Chapelle-Guillaume est une commune française située dans le département d'Eure-et-Loir en région Centre-Val de Loire. Elle fait partie du Parc naturel régional du Perche.
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La commune de Chapelle-Guillaume est située à l'extrémité sud-ouest du département d'Eure-et-Loir, dans le pays appelé autrefois Perche-Gouët. Sa superficie est de 1960 hectares.
Elle est constituée d'un tiers de forêts privées, on y trouve aussi un espace important de tourbières. La principale rivière est l'Yerre, qui prend sa source dans la forêt de Montmirail, sur le territoire de la commune. Elle alimente les étangs de Saut-au-Lièvre, du Moulin-Neuf et entre sur la Bazoche-Gouët au-dessus de la ferme du Vieux-Moulin, après un parcours de 5 km. Elle reçoit sur sa rive gauche la Carrelière, puis, sur sa rive droite, la Bécanne. Elle se jette dans le Loir à Saint-Hilaire-sur-Yerre.
Le bourg ne se compose que d'une seule rue. À l'entrée la mairie et l'école, de construction récente, puis sur un tertre à droite, on voit le château. Sur la gauche un peu plus loin, derrière l'église, à 50 mètres de la rue, se trouve un ancien prieuré, qui deviendra la demeure du jardinier du château.
Chapelle-Guillaume, commune du département d'Eure-et-Loir en région Centre-Val de Loire, est limitrophe de deux départements, le Loir-et-Cher, qui appartient également à la région Centre-Val de Loire, et la Sarthe, région des Pays de la Loire.
Gréez-sur-Roc (Sarthe) | ||
Melleray (Sarthe) | ![]() |
La Bazoche-Gouet |
Le Plessis-Dorin (Loir-et-Cher) | Saint-Avit (Loir-et-Cher) | Le Gault-du-Perche (Loir-et-Cher) |
La commune abrite la source de la rivière l'Yerre, affluent du Loir, sous-affluent du fleuve la Loire par la Sarthe et la Maine.
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[1]. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique altéré » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Il s’agit d’une zone de transition entre le climat océanique, le climat de montagne et le climat semi-continental. Les écarts de température entre hiver et été augmentent avec l'éloignement de la mer. La pluviométrie est plus faible qu'en bord de mer, sauf aux abords des reliefs[2].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent aux données mensuelles sur la normale 1971-2000[Note 1]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
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Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[5] complétée par des études régionales[6] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Droué », sur la commune de Droué, mise en service en 1980[7] et qui se trouve à 15 km à vol d'oiseau[8],[Note 4], où la température moyenne annuelle est de 10,7 °C et la hauteur de précipitations de 732,9 mm pour la période 1981-2010[9]. Sur la station météorologique historique la plus proche[Note 5], « Châteaudun », sur la commune de Jallans, mise en service en 1952 et à 35 km[10], la température moyenne annuelle évolue de 10,6 °C pour la période 1971-2000[11] à 11,1 °C pour 1981-2010[12], puis à 11,5 °C pour 1991-2020[13].
Chapelle-Guillaume est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 6],[14],[15],[16]. La commune est en outre hors attraction des villes[17],[18].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (62,2 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (63,4 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (36,5 %), terres arables (33,2 %), prairies (24,2 %), zones agricoles hétérogènes (4,8 %), zones urbanisées (1,3 %)[19].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Le territoire de la commune de Chapelle-Guillaume est vulnérable à différents aléas naturels : météorologiques (tempête, orage, neige, grand froid, canicule ou sécheresse), inondationset séisme (sismicité très faible). Il est également exposé à un risque technologique, le transport de matières dangereuses[20]. Un site publié par le BRGM permet d'évaluer simplement et rapidement les risques d'un bien localisé soit par son adresse soit par le numéro de sa parcelle[21].
Certaines parties du territoire communal sont susceptibles d’être affectées par le risque d’inondation par débordement de cours d'eau, notamment l'Yerre. La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations et coulées de boue survenues en 1997 et 1999[22],[20].
Le retrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie. 87,3 % de la superficie communale est en aléa moyen ou fort (52,8 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national). Sur les 156 bâtiments dénombrés sur la commune en 2019, 123 sont en en aléa moyen ou fort, soit 79 %, à comparer aux 70 % au niveau départemental et 54 % au niveau national. Une cartographie de l'exposition du territoire national au retrait gonflement des sols argileux est disponible sur le site du BRGM[23],[Carte 2].
Concernant les mouvements de terrains, la commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par la sécheresse en 2018 et par des mouvements de terrain en 1999[20].
Le risque de transport de matières dangereuses sur la commune est lié à sa traversée par des infrastructures routières ou ferroviaires importantes ou la présence d'une canalisation de transport d'hydrocarbures. Un accident se produisant sur de telles infrastructures est en effet susceptible d’avoir des effets graves au bâti ou aux personnes jusqu’à 350 m, selon la nature du matériau transporté. Des dispositions d’urbanisme peuvent être préconisées en conséquence[24].
Cujus locus designabatur antiqitas Ad Lazellam, nunc ex monime patris mei appellatur Capella Guillelm/* Lieux et monuments */ i, 1071-1080 (Cartularium Dunense, charte 37, p. 34) ; Apud Capellam Guillelmi, 1077-1084 (Cartularium Dunense, charte 27,p. 28) ; Chapelle Guillaume, 1740 (Bibliothèque municipale d’Orléans, Ms 995, fol.40) ; La Chapelle Guillaume, XVIIIe siècle (Carte de Cassini) ; Hière, nivôse an 2 (Délibération du Conseil Général de la Commune, application du décret du 16 octobre 1793 = 25 vendémiaire an 2).
Hière est le nom de la rivière, Yerre, qui traverse la commune.
La commune de Chapelle-Guillaume se situe dans une partie de la région appelée autrefois le Perche-Gouët, dont les origines remontent au VIe siècle.
Issue d’un défrichement dans la forêt de Montmirail, la paroisse de Lazelle prend le nom de Chapelle-Guillaume avant 1071-1080 ; Guillaume est le nom du père d’Hugues, seigneur de Brethel, département de l’Orne, donateur de l’église aux moines de Marmoutier, commune de Tours.
En l'an II, la commune porta provisoirement le nom de Yerre[25].
Délimitation réalisée de Chapelle-Guillaume d’avec Le Plessis-Dorin, Loir-et-Cher, par décret impérial du 30 thermidor an 13 (Archives nationales.-F2 1475, Archives départementales d'Eure-et-Loir-1M 53).
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
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an IX | an IX | René Drouet | ||
an IX | an XII | Jean Crave | ||
an XII | 1806 | Charles Pierre Marc Legouz | ||
1806 | 1809 | François Jaulneau | ||
1809 | 1811 | Nicolas Louis de Bruet | ||
1812 | 1815 | Jean François de Reviers de Mauny | ||
1821 | 1830 | Jean François de Reviers de Mauny | ||
1830 | 1837 | François Jaulneau | ||
1837 | 1843 | Marin Célestin Jaulneau | ||
1843 | 1854 | Michel Joseph Olivier | ||
1854 | 1860 | Pierre Esnault | ||
1860 | 1871 | François Renard | ||
1871 | 1877 | Alphonse Bourrelier | ||
1878 | 1896 | Pierre Gautier | ||
1896 | 1903 | Auguste Sagot | ||
1903 | 1910 | Achille Lebrun | ||
1910 | 1912 | Germain Gautier | ||
1912 | 1919 | Adolphe Bodin | ||
1919 | 1920 | Richard de Reviers de Mauny | ||
1920 | 1926 | Alexandre Chéramy | ||
1926 | 1935 | Léon Laverton | ||
1935 | 1945 | Emile Letang | ||
1945 | 1946 | Armand Gosnet | ||
1946 | 1947 | René Melet | ||
1947 | 1950 | Armand Gosnet | ||
1950 | 1965 | René Melet | ||
1965 | 1995 | Alain de Reviers de Mauny | ||
1995 | Joël Ferré | UMP-LR | Agriculteur | |
mars 2014 | En cours | Joël Ferré[26],[27] | Agriculteur sur moyenne exploitation | |
Les données manquantes sont à compléter. |
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[28]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[29].
En 2019, la commune comptait 184 habitants[Note 7], en diminution de 8,91 % par rapport à 2013 (Eure-et-Loir : −0,32 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
707 | 674 | 807 | 915 | 905 | 952 | 927 | 969 | 919 |
1856 | 1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
891 | 810 | 790 | 726 | 733 | 729 | 700 | 769 | 742 |
1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
693 | 687 | 706 | 564 | 650 | 610 | 633 | 511 | 410 |
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2005 | 2006 | 2010 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
364 | 322 | 260 | 236 | 190 | 188 | 197 | 198 | 210 |
2015 | 2019 | - | - | - | - | - | - | - |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
189 | 184 | - | - | - | - | - | - | - |
La commune a surtout eu une activité rurale. Désormais, elle héberge 2 entreprises (scierie et charpente métallique) qui emploient environ 30 personnes, l'activité tertiaire faisant travailler encore environ 15 personnes. Par sa position dans le Parc régional du Perche et les activités de loisirs proposées, la commune est également devenue un site hébergeant des résidences secondaires et des gîtes.
On ne peut fixer de manière précise la date de sa construction. Les énormes piliers faits de grison qui soutiennent les murs au midi, la forme ogivale de la voûte et surtout celle de la fenêtre percée au midi font penser au XIIIe siècle. Certains auteurs pensent que l'église originelle date du XIe siècle. On en trouve trace vers 1070, lorsque le seigneur de Braitel la donna aux moines de Marmoutier, près de Tours. Dès lors, le village perdit le nom de Lazelle, pour Chapelle-Guillaume, du nom de Guillaume II Gouët, seigneur du Perche-Gouët et père du donateur. À la façade qui donne sur la place, était adossé autrefois un chapiteau qui a été enlevé lors de la restauration de l'église, vers la fin du XIXe siècle. Parmi les pièces de bois dont il était composé, la plupart ont servi à la construction de la nouvelle tribune élevée au-dessus de la porte d'entrée.
À l'intérieur, la voûte et les murs sont restaurés depuis peu (1900). La première est maintenant en bardeau recouvert d'ornementation en peinture, dont les couleurs bien agencées produisent un bon effet. Ce travail est l'œuvre d'un ouvrier du pays et d'un des anciens curés. Trois fenêtres éclairent la nef ; les deux percées au nord depuis peu (1900) ne méritent aucune attention ; la troisième au midi, de forme ogivale, ressemble à celles que l'on rencontre dans les églises du XIIIe siècle. Elle se compose de trois baies, avec ornementation et moulures dans la partie supérieure.
Le chœur plus petit et plus bas que la nef, semble être d'une autre époque. Il est séparé de celle-ci par un arc de voûte, légèrement incliné au nord. Les murs sont entourés de boiseries sans valeur. Trois petites fenêtres romanes devaient l'éclairer autrefois, aujourd'hui deux de ces fenêtres sont agrandies et ont perdu le plein cintre pour prendre la forme gothique. La troisième a été bouchée et se trouve cachée par un tableau suspendu derrière l'autel et représentant l'Annonciation.
Une statue de saint Julien orne la façade au-dessus de le porte d'entrée. À l'intérieur, on peut admirer deux statues : l'une représentant sainte Barbe, devant protéger contre la foudre et les incendies, l'autre représentant saint Roch, protecteur des animaux. Le 6 nivôse an XII (28 décembre 1803), une tempête abattit le clocher sur l'église, dont il ne subsista que les murs. L'église fut réparée mais elle dut attendre 1827 pour avoir à nouveau un clocher.
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