Carlucet est une commune française située dans le centre du département du Lot, en région Occitanie. Elle est également dans le causse de Gramat, le plus vaste et le plus sauvage des quatre causses du Quercy.
Ne doit pas être confondu avec Saint-Crépin-et-Carlucet.
Carlucet | |
![]() Le centre du village. | |
Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Occitanie |
Département | Lot |
Arrondissement | Gourdon |
Intercommunalité | Communauté de communes Causses et Vallée de la Dordogne |
Maire Mandat |
Hervé Garnier 2020-2026 |
Code postal | 46500 |
Code commune | 46059 |
Démographie | |
Population municipale |
223 hab. (2019 ![]() |
Densité | 6,6 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 44° 43′ 20″ nord, 1° 36′ 48″ est |
Altitude | Min. 171 m Max. 385 m |
Superficie | 33,7 km2 |
Type | Commune rurale |
Aire d'attraction | Commune hors attraction des villes |
Élections | |
Départementales | Canton de Gramat |
Législatives | Deuxième circonscription |
Localisation | |
Liens | |
Site web | http://www.carlucet-lot.com/ |
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Exposée à un climat océanique altéré, aucun cours d'eau permanent n'est répertorié sur la commune. Incluse dans le bassin de la Dordogne, la commune possède un patrimoine naturel remarquable : un site Natura 2000 (les « vieux chênes de Cantegrel ») et trois zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique.
Carlucet est une commune rurale qui compte 223 habitants en 2019, après avoir connu un pic de population de 944 habitants en 1861. Ses habitants sont appelés les Carlucetois ou Carlucetoises.
Calès | Couzou | |
Saint-Projet | ![]() |
Le Bastit |
Ginouillac | Séniergues | Montfaucon |
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique altéré », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[2]. En 2020, la commune ressort du même type de climat dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Ce type de climat, Il s’agit d’une zone de transition entre le climat océanique et les climats de montagne et le climat semi-continental. Les écarts de température entre hiver et été augmentent avec l'éloignement de la mer. La pluviométrie est plus faible qu'en bord de mer, sauf aux abords des reliefs[3].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 1]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
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Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[5] complétée par des études régionales[6] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Gourdon », sur la commune de Gourdon, mise en service en 1961[7] et qui se trouve à 18 km à vol d'oiseau[8],[Note 3], où la température moyenne annuelle évolue de 12,4 °C pour la période 1971-2000[9], à 12,7 °C pour 1981-2010[10], puis à 13,1 °C pour 1991-2020[11].
La protection réglementaire est le mode d’intervention le plus fort pour préserver des espaces naturels remarquables et leur biodiversité associée[12],[13].
La commune fait partie du parc naturel régional des Causses du Quercy, un espace protégé créé en 1999 et d'une superficie de 183 039 ha, qui s'étend sur 102 communes du département du Lot[14]. La cohérence du territoire du Parc s’est fondée sur l’unité géologique d’un même socle de massif karstique, entaillé de profondes vallées. Le périmètre repose sur une unité de paysages autour de la pierre et du bâti (souvent en pierre sèche), de l’empreinte des pelouses sèches et du pastoralisme et de l’omniprésence des patrimoines naturels et culturels[15],[16]. Ce parc a été classé Géoparc en mai 2017 sous la dénomination « géoparc des causses du Quercy », faisant dès lors partie du réseau mondial des Géoparcs, soutenu par l’UNESCO[17],[18].
La commune fait également partie de la zone de transition du bassin de la Dordogne, un territoire d'une superficie de 1 880 258 ha reconnu réserve de biosphère par l'UNESCO en juillet 2012[19],[20].
Le réseau Natura 2000 est un réseau écologique européen de sites naturels d'intérêt écologique élaboré à partir des directives habitats et oiseaux, constitué de zones spéciales de conservation (ZSC) et de zones de protection spéciale (ZPS)[Note 4]. Un site Natura 2000 a été défini sur la commune au titre de la directive habitats : les « vieux chênes de Cantegrel »[22], d'une superficie de 12,59 ha, un site remarquable par la présence de Limoniscus violaceus, situé sur plateau calcaire (causse de Gramat)[23].
L’inventaire des zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) a pour objectif de réaliser une couverture des zones les plus intéressantes sur le plan écologique, essentiellement dans la perspective d’améliorer la connaissance du patrimoine naturel national et de fournir aux différents décideurs un outil d’aide à la prise en compte de l’environnement dans l’aménagement du territoire. Trois ZNIEFF de type 1[Note 5] sont recensées sur la commune[24] :
Carlucet est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 6],[28],[I 1],[29]. La commune est en outre hors attraction des villes[I 2],[I 3].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (81,5 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (82,2 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (44,5 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (37 %), zones agricoles hétérogènes (12,2 %), prairies (5,9 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (0,4 %)[30].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Le territoire de la commune de Carlucet est vulnérable à différents aléas naturels : météorologiques (tempête, orage, neige, grand froid, canicule ou sécheresse), inondations, feux de forêts, mouvements de terrains et séisme (sismicité très faible). Il est également exposé à un risque technologique, le transport de matières dangereuses[31]. Un site publié par le BRGM permet d'évaluer simplement et rapidement les risques d'un bien localisé soit par son adresse soit par le numéro de sa parcelle[32].
Certaines parties du territoire communal sont susceptibles d’être affectées par le risque d’inondation par débordement de cours d'eau, notamment la Dordogne et le Palsou. La cartographie des zones inondables en ex-Midi-Pyrénées réalisée dans le cadre du XIe Contrat de plan État-région, visant à informer les citoyens et les décideurs sur le risque d’inondation, est accessible sur le site de la DREAL Occitanie[33]. La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations et coulées de boue survenues en 1982, 1996 et 1999[34],[31].
Carlucet est exposée au risque de feu de forêt. Un plan départemental de protection des forêts contre les incendies a été approuvé par arrêté préfectoral le pour la période 2015-2025. Les propriétaires doivent ainsi couper les broussailles, les arbustes et les branches basses sur une profondeur de 50 mètres, aux abords des constructions, chantiers, travaux et installations de toute nature, situées à moins de 200 mètres de terrains en nature de bois, forêts, plantations, reboisements, landes ou friches. Le brûlage des déchets issus de l’entretien des parcs et jardins des ménages et des collectivités est interdit. L’écobuage est également interdit, ainsi que les feux de type méchouis et barbecues, à l’exception de ceux prévus dans des installations fixes (non situées sous couvert d'arbres) constituant une dépendance d'habitation[35].
Les mouvements de terrains susceptibles de se produire sur la commune sont des affaissements et effondrements liés aux cavités souterraines (hors mines) et des éboulements, chutes de pierres et de blocs[36]. Par ailleurs, afin de mieux appréhender le risque d’affaissement de terrain, l'inventaire national des cavités souterraines permet de localiser celles situées sur la commune[37].
Le retrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie. 53,3 % de la superficie communale est en aléa moyen ou fort (67,7 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national). Sur les 164 bâtiments dénombrés sur la commune en 2019, 108 sont en en aléa moyen ou fort, soit 66 %, à comparer aux 72 % au niveau départemental et 54 % au niveau national. Une cartographie de l'exposition du territoire national au retrait gonflement des sols argileux est disponible sur le site du BRGM[38],[Carte 2].
Par ailleurs, afin de mieux appréhender le risque d’affaissement de terrain, l'inventaire national des cavités souterraines permet de localiser celles situées sur la commune[37].
Concernant les mouvements de terrains, la commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par des mouvements de terrain en 1999[31].
Le risque de transport de matières dangereuses sur la commune est lié à sa traversée par une route à fort trafic. Un accident se produisant sur une telle infrastructure est susceptible d’avoir des effets graves sur les biens, les personnes ou l'environnement, selon la nature du matériau transporté. Des dispositions d’urbanisme peuvent être préconisées en conséquence[39].
Le toponyme Carlucet est selon Gaston Bazalgues, d'origine romane, c'est un diminutif du mot latin castellum : castelluceto qui a donné casluceto, puis caslucet, puis Carlucet. Le nom Caslucet apparait dans le cartulaire d'Obazine. Il désigne donc un petit château ou une maison forte[40],[41].
Pour d'autres, Carlucet signifie le fort de Karl (de Charlemagne). Certains rapprochent ce nom de l'expression "Carolus civit" qui qualifierait des populations chassées du Piémont et installés sur les terres de Carlucet par cet empereur[40]. Ces hypothèses sont citées par Gaston Bazalgues comme exemples d'étymologies "fantaisistes".
Selon une tradition, Carlucet aurait été fondé au début du IXe siècle par une famille venant du Piémont[42].
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
---|---|---|---|---|
1790 | 1791 | Guillaume Calmon | ||
1791 | 1795 | Guillaume Serres | ||
1795 | 1800 | J-Joseph Bouzon Lacomte | ||
1800 | 1808 | Jean-Pierre Murat | ||
1808 | 1821 | J-Joseph Bouzon Lacomte | ||
1821 | 1846 | Jean-Pierre Murat | ||
1846 | 1852 | Gabriel Pelaprat | ||
1852 | 1856 | Etienne Lasserre | ||
1856 | 1870 | Pierre Rossignol | ||
1870 | 1871 | Jacques Pezet | ||
1871 | 1881 | Gabriel Bourdarie | ||
1881 | 1918 | Pierre Sylvain Bourdarie | ||
1918 | 1925 | Jean Serres | ||
1925 | 1944 | Frederic Bouzon | ||
1944 | 1945 | Robert Selebran | ||
1945 | 1960 | Germain Garrigues | ||
1960 | 1966 | Michel Garrigues | ||
1966 | 1989 | Elie Saulière | DVG | |
1989 | 1990 | Odile Lacoste | ||
1990 | 1990 | André Jammes | ||
1990 | 2001 | Odile Lacoste | ||
mars 2001 | En cours | Brigitte Escapoulade |
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[44]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[45].
En 2019, la commune comptait 223 habitants[Note 7], en diminution de 1,33 % par rapport à 2013 (Lot : +0,19 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
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869 | 902 | 936 | 856 | 930 | 922 | 928 | 912 | 922 |
1856 | 1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
929 | 944 | 926 | 848 | 847 | 815 | 789 | 760 | 681 |
1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
560 | 537 | 478 | 375 | 357 | 340 | 315 | 234 | 222 |
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2004 | 2006 | 2009 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
193 | 171 | 150 | 148 | 168 | 171 | 208 | 220 | 228 |
2014 | 2019 | - | - | - | - | - | - | - |
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226 | 223 | - | - | - | - | - | - | - |
En 2018, la commune compte 87 ménages fiscaux[Note 8], regroupant 180 personnes. La médiane du revenu disponible par unité de consommation est de 21 410 €[I 4] (20 740 € dans le département[I 5]).
2008 | 2013 | 2018 | |
---|---|---|---|
Commune[I 6] | 10,2 % | 4,9 % | 6 % |
Département[I 7] | 7,3 % | 8,9 % | 9,6 % |
France entière[I 8] | 8,3 % | 10 % | 10 % |
En 2018, la population âgée de 15 à 64 ans s'élève à 133 personnes, parmi lesquelles on compte 76,9 % d'actifs (70,9 % ayant un emploi et 6 % de chômeurs) et 23,1 % d'inactifs[Note 9],[I 6]. En 2018, le taux de chômage communal (au sens du recensement) des 15-64 ans est inférieur à celui de la France et du département, alors qu'en 2008 la situation était inverse.
La commune est hors attraction des villes[Carte 3],[I 9]. Elle compte 28 emplois en 2018, contre 24 en 2013 et 21 en 2008. Le nombre d'actifs ayant un emploi résidant dans la commune est de 100, soit un indicateur de concentration d'emploi de 28,1 % et un taux d'activité parmi les 15 ans ou plus de 56,3 %[I 10].
Sur ces 100 actifs de 15 ans ou plus ayant un emploi, 25 travaillent dans la commune, soit 25 % des habitants[I 11]. Pour se rendre au travail, 89 % des habitants utilisent un véhicule personnel ou de fonction à quatre roues, 1 % les transports en commun, 2 % s'y rendent en deux-roues, à vélo ou à pied et 8 % n'ont pas besoin de transport (travail au domicile)[I 12].
17 établissements[Note 10] sont implantés à Carlucet au [I 13]. Le secteur du commerce de gros et de détail, des transports, de l'hébergement et de la restauration est prépondérant sur la commune puisqu'il représente 29,4 % du nombre total d'établissements de la commune (5 sur les 17 entreprises implantées à Carlucet), contre 29,9 % au niveau départemental[I 14].
La commune est dans les Causses », une petite région agricole occupant une grande partie centrale du département du Lot[48]. En 2020, l'orientation technico-économique de l'agriculture[Note 11] sur la commune est l'élevage d'ovins ou de caprins[Carte 4].
1988 | 2000 | 2010 | 2020 | |
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Exploitations | 24 | 21 | 12 | 13 |
SAU[Note 12] (ha) | 1 785 | 1 502 | 1 993 | 1 619 |
Le nombre d'exploitations agricoles en activité et ayant leur siège dans la commune est passé de 24 lors du recensement agricole de 1988[Note 13] à 21 en 2000 puis à 12 en 2010[50] et enfin à 13 en 2020[Carte 5], soit une baisse de 46 % en 32 ans. Le même mouvement est observé à l'échelle du département qui a perdu pendant cette période 60 % de ses exploitations[51],[Carte 6]. La surface agricole utilisée sur la commune a également diminué, passant de 1785 ha en 1988 à 1619 ha en 2020[Carte 7]. Parallèlement la surface agricole utilisée moyenne par exploitation a augmenté, passant de 74 à 125 ha[50].