Buzancy est une commune française située dans le département des Ardennes, en région Grand Est. Sivry-lès-Buzancy est une localité de Buzancy et une ancienne commune française, située dans le département des Ardennes en région Grand Est.
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Buzancy | |
La mairie de Buzancy. | |
![]() Blason |
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Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Grand Est |
Département | Ardennes |
Arrondissement | Vouziers |
Intercommunalité | Communauté de communes de l'Argonne Ardennaise |
Maire Mandat |
Léopold Désiré Nanji 2020-2026 |
Code postal | 08240 |
Code commune | 08089 |
Démographie | |
Gentilé | Buzancéens, Buzancéennes |
Population municipale |
370 hab. (2019 ![]() |
Densité | 16 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 49° 25′ 37″ nord, 4° 57′ 20″ est |
Altitude | Min. 166 m Max. 291 m |
Superficie | 22,67 km2 |
Unité urbaine | Commune rurale |
Aire d'attraction | Commune hors attraction des villes |
Élections | |
Départementales | Canton de Vouziers |
Législatives | Troisième circonscription |
Localisation | |
modifier ![]() |
Bar-lès-Buzancy Harricourt |
Fossé | |
Thénorgues | ![]() |
Nouart Tailly |
Verpel | Imécourt | Bayonville |
Buzancy est une commune rurale[Note 1],[1]. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[2],[3]. La commune est en outre hors attraction des villes[4],[5].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (72,1 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (72,8 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : prairies (34,2 %), terres arables (29,4 %), forêts (24,7 %), zones agricoles hétérogènes (8,5 %), zones urbanisées (2 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (1,2 %)[6].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[7].
Il s'agit d'une formation gauloise ou gallo-romaine en -(i)acum, suffixe d'origine gauloise marquant le lieu, la propriété[8]. Il a régulièrement donné les terminaisons -(a)y, -(e)y dans le Nord de la France
Selon les toponymistes, le premier élément Buzanc- représente un anthroponyme conformément au cas général[8].
Il s'agirait du nom d'homme latin Busentius[8] (porté par un autochtone), c'est-à-dire *Busentiacum (comme Buzançais, Indre, Bosentiacas en 861 - 862[8], avec le même suffixe à l'accusatif pluriel) ou encore du nom de personne germanique Buzo avec un suffixe -in[9],[8], c'est-à-dire *Buziniacum.
Le nom de Grandpré apparaît pour la première fois en 1192 dans un aveu du comte de Grandpré à la comtesse de Champagne, Marie de France[10]. En 1357, une charte, calquée sur la célèbre charte de Beaumont-en-Argonne est accordée aux habitants le 17 avril 1357. Elle est confirmée par le roi de France, Jean le Bon, en octobre 1361[11].
Après les comtes de Grandpré, et les ducs de Bar, Buzancy appartient aux Âpremont, puis, par mariage, aux Anglure (Nicolas d'Anglure en devint même en 1658 le premier marquis)[12]. Ceux-ci y avaient leur caveau sous le chœur de l'église[13].
En 1650, pendant la Fronde, les troupes de Turenne prennent Buzancy aux troupes du maréchal du Plessis-Praslin, fidèles au roi de France[14], et tiennent tout le territoire entre Meuse et Aisne, avant d’être battus le 15 décembre à la bataille de Sommepy[15]. En 1658, la baronnie de Buzancy est érigée en marquisat en faveur de Nicolas d’Anglure, gouverneur de Stenay et lieutenant général.
En 1756, le marquisat est vendu à Pierre-Guillaume Tavernier de Boullogne, trésorier de l'Extraordinaire des guerres et secrétaire du Roi. Il fait aussitôt raser l'ancien château fort et n'en garde que les fossés, les fondations et les caves, car il veut se faire bâtir là, par l'architecte Claude Baccarit, une demeure qui soit son Versailles, avec parc, pièces d'eau et jardins immenses, embellis de statues, et entourée de dépendances étonnantes. Ce sont les communs, en forme de fer à cheval, qui subsistent aujourd’hui de ce château. Mais en 1781, le marquisat est racheté à Tavernier de Boullogne, ruiné, par Jacques-Mathieu Augeard, fermier général et secrétaire des commandements de la reine Marie-Antoinette[16]. Augeard devient ainsi le seigneur de Buzancy et le nouveau propriétaire des lieux[14].
En 1784, le château est détruit par un incendie. Augeard le fait relever par l'architecte François-Joseph Bélanger, le bâtisseur de Bagatelle. En 1787, les bâtiments sont déjà reconstruits, les travaux s'achèvent, un parc d’agrément est aménagé. En 1789, la Révolution française éclate[17].
En 1790, revenu de Paris, après un court séjour ici, Augeard émigre pour Bruxelles, Coblence, et Mayence. En 1792, la propriété est visitée, inventoriée. Le 17 et 18 septembre 1792, les princes dont l’armée avance vers les défilés de l’Argonne. Le 4 octobre, après la bataille de Valmy, le roi de Prusse y loge à son tour[17].
Tout est vendu comme bien national, et dispersé aux enchères publiques, le 6 germinal an II (26 mars 1794). Le château, devenu tribunal du district de Grandpré, est finalement vendu en 1795 à un certain Buquet[17]. Puis le 11 octobre 1804, un nouvel incendie se déclenche. Ainsi disparaît en fumée ce petit Versailles de village dont il ne reste que le pavillon d'entrée, les communs (bouverie, écurie), et une grande pièce d'eau[17].
C'était une agréable résidence, célèbre surtout pour avoir été la demeure du général Chanzy, qui l'avait achetée vers 1870 à M. Nottray de Saint-Lys, et y avait fait ajouter deux ailes. Il fut détruit lors des guerres... et seul, subsiste aujourd'hui, dans le parc, édifié pour la petite-fille des Chanzy, un pavillon qui a la distinction d'un château[18].
Auparavant, le domaine de la Cour avait appartenu au XVIIIe siècle à la famille de Saint-Remy (Pierre de Saint-Remy étant conseiller du Roi et président du grenier à sel de Sainte-Menehould). En 1593, ce château avait subi des dégâts importants lors d'un siège mené par la Ligue, pendant les Guerres de religion[18].
Ainsi appelé, ce curieux bâtiment était jadis l'annexe du château de la Cour et aurait été le dernier vestige de son pavillon d'entrée occidentale. Il fut une école communale en 1834[19] avant d'être démoli en 1927. Une légende veut qu'à son origine soit Jehan-Ogier d'Anglure qui, fait prisonnier par Saladin lors de la troisième croisade et, n'ayant pu payer sa rançon, se serait engagé à bâtir une mosquée dédiée à Allah sur ses terres. Cette légende est fausse et ce bâtiment n'a jamais été une mosquée. Ce Jehan Ogier d’Anglure n'a jamais été seigneur de Buzancy : la maison d'Anglure n'a possédé ces terres qu'au XVIe siècle, plusieurs siècles après cette troisième croisade[13].
En pleine nature, loin de toute habitation, ce petit édifice, construit en 1765 à la limite des communes de Buzancy et de Fossé, a remplacé un édicule beaucoup plus ancien démoli en 1758, qui était peut-être un vestige du prieuré de Masmes (dépendant de l'abbaye de Rebais près de Coulommiers), fondé ici au XIIe siècle et disparu vers 1657. Il avait été incendié par des Croates de l'armée impériale en 1636[20].Jadis entourée d'un cimetière, cette chapelle, avec une fontaine réputée miraculeuse, attirait nombre de fidèles qui venaient implorer Notre-Dame de Masmes pour le baptême des enfants morts-nés (sanctuaire à répit). Dans le sanctuaire se trouvait une statue de saint Fiacre, une de saint Eloi[21] et une très vieille statue de Vierge à l'enfant (en chêne polychrome du XVe siècle y était vénérée... et faisait l'objet d'un culte fervent, au XIXe siècle, deux fois l'an, au cours d'un pèlerinage important[22].
Dès le Moyen Âge, la culture de l'osier apparaît sur les sols marécageux. La vannerie connaît un essor à la fin du XIXe siècle, dans la vallée de l’Aisne, de la Bar et de la Vence. Les maisons de Champagne et l’industrie métallurgique utilisent des paniers en osier. Une entreprise de négoce telle que l'entreprise Milhau à Buzancy, a eu une clientèle internationale[23].
Pendant la guerre franco-allemande de 1870, le 27 août 1870, un combat de cavalerie, à la croisée des routes de Nouart et de Bayonville, oppose les 3e et 4e escadrons du 12e régiment de chasseurs à cheval d’une part au 18e Uhlans d’autre part[14],[24].
Durant la Première Guerre mondiale, Buzancy est occupée du 31 août 1914 au 2 novembre 1918, et la ville est libérée par les forces américaines[25].
En mai 1940, lorsque le 19e corps blindé allemand commandé par Guderian perce le front et franchit la Meuse à Sedan, les troupes françaises tentent de reconstituer un front allant de Stonne à Beaumont-en-Argonne. Le général Huntziger, qui commande les troupes françaises dans les Ardennes s’interroge sur les intentions ennemies : vont-ils progresser vers l’ouest pour envelopper les troupes alliées avancées en Belgique, vers le sud en direction de Reims ou de Paris, ou vers l’est pour contourner la ligne Maginot et la région fortifiée de Metz ? La nouvelle ligne de front a été fixéepour contrecarrer une attaque vers l’est, la priorité fixée à Huntziger étant de s’opposer à un débordement du système défensif mis en place en Lorraine. Dans les faits, Guderian va foncer vers l’ouest. Les troupes allemandes, pour se protéger d’une attaque sur leur flanc vont cependant livrer bataille dans la deuxième partie du mois de mai sur les points forts de cette ligne, notamment à Stonne et dans les environs, et vers l’ouvrage de La Ferté. Le 10 juin, ce territoire se trouvant à la charnière du front et les troupes françaises risquant d’être tournées sur leur gauche, à la suite de l'effondrement du front de l’Aisne, un mouvement de retrait est décidé à l’arrière d’une ligne Germont – Buzancy vers Saint-Juvin et Marcq[26]. Pour limiter le risque d'avancée allemande, l'armée française détruit alors plusieurs maisons de Buzancy, notamment celle du 2 rue de la Gare (voir carte postale existante) ainsi que plusieurs autres au proche alentour.
En 1944, la Panzer Lehr Division, unité blindée allemande, durement éprouvée dans la bataille de Normandie, se regroupe dans Buzancy fin août début septembre, dans un Kampfgruppe, avant de se replier davantage devant les troupes américaines, et de participer plus au nord à la bataille des Ardennes, durant l’hiver 1944-1945[27].
Installé dans l’ancienne bouverie du château Augeard (les écuries historiques du même château étant en bien mauvais état), le haras de Buzancy a d'abord été une station des Haras nationaux. Les haras nationaux se désengagent toutefois en 2007. L'annonce tombe trois semaines avant le début de la saison de reproduction. Une association d’une dizaine de bénévoles de Buzancy et d’éleveurs locaux se crée pour maintenir cette station de reproduction ardennaise, l'association du Haras nouveau. Cette association est présidée par Jean-Marc Ponsin, avec notamment l'implication d'éleveurs comme Luc de Tassigny et Robert Nivoix (élevage de Sivry), soutenus bien sûr par leurs collègues éleveurs ardennais et par le docteur vétérinaire Michel Guiot. Pionnière malgré elle, elle fait désormais référence[28],[29],[30].
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
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1995 | 2014 | Jean-Claude Étienne[31] | UMP | |
2014 | mai 2020 | Guy Boizet | ||
mai 2020 | En cours | Léopold Désiré Nanji [32] | ||
Les données manquantes sont à compléter. |
Le , la commune de Buzancy absorbe la commune de Sivry-lès-Buzancy. L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[33]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[34].
En 2019, la commune comptait 370 habitants[Note 2], en augmentation de 5,11 % par rapport à 2013 (Ardennes : −3,68 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
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734 | 803 | 845 | 878 | 925 | 896 | 892 | 902 | 911 |
1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 | 1901 | 1906 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
862 | 821 | 826 | 796 | 746 | 735 | 765 | 733 | 734 |
1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 | 1962 | 1968 |
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758 | 626 | 680 | 575 | 638 | 519 | 491 | 461 | 450 |
1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2004 | 2006 | 2009 | 2014 | 2019 |
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451 | 470 | 446 | 411 | 389 | 368 | 372 | 338 | 370 |
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Les armes d'Anglure se blasonnent ainsi : d’or semé de grelots d’argent soutenus chacun d’un croissant de gueules[42]. |
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