Champrond-en-Gâtine [ʃɑ̃pʁɔ] est une commune française située dans le département d'Eure-et-Loir, en région Centre-Val de Loire.
Champrond-en-Gâtine | |
L'église Saint-Sauveur. | |
Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Centre-Val de Loire |
Département | Eure-et-Loir |
Arrondissement | Nogent-le-Rotrou |
Intercommunalité | Communauté de communes Terres de Perche |
Maire Mandat |
Éric Legros 2020-2026 |
Code postal | 28240 |
Code commune | 28071 |
Démographie | |
Population municipale |
688 hab. (2019 ![]() |
Densité | 20 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 48° 24′ 11″ nord, 1° 04′ 35″ est |
Altitude | Min. 207 m Max. 277 m |
Superficie | 33,68 km2 |
Type | Commune rurale |
Aire d'attraction | Chartres (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de Nogent-le-Rotrou |
Législatives | Troisième circonscription |
Localisation | |
Liens | |
Site web | Site de la mairie |
modifier ![]() |
Saint-Éliph | Le Favril | Friaize |
Montlandon, Montireau |
![]() |
Le Thieulin |
Frétigny | Combres, Happonvilliers |
Les Corvées-les-Yys, Nonvilliers-Grandhoux |
Sur la commune se trouve la source de la rivière le Loir, affluent de la Sarthe, sous-affluent de la Loire.
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[1]. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique altéré » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Il s’agit d’une zone de transition entre le climat océanique, le climat de montagne et le climat semi-continental. Les écarts de température entre hiver et été augmentent avec l'éloignement de la mer. La pluviométrie est plus faible qu'en bord de mer, sauf aux abords des reliefs[2].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent aux données mensuelles sur la normale 1971-2000[Note 1]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
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Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[5] complétée par des études régionales[6] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « La Loupe_sapc », sur la commune de La Loupe, mise en service en 1996[7] et qui se trouve à 9 km à vol d'oiseau[8],[Note 4], où la température moyenne annuelle est de 10,7 °C et la hauteur de précipitations de 735 mm pour la période 1981-2010[9]. Sur la station météorologique historique la plus proche[Note 5], « Chartres », sur la commune de Champhol, mise en service en 1923 et à 32 km[10], la température moyenne annuelle évolue de 10,1 °C pour la période 1971-2000[11] à 11 °C pour 1981-2010[12], puis à 11,4 °C pour 1991-2020[13].
Le réseau Natura 2000 est un réseau écologique européen de sites naturels d'intérêt écologique élaboré à partir des directives « Habitats » et « Oiseaux ». Ce réseau est constitué de Zones spéciales de conservation (ZSC) et de Zones de protection spéciale (ZPS).
Dans les zones de ce réseau, les États membres s'engagent à maintenir dans un état de conservation favorable les types d'habitats et d'espèces concernés, par le biais de mesures réglementaires, administratives ou contractuelles. L'objectif est de promouvoir une gestion adaptée des habitats tout en tenant compte des exigences économiques, sociales et culturelles, ainsi que des particularités régionales et locales de chaque État membre. Les activités humaines ne sont pas interdites, dès lors que celles-ci ne remettent pas en cause significativement l'état de conservation favorable des habitats et des espèces concernés[14].
Une partie du territoire communal est incluse dans le site Natura 2000[15] : « Arc forestier du Perche d'Eure-et-Loir » (Habitats), d'une superficie de 522 ha[16], lui-même étant inclus dans le site « Forêts et étangs du Perche » (Oiseaux), d'une superficie de 47 681 ha.
Champrond-en-Gâtine est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 6],[17],[18],[19].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Chartres, dont elle est une commune de la couronne[Note 7]. Cette aire, qui regroupe 117 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[20],[21].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (54,9 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (54,9 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (54,2 %), terres arables (40,5 %), prairies (2,3 %), zones agricoles hétérogènes (1,5 %), zones urbanisées (0,8 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (0,7 %)[22].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Le territoire de la commune de Champrond-en-Gâtine est vulnérable à différents aléas naturels : météorologiques (tempête, orage, neige, grand froid, canicule ou sécheresse), inondations, mouvements de terrains et séisme (sismicité très faible). Il est également exposé à un risque technologique, le transport de matières dangereuses[23]. Un site publié par le BRGM permet d'évaluer simplement et rapidement les risques d'un bien localisé soit par son adresse soit par le numéro de sa parcelle[24].
Certaines parties du territoire communal sont susceptibles d’être affectées par le risque d’inondation par débordement de cours d'eau, notamment le Loir, le ruisseau de l'Étang Chaud, la Vallée du Gros Caillou et la Vallée de Reuse. La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations et coulées de boue survenues en 1999[25],[23].
Les mouvements de terrains susceptibles de se produire sur la commune sont des mouvements de sols liés à la présence d'argile, des affaissements et effondrements liés aux cavités souterraines (hors mines) et des effondrements généralisés[26]. L'inventaire national des cavités souterraines permet de localiser celles situées sur la commune[27].
Le retrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie. 61,3 % de la superficie communale est en aléa moyen ou fort (52,8 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national). Sur les 315 bâtiments dénombrés sur la commune en 2019, 288 sont en en aléa moyen ou fort, soit 91 %, à comparer aux 70 % au niveau départemental et 54 % au niveau national. Une cartographie de l'exposition du territoire national au retrait gonflement des sols argileux est disponible sur le site du BRGM[28],[Carte 2].
Concernant les mouvements de terrains, la commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par la sécheresse en 2003 et par des mouvements de terrain en 1999[23].
Le risque de transport de matières dangereuses sur la commune est lié à sa traversée par des infrastructures routières ou ferroviaires importantes ou la présence d'une canalisation de transport d'hydrocarbures. Un accident se produisant sur de telles infrastructures est en effet susceptible d’avoir des effets graves au bâti ou aux personnes jusqu’à 350 m, selon la nature du matériau transporté. Des dispositions d’urbanisme peuvent être préconisées en conséquence[29].
Le nom de la localité est attesté sous la forme Campus Rotundus in Gastina en 1366[30], ce qui se traduit mot pour mot par « Champ Rond en Gâtine », Champrond en Gâtine au XVIIIe siècle[31].
Un rendez-vous de chasse perdu dans l’immense forêt du Perche, donna naissance à une agglomération qui essarta un coin de bois, puis finit par dégager une vaste clairière quasi circulaire. Ce fut le « Champ Rond » où s’implanta le futur village.
« Gâtine » partage le même radical que les termes gâter et l'ancien français gast « désert, inculte ».
L'histoire de la commune du Xe siècle au XIIIe siècle, ainsi que celle de Friaize et de Montlandon, était intimement liée aux puissants barons de Châteauneuf-en-Thymerais. Champrond constituait l'un de leurs principaux fiefs avant que leur lignée ne disparaisse et que leur baronnie dont le domaine couvrait l'ensemble du Thymerais ne soit démembrée.
Au cours de la Révolution française, la commune porta provisoirement le nom de Champrond-Marat[32].
Une battue faite dans la forêt de Champrond-en-Gâtine, le 14 avril courant (1871), sous la direction de M. Brissonnet-Texier, régisseur de M. le marquis d'Aligre, a produit un assez beau résultat : deux loups mâles ont été tués, l'un âgé de deux ans, par M. Juillet, garde particulier, l'autre, déjà vieux de six ans, par M. Hamelin, garde-forestier[33].
En mai 2021, dans une intervention sur la chaîne de l'IHU Méditerranée Infection, le professeur Raoult déclare que l'élevage de visons de Champrond-en-Gâtine est, à son avis, « la source de cette épidémie et c'est le variant le plus mortel dans le monde de la Covid-19, c'est le plus mortel chez nous et il s'est répandu dans toute l'Europe, c'est un vrai tueur, le pire des tueurs, le pire de ceux que l'on a eu ! »[34].
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
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avant 1995 | ? | Pierre Michel | DVD | |
Les données manquantes sont à compléter. | ||||
mars 2001 | En cours | Éric Legros[35],[36] | Professeur des écoles ou instituteur ou assimilé |
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[37]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[38].
En 2019, la commune comptait 688 habitants[Note 8], en augmentation de 14,48 % par rapport à 2013 (Eure-et-Loir : −0,32 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
900 | 853 | 968 | 904 | 871 | 900 | 929 | 947 | 965 |
1856 | 1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
829 | 845 | 867 | 826 | 826 | 786 | 726 | 752 | 746 |
1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
716 | 739 | 711 | 633 | 618 | 597 | 584 | 637 | 540 |
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2005 | 2006 | 2010 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
530 | 507 | 446 | 430 | 356 | 416 | 464 | 459 | 541 |
2015 | 2019 | - | - | - | - | - | - | - |
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638 | 688 | - | - | - | - | - | - | - |
Au XIe siècle, le comte du Perche fait construire un château fort à Champrond-en-Gâtine ; les assauts de l'histoire l'ont anéanti. En 1820, le marquis d'Aligre acquiert la grand'maison de Champrond, 159 hectares des forêts de Champrond[16] et de la Magnane, la ferme du Valdon et la tour de Montlandon. Et c'est en 1876, que la filleule de la marquise d'Aligre fait édifier l'actuelle tour d'Aligre, sur les soubassements de l'ancienne tour du château féodal[40],[41]. Avant la famille d'Aligre, les ruines appartenaient aux Gontaut-Biron.
« C’est ma mère qui, filleule de la marquise d’Aligre, a posé en 1876, la première pierre de la « Tour » de Champrond, propriété de la famille d'Aligre et dépendant du château des Vaux.
Cette tour est située sur les ruines d'un ancien château fort qui aurait été bâti vers 1070 par le comte du Perche, seigneur de Champrond, et la base qui subsiste seule actuellement, est en maçonnerie si solide que la pioche aurait été impuissante à la démolir et qu'on dut y renoncer. Ma grand-mère habita cette tour pendant plus de cinquante ans et c’est là que j’ai passé toutes mes vacances jusqu’à ma dix-huitième année.
À quelques centaines de mètres du bourg, s’étendent les grandes forêts de Champrond et Montécot. »
— Docteur Siméon Langlois, médecin en chef honoraire de l’administration générale de l’Assistance Publique à Paris en 1973 - Un million de malades[42].
L'église Saint-Sauveur présente des éléments des XIIe, XVIIe et XIXe siècles.
Le chêne du bois Landry « Les quatre Frères », hauteur 31 m, circonférence 7 m, bicentenaire est labellisé « Arbre remarquable de France », privé, en [43],[44].
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Blason | Écartelé : au 1) d'argent au village au naturel toituré de gueules, au 2) d'azur au gland d'or feuillé de deux pièces de sinople en chevron, au 3) d'azur à l'épi de blé d'or posé en bande, au 4) d'argent aux cinq ondes alésées d'azur ; sur le tout d'argent aux trois chevrons de gueules. |
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Détails | Le statut officiel du blason reste à déterminer. |
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