Châteauneuf-de-Gadagne est une commune française située dans le département de Vaucluse, en région Provence-Alpes-Côte d'Azur.
Pour les articles homonymes, voir Châteauneuf et Gadagne.
Châteauneuf-de-Gadagne | |
![]() L'église. | |
![]() Blason |
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Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Provence-Alpes-Côte d’Azur |
Département | Vaucluse |
Arrondissement | Avignon |
Intercommunalité | Communauté de communes du Pays des Sorgues et des Monts de Vaucluse |
Maire Mandat |
Étienne Klein 2020-2026 |
Code postal | 84470 |
Code commune | 84036 |
Démographie | |
Gentilé | Castelnovins, Castelnovines |
Population municipale |
3 321 hab. (2019 ![]() |
Densité | 246 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 43° 55′ 43″ nord, 4° 56′ 49″ est |
Altitude | 48 m Min. 41 m Max. 124 m |
Superficie | 13,48 km2 |
Type | Commune urbaine |
Unité urbaine | Avignon (banlieue) |
Aire d'attraction | Avignon (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de L'Isle-sur-la-Sorgue |
Législatives | Deuxième circonscription |
Localisation | |
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Ses habitants sont appelés les Gadagniens ou les Castelnovins[1].
Châteauneuf-de-Gadagne est un village perché, construit en amphithéâtre, sur le versant oriental d'une colline à 13 km d'Avignon[2].
Jonquerettes | ||
Morières-lès-Avignon | ![]() |
Le Thor |
Caumont-sur-Durance |
La route nationale 100 (D 901) traverse la commune sur un axe est-ouest et la route départementale 6 sur un axe nord-sud. Une voie ferrée passe sur la commune qui dispose d'une gare, pour le réseau TER PACA. La gare TGV la plus proche est la gare d'Avignon TGV. La commune est desservie par les sorties de l'autoroute A7 d'Avignon Sud ou Avignon Nord.
Le village est posé sur une colline, massif rocheux de calcaire urgonien, séparant la vallée du Rhône du cœur du Comtat Venaissin et de son importante plaine alluviale très favorable à l'agriculture à l'est[2].
De nombreux[évasif] canaux (passage du canal du Moulin) et cours d'eau (La Sorgue, le Sénot, etc.[évasif]) arrosent la plaine à l'est de la commune.
Les cantons de Bonnieux, Apt, Cadenet, Cavaillon, et Pertuis sont classés en zone Ib (risque faible). Tous les autres cantons du département de Vaucluse, dont celui de l'Isle-sur-la-Sorgue auquel appartient la commune, sont classés en zone Ia (risque très faible). Ce zonage correspond à une sismicité ne se traduisant qu'exceptionnellement par la destruction de bâtiments[3].
La commune est située dans la zone d’influence du climat méditerranéen. Les étés sont chauds et secs, liés à la remontée en latitude des anticyclones subtropicaux, entrecoupés d’épisodes orageux parfois violents. Les hivers sont doux. Les précipitations sont peu fréquentes et la neige rare.
Les températures moyennes oscillent entre 0 et 30 ° selon la saison. Le record de température depuis l'existence de la station de l'INRA est de 40,5 °C lors de la canicule européenne de 2003 le 5 août et -12,8 °C le 5 janvier 1985. Les relevés météorologiques ont lieu à l'agroparc d'Avignon, à quelques kilomètres de Châteauneuf-de-Gadagne.
Châteauneuf-de-Gadagne est une commune urbaine, car elle fait partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[4],[5],[6]. Elle appartient à l'unité urbaine d'Avignon, une agglomération inter-régionale regroupant 59 communes[7] et 455 711 habitants en 2017, dont elle est une commune de la banlieue[8],[9].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction d'Avignon dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 48 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[10],[11].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (79,8 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (81,1 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : cultures permanentes (57,4 %), zones agricoles hétérogènes (22,4 %), zones urbanisées (12,9 %), forêts (5,1 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (2,2 %)[12].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[13].
Au XIIe siècle, son nom Castèu Nou Destrau changea en mai 1162, quand Giraud Amic, cadet de la maison de Sabran en prit possession. Le village devint désormais Castrum novum Giraudi Amici ou castèu Nou de Moussen Girau[1]. Une des formes les plus courantes est de Castro novo, attestée en 1202[14].
En 1669, Charles-Félix de Galéan, lieutenant général des armées de Louis XIV acheta ce fief. En novembre de la même année, une bulle pontificale de Clément IX éleva ces terres au rang de duché. La mère du général étant une Guadagni, désormais son nom servit à qualifier Châteauneuf[15]. Jusqu'à cette transaction, le bourg était nommé Châteauneuf-Lamic.[16]
En occitan-provençal, Frederic Mistral, dans Lou Tresor dóu Felibrige (1878), signale Castèu-Nòu-de-Gadagno (selon norme mistralienne [17]; selon la norme classique cela donne Castèu Nòu de Gadanha).
Durant la préhistoire, il n'y eut pas d'habitat fixe sur cette colline dominant la vallée du Rhône. Elle servit uniquement de territoire de chasse comme l'atteste l'outillage lithique et les débris de poterie trouvés sur ce territoire[1].
La colonisation romaine ne fut pas plus importante. Les fouilles, jusqu'à présent, n'ont livré qu'une stèle funéraire sur le plateau de Campbeaux et un tombeau à mobilier, daté de la fin du IIIe siècle, sur le chemin de Jonqueret[1].
Ce fut au cours du haut Moyen Âge qu'un vicus s'installa à Campbeaux. Des fouilles anciennes, faites en 1887 et 1912, ont permis d'exhumer, la première fois dix-huit sépultures, la seconde dix-sept. Au Xe siècle, le village fortifié, qui s'est formé sur son emplacement actuel autour d'un castrum, prit une hache comme emblème et elle fut gravée sut le linteau de ses portes. Son nom est attesté comme Castèu Nou Destrau au XIIe siècle[1].
Ce fief, sous la suzeraineté des comtes de Toulouse, marquis de Provence, fut alors attribué comme mense à l'abbaye de Saint-Guilhem-le-Désert. Puis, il échut, en mai 1162, à Giraud Amic, cadet de la maison de Sabran. Il prit désormais comme nom Castrum novum Giraudi Amici ou castèu Nou de Moussen Girau[1]. Mais cette famille dut partager sa seigneurie avec les Templiers.
En 1274, les Amic, devenus vassaux du pape, en rendirent hommage à Guillaume de Villaret, recteur du Comtat Venaissin[1]. Jean XXII acquit la haute suzeraineté sur ce fief en 1323[15].
Le , Giraud de Simiane, seigneur de Caseneuve, acheta aux Giraud Amic la terre et la baronnie de Châteauneuf[15]. Il dut alors leur verser la somme de 6 000 florins[1]. Ce Guiran de Simiane (?-v.1385), viguier de Marseille (1351), lieutenant du sénéchal (1382), chevalier, fut baron de Caseneuve, seigneur d'Apt et de Gordes après la mort de son frère aîné, Bertrand-Raimbaud[18]. Il fut le petit-fils de Guiran de Simiane, viguier de Marseille (1314), baile-juge d'Apt (1326), baron de Caseneuve et coseigneur d'Apt. Il épousa Dauphine de Sabran[19]. Le 24 juillet 1371, il acquit la seigneurie de Châteauneuf dans le Comtat Venaissin de Giraud Amic de Sabran[20]. Lors de la guerre de l'Union d'Aix, il prit parti pour le duc d'Anjou, en avril-mai 1382[21].
Une « Maison du Temple » est attestée dès 1170. Ainsi qu'un legs de terres, près des rives de la Sorgue, au lieu-dit Cénot, en 1221[22].
Celui-ci avait été fait par Giraud Amic III. Peu après sa mort, Tiburge des Baux, sa veuve, et leur fils Giraud Amic IV, contestèrent ce don. Il y eut arbitrage. Les templiers restèrent en possession de leurs terres, mais perdirent leurs droits seigneuriaux sur celles-ci[22].
En pleines guerres de religion, au cours du mois d'août 1562, le village et ses terres fut attaqué par le baron des Adrets[15]. Le curé ayant désiré rester pour s'opposer au baron protestant, il fut occis, son presbytère brûlé. Cet incendie mit le feu à tout le village. Puis la peste de 1586 suivit faisant des coupes claires dans la population[22].
Au XVIIe siècle, ce fief passa entre les mains d'une nouvelle famille. En 1669, Charles-Félix de Galéan, lieutenant général des armées de Louis XIV et compagnon du grand Turenne, appartenant à une puissante famille d'origine génoise, installée à Avignon depuis le milieu de XIVe siècle, acheta ce fief[15]. L'acte fait état d'une transaction qui s'éleva à 68 000 écus[1].
En novembre de la même année, une bulle pontificale de Clément IX éleva ces terres au rang de duché. La mère du général étant une Guadagni, désormais son nom servit à qualifier Châteauneuf. La famille des Gadagne de Châteauneuf s'est éteinte en 1925[15].
En 1720, la commune ne put échapper à la Grande peste et afin qu'un tel fléau ne puisse se renouveler, les habitants firent édifier une chapelle dédiée à saint Roch sur la place de la Pastière[22].
Le 12 août 1793 fut créé le département de Vaucluse, constitué des districts d'Avignon et de Carpentras, mais aussi de ceux d'Apt et d'Orange, qui appartenaient aux Bouches-du-Rhône, ainsi que du canton de Sault, qui appartenait aux Basses-Alpes.
Le , Alphonse Tavan, Frédéric Mistral, Joseph Roumanille, Théodore Aubanel, Anselme Mathieu, Paul Giéra et Jean Brunet fondent à Châteauneuf-de-Gadagne, au château de Font-Ségugne, le Félibrige, réunion de poètes provençaux[22].
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Les armes peuvent se blasonner ainsi : De gueules aux deux pals d'or, à l'écusson d'argent à la bande de sable remplie d'or accompagnée de deux roses de gueules, brochant en abîme sur le tout[23]. Devise : l'obstacle augmente mon ardeur. |
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Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
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1945 | 1947 | Thomas Respaut | ||
1947 | 1959 | Xavier Galzy | ||
mars 1959 | mars 1971 | Raoul Milhaud | ||
mars 1971 | mars 1977 | Charles Roure | ||
mars 1977 | mars 1983 | Pierre Kreitmann | Officier d'artillerie puis industriel | |
mars 1983 | 1985 (décès) |
Guy Aimadieu | ||
1985 | 2020 | Pierre Molland | DVG | Cadre bancaire retraité |
2020 | En cours | Etienne Klein | Chercheur | |
Les données manquantes sont à compléter. |
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[25]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[26].
En 2019, la commune comptait 3 321 habitants[Note 3], en augmentation de 0,54 % par rapport à 2013 (Vaucluse : +2,09 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
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869 | 865 | 1 029 | 1 063 | 1 108 | 1 100 | 1 176 | 1 331 | 1 473 |
1856 | 1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
1 543 | 1 520 | 1 473 | 1 330 | 1 200 | 1 100 | 1 064 | 1 028 | 975 |
1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 |
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1 002 | 960 | 998 | 851 | 870 | 948 | 998 | 1 046 | 1 089 |
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2006 | 2011 | 2016 |
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1 222 | 1 349 | 1 678 | 2 021 | 2 619 | 2 838 | 3 157 | 3 270 | 3 304 |
2019 | - | - | - | - | - | - | - | - |
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3 321 | - | - | - | - | - | - | - | - |
La vocation agricole de la commune s'est développée grâce à des moyens performants d'irrigation (Canaux, Sorgue, etc.) qui permettent cultures maraîchères et fruitières de qualité. La culture de la vigne, sur ce terroir classé en côtes-du-rhône (AOC), y est traditionnelle. Sous les papes d'Avignon, la renommée de ses vins éclipsait même celle de Châteauneuf-du-Pape[22].
La commune accueille l'un des quatre centres d'embouteillage de l'Européenne d'Embouteillage. C'est le siège social de cette entreprise[29]. Elle héberge également le centre d'expédition d'Aroma-Zone[30].
Avec sa proximité d'Avignon et de son riche patrimoine, du Luberon, des Alpilles, la présence de la Sorgue, etc. le tourisme occupe directement (camping, restauration, gîtes, etc.) ou indirectement (artisans, etc.) une place importante dans l'économie de la commune.
À quelques kilomètres à peine, les zones commerciales à l'est d'Avignon offrent de nombreux commerces, grandes surfaces spécialisées et supermarchés.
C'est à Châteauneuf-de-Gadagne qu'a eu lieu en 1996, le premier concert de chorales en faveur de la recherche médicale en ophtalmologie menée par l'association Retina France. Ce premier concert qui réunissait 7 chorales fut le catalyseur du plus grand événement de chorales en France appelé « Mille Chœurs pour un Regard » qui mobilise aujourd'hui des milliers de chorales en France. L'idée originale est attribuée à René Sicre habitant du village, malvoyant et adhérent de Retina France[réf. nécessaire].
Châteauneuf-de-Gadagne possède une école maternelle, une crèche, une école primaire publique (l'école Pierre-Goujon), ainsi qu'une école privée (Saint-Charles). Collèges, lycées et université sur Avignon. Néanmoins, Châteauneuf-de-Gadagne dépend du collège du pays des Sorgues qui se trouve au Thor.
Deux stades de football : le stade Paul-Mille sur le plateau et le stade de la Galère.
Jeux de boules, pétanque notamment, sur le plateau.
Piscine municipale, centre équestre, courts de tennis.
Les hôpitaux les plus proches sont à Avignon.
Depuis 2007, un plan vert est en projet, mis en place par la responsable du recyclage des ordures ménagères à la mairie, Mme Vial. Ce projet vise à mieux gérer l'urbanisme du village et à en reboiser certaines parties.
La collecte et traitement des déchets des ménages et déchets assimilés et protection et mise en valeur de l'environnement se fait dans le cadre de la communauté de communes du Pays des Sorgues et des Monts de Vaucluse.
L'église paroissiale, placée sous le vocable de Jean-le-Baptiste, est de type roman, remaniée au XVIIIe siècle. Initialement, elle a été un prieuré des chanoines augustiniens de Saint-Ruf de Montpellier.
La chapelle Saint-Roch, en l'honneur de ce saint anti-pesteux, a été construite au centre du village[2].
Châteauneuf-de-Gadagne est le berceau du Félibrige, réunion de poètes provençaux, cofondé par Alphonse Tavan, Frédéric Mistral, Joseph Roumanille, Théodore Aubanel, Anselme Mathieu, Paul Giéra et Jean Brunet.
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