Canéjan (Canejan — sans accent — en gascon) (Écouter) est une commune du Sud-Ouest de la France, située dans le département de la Gironde en région Nouvelle-Aquitaine.
Pour l’article homonyme, voir Canejan.
Canéjan | |
![]() Église Saint-Jean-Baptiste. | |
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Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Nouvelle-Aquitaine |
Département | Gironde |
Arrondissement | Bordeaux |
Intercommunalité | Communauté de communes Jalle-Eau-Bourde |
Maire Mandat |
Bernard Garrigou 2020-2026 |
Code postal | 33610 |
Code commune | 33090 |
Démographie | |
Gentilé | Canéjanais, Canéjanaise[1] |
Population municipale |
6 061 hab. (2019 ![]() |
Densité | 505 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 44° 45′ 50″ nord, 0° 39′ 13″ ouest |
Altitude | Min. 23 m Max. 56 m |
Superficie | 12 km2 |
Type | Commune urbaine |
Unité urbaine | Bordeaux (banlieue) |
Aire d'attraction | Bordeaux (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de Pessac-1 |
Législatives | Septième circonscription |
Localisation | |
Liens | |
Site web | www.canejan.fr |
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Commune de l'aire d'attraction de Bordeaux située dans son unité urbaine à 11,4 km au sud-ouest de Bordeaux.
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Le territoire de la commune de Canéjan est aujourd'hui traversé par l'autoroute A63 et la route nationale 10. Canéjan est irriguée par l'Eau Bourde et entourée par les villes de Cestas (sud-ouest), Gradignan (nord-est), Léognan (sud-est) et Pessac (nord).
Les voies principales de la commune conservent leurs noms originaux de chemins : chemin de Barbicadge, chemin du Courneau, chemin du 20-Août-1949, chemin des Peyrères, chemin Salvador Allende, chemin de la House et chemin de Camparian.
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique altéré », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[4]. En 2020, la commune ressort du même type de climat dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Il s’agit d’une zone de transition entre le climat océanique et les climats de montagne et le climat semi-continental. Les écarts de température entre hiver et été augmentent avec l'éloignement de la mer. La pluviométrie est plus faible qu'en bord de mer, sauf aux abords des reliefs[5].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 1]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
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Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[8] complétée par des études régionales[9] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Villenave d'ornon-Inra », sur la commune de Villenave-d'Ornon, mise en service en 1924[10] et qui se trouve à 7 km à vol d'oiseau[11],[Note 4], où la température moyenne annuelle est de 14 °C et la hauteur de précipitations de 923,9 mm pour la période 1981-2010[12]. Sur la station météorologique historique la plus proche, « Bordeaux-Mérignac », sur la commune de Mérignac, mise en service en 1920 et à 9 km[13], la température moyenne annuelle évolue de 13,3 °C pour la période 1971-2000[14], à 13,8 °C pour 1981-2010[15], puis à 14,2 °C pour 1991-2020[16].
Canéjan est une commune urbaine, car elle fait partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 5],[17],[18],[19]. Elle appartient à l'unité urbaine de Bordeaux, une agglomération intra-départementale regroupant 73 communes[20] et 986 879 habitants en 2019, dont elle est une commune de la banlieue. L'agglomération de Bordeaux est la sixième plus importante de la France en termes de population, derrière celles de Paris, Lyon, Marseille-Aix-en-Provence, Lille (partie française) et Toulouse[21],[22].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Bordeaux, dont elle est une commune de la couronne[Note 6]. Cette aire, qui regroupe 275 communes, est catégorisée dans les aires de 700 000 habitants ou plus (hors Paris)[23],[24].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (50,2 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (55,9 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (47,7 %), zones urbanisées (25,2 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (10,8 %), zones agricoles hétérogènes (9,3 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (2,5 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (2,3 %), cultures permanentes (1,9 %), prairies (0,2 %)[25].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Le territoire de la commune de Canéjan est vulnérable à différents aléas naturels : météorologiques (tempête, orage, neige, grand froid, canicule ou sécheresse), inondations, feux de forêts, mouvements de terrains et séisme (sismicité faible)[26]. Un site publié par le BRGM permet d'évaluer simplement et rapidement les risques d'un bien localisé soit par son adresse soit par le numéro de sa parcelle[27].
La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations et coulées de boue survenues en 1982, 1990, 1999, 2009 et 2013[28],[26].
Canéjan est exposée au risque de feu de forêt. Depuis le , les départements de la Gironde, des Landes et de Lot-et-Garonne disposent d’un règlement interdépartemental de protection de la forêt contre les incendies. Ce règlement vise à mieux prévenir les incendies de forêt, à faciliter les interventions des services et à limiter les conséquences, que ce soit par le débroussaillement, la limitation de l’apport du feu ou la réglementation des activités en forêt[29]. Il définit en particulier cinq niveaux de vigilance croissants auxquels sont associés différentes mesures[30],[31].
Les mouvements de terrains susceptibles de se produire sur la commune sont des tassements différentiels[32].
Le retrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie. La totalité de la commune est en aléa moyen ou fort (67,4 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national). Sur les 1 961 bâtiments dénombrés sur la commune en 2019, 1 961 sont en en aléa moyen ou fort, soit 100 %, à comparer aux 84 % au niveau départemental et 54 % au niveau national. Une cartographie de l'exposition du territoire national au retrait gonflement des sols argileux est disponible sur le site du BRGM[33],[Carte 2].
Par ailleurs, afin de mieux appréhender le risque d’affaissement de terrain, l'inventaire national des cavités souterraines permet de localiser celles situées sur la commune[34].
Concernant les mouvements de terrains, la commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par la sécheresse en 1989, 1995, 2002, 2003, 2005, 2009, 2011, 2012 et 2017 et par des mouvements de terrain en 1999[26].
Des vestiges gallo-romains découverts sur le territoire de la commune attestent d'un présence humaine aux alentours de la fin du Ier siècle ou du début du IIe siècle.
Sous le parvis de l'église actuelle, sont conservés des sarcophages mérovingiens. Le cimetière paroissial entourait l'église jusqu'à son déplacement dans les années 1890.
Au Moyen Âge, le site de Camparian, entre les bourgs de Cestas et de Canéjan, recèle un prieuré et un hôpital. Le dernier prieur meurt à Camparian peu avant la Révolution. Le prieuré de Camparian est vendu comme Bien National et devient une propriété agricole jusque dans les années 1960. Aujourd'hui, le site est communal. Une campagne de fouilles archéologiques a été conduite par la DRAC-Aquitaine. La chapelle et sa sacristie ont été découvertes. Un bâtiment, appelé monastère, a fait également l'objet de fouilles mais les vestiges de l'époque médiévale sont rares.
Jusqu'en 1789, la paroisse de Canéjan appartient au comté d'Ornon, sous la juridiction de la jurade de Bordeaux. Les jurats de Bordeaux avaient un banc réservé dans l'église de Canéjan. En 1791, ces insignes disparaissent des bancs par décision du conseil municipal de Bordeaux, la jurade ayant disparu.
La commune de Canéjan est créée en . Elle appartient au canton de Bordeaux extra-muros puis au canton de Pessac.
Le 20 août 1949, 29 hommes de Canéjan meurent au Puch (commune de Cestas) en luttant contre le feu qui fit 82 victimes et ravagea 28 000 hectares[35],[36]. En , le général de Gaulle vient à Canéjan pour se recueillir sur les tombes des 29 disparus de la commune. À cette époque, Canéjan est un village comptant moins de 500 habitants, et Sud Ouest Dimanche titre le "DANS CANÉJAN-LA-DÉSOLÉE le village des veuves et des orphelins...".
Après avoir été orthographié indifféremment Canéjean ou Canéjan, le nom de la commune a définitivement été fixé à Canéjan en .
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Blason | D’azur au huchet contourné d’or. |
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Détails | Le statut officiel du blason reste à déterminer. |
Depuis 2010 la commune de Canéjan était récompensée par le label « Ville Internet @@@ ». En 2014 elle obtient le niveau de « Ville Internet @@@@ »[37].
Date d'élection | Identité | Parti | Qualité |
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Depuis mars 2001 | Bernard Garrigou[39] | PS | Directeur de l'INSUP, conseiller départemental depuis 2021 |
Janvier 1976 | Jean-Francis Saint-Marc | DVG | Inspecteur central des PTT |
Mai 1953 | Paul Pascual | - | Fabricant de meubles et exploitant agricole |
Août 1924 | Jean Pommié | - | Propriétaire de château |
Novembre 1919 | Bernard Ballion | - | Propriétaire cultivateur et marchand de bois |
Mai 1884 | Léonard Elies | - | Marchand de vins et épicier |
Mai 1880 | Jean Chrysostome Laborie | - | Propriétaire d'usine |
Janvier 1876 | Michel Janvier | - | Ancien avoué |
Octobre 1869 | Bernard Chefnourry | - | Artisan tonnelier |
Avril 1856 | Nelson Dupoy | - | Négociant parfumeur |
Avril 1852 | Jean Morin | - | Propriétaire cultivateur |
Octobre 1848 | Arnaud Audebert | - | Propriétaire cultivateur |
Juin 1838 | Jean-Baptiste Battanchon | - | Avoué puis juge de paix |
Août 1829 | Jean-Charles Balaresque | - | Négociant |
Janvier 1826 | Philippe Servan | - | Négociant |
1816 | Jean Cameleyre | - | Maréchal-ferrant |
1798 | Fabien Basile Marginier | - | Juge de paix |
1797 | Jean Dupied | - | Marchand |
1795 | Fabien Basile Marginier | - | Juge de paix |
Décembre 1792 | Antoine Bournazeau | - | Curé |
Février 1790 | Jean Cauderès | - | Vicaire puis curé |
La commune a engagé une politique de développement durable en lançant une démarche d'Agenda 21 en 2010[40].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[41]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[42].
En 2019, la commune comptait 6 061 habitants[Note 7], en augmentation de 16,22 % par rapport à 2013 (Gironde : +7,85 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
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312 | 275 | 274 | 355 | 324 | 334 | 417 | 403 | 362 |
1856 | 1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 |
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416 | 416 | 477 | 413 | 475 | 465 | 581 | 506 | 484 |
1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
511 | 478 | 470 | 534 | 449 | 453 | 408 | 382 | 462 |
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2006 | 2011 | 2016 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
510 | 594 | 3 257 | 3 380 | 4 976 | 5 114 | 5 115 | 5 157 | 5 520 |
2019 | - | - | - | - | - | - | - | - |
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6 061 | - | - | - | - | - | - | - | - |
selon la population municipale des années : | 1968[45] | 1975[45] | 1982[45] | 1990[45] | 1999[45] | 2006[46] | 2009[47] | 2013[48] |
Rang de la commune dans le département | 225 | 44 | 43 | 39 | 40 | 48 | 49 | 50 |
Nombre de communes du département | 548 | 543 | 543 | 542 | 542 | 542 | 542 | 542 |
Camparian, lieu-dit de la commune, abrite les ruines d'un ancien prieuré. Des documents attestent de l'existence à Camparian d'un hôpital situé sur la route de Saint-Jacques-de-Compostelle dès le début du XIIe siècle. Des fouilles ont été réalisées entre 1966 et 1970, puis en 2010.
L'église Saint-Jean-Baptiste a été édifiée au XIVe siècle. En 1986, lors d'une restauration, une fresque datant du Moyen Âge est mise au jour derrière le maître-autel. Elle est actuellement légèrement masquée par une fine pellicule blanche et le maître-autel qui a repris sa place. La fresque représente le Christ en majesté avec deux personnages en position de prière. À l'extérieur de l'église, on peut voir deux sarcophages vides datant de l'époque moyenâgeuse. Une veyrine était percée dans un mur de l'église et a été condamnée. La paroisse de Canéjan est maintenant rattachée à celle de Cestas.
L'ancienne mairie et l'école à laquelle elle fut adossée, datant de 1872-1873 et jugée trop petite, devient l'Espace Mosaïque situé au centre du Bourg. Un hôtel de ville est construit non loin de là en 1988. Le parc de l'Hôtel-de-Ville est installé sur l'ancien terrain de football de la commune. L'excavation dans laquelle est aménagé ce parc rappelle les bords du terrain dont les rives remontant vers le niveau de la route étaient utilisées comme gradins.
La base de loisirs du Lac Vert est inaugurée le sur le site d'une carrière de grave désaffectée située au lieu-dit Le Camp. Le plan d'eau d'une superficie de 12 hectares est un lieu de pêche à vocation sportive ainsi qu'un site apprécié par les promeneurs et les joggeurs.
Les habitants de Canéjan se concentrent sur deux lieux de vie principaux, le quartier de La House sur la RN 10, et le Bourg proche de l'A63 où se situent l'église Saint-Jean-Baptiste et l'hôtel de ville.
L'école originelle de Canéjan était jointe à la mairie réceptionnée en 1872-1873. L'explosion démographique au début des années 1970 bouleverse le paysage scolaire de la commune.
Deux écoles maternelles accueillent les enfants de Canéjan : Maurice-Carême à La House et Marc-Rebeyrol au Bourg. Elles sont respectivement complétées par deux écoles élémentaires : Jacques-Brel à La House et Le Cassiot au Bourg. Les collégiens et les lycéens vont respectivement au collège Alfred-Mauguin et au Lycée des Graves situés tous deux à Gradignan.
Le centre socio-culturel Simone-Signoret est inauguré le par Catherine Lalumière, secrétaire d'État aux Affaires européennes. Il dispose de 400 places permettant d'accueillir diverses manifestations (cinéma, théâtre, bal).
Le Conseil Municipal des Jeunes de Canéjan est composé d'élus de 10 à 17 ans pendant 2 ans[49].
Le Super Point Ouvert à Tous (S.P.O.T.) est l'équivalent d'un centre de loisirs pour les jeunes ouvert pour les jeunes de 11 ans et plus.
Le City Park est un espace gratuit avec un Skate Park, un terrain de Football et de Basket-Ball.
Deux Châteaux de l'appellation AOC Pessac-Léognan sont situés sur le territoire de Canéjan.
Ancienne résidence du Baron Haussmann.
Dans les années 1970, IBM installe sur le territoire de Canéjan une usine de production de cartes électroniques. Solectron, sous-traitant électronique américain, rachète l’usine IBM de Bordeaux-Canéjan au début des années 1990. En 2007, à la suite du rachat de Solectron par le sous-traitant électronique Flextronics, la fermeture définitive de l’usine est annoncée[50],[51].