'an 90 et l'an 180 (Haut-Empire romain).
À cette époque, Cassinomagus est une agglomération secondaire de type urbain ; son centre d'attraction est le sanctuaire entourant son grand temple, bientôt assorti d'un des plus grands thermes de Gaule et d'un grand amphithéâtre.
L'amphithéâtre, connu depuis le XIXe siècle[47], est classé MH depuis 1936[48].
La nature des thermes antiques n'est reconnue qu'en 1961 ; auparavant, les caves de Longea (en fait les soubassements des thermes) étaient vus comme les caves d'un grand palais. Mais le site des thermes est néanmoins classé monument historique depuis 1959[49]. Il appartient au conseil départemental de la Charente depuis 1983[réf. nécessaire]. Il figure parmi les édifices thermaux antiques les mieux conservés de la Gaule.
Le 21 septembre 1987, les thermes de Longeas, le temple de Montélu et l'amphithéâtre du Bourg sont conjointement classés monuments historiques ; et le forum, les petits temples, l'aqueduc et les carrières gallo-romaines du lieu-dit les Mouillères sont réunis en une inscription globale en tant que monuments historiques[50].
L'ensemble de l'agglomération gallo-romaine fait l'objet de recherches historiques et archéologiques avancées depuis plusieurs dizaines d'années (voir l'article « Cassinomagus »).
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