Buironfosse est une commune française située dans le département de l'Aisne, en région Hauts-de-France.
Buironfosse | |
![]() L'église Sainte-Cyrille du Boujon. | |
Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Hauts-de-France |
Département | Aisne |
Arrondissement | Vervins |
Intercommunalité | Communauté de communes de la Thiérache du Centre |
Maire Mandat |
Marie-Anne Wattier 2020-2026 |
Code postal | 02620 |
Code commune | 02135 |
Démographie | |
Gentilé | Buironfossois(es) |
Population municipale |
1 157 hab. (2019 ![]() |
Densité | 66 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 49° 57′ 58″ nord, 3° 50′ 07″ est |
Altitude | Min. 173 m Max. 222 m |
Superficie | 17,6 km2 |
Unité urbaine | Commune rurale |
Aire d'attraction | Commune hors attraction des villes |
Élections | |
Départementales | Canton de Vervins |
Législatives | Troisième circonscription |
Localisation | |
Liens | |
Site web | buironfosse.fr |
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Buironfosse se trouve à une petite dizaine de kilomètres à l'ouest-sud-ouest de La Capelle, sur la route N 29 / D 1029 / E 44, en direction de Guise (dans le canton no 5 de La Capelle et la 3e circonscription).
Le Ruisseau de la Vaudoise, le Ruisseau des Buissons sont les principaux cours d'eau traversant la commune.
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Le Nouvion-en-Thiérache | ![]() | ||
Leschelle | N | La Capelle | ||
O Buironfosse E | ||||
S | ||||
Englancourt | Erloy | Lerzy |
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat semi-continental ou des marges montargnardes », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[1]. En 2020, la commune ressort du type « climat semi-continental » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Pour ce type de climat, les étés sont chauds et les hivers rudes, avec un grand nombre de jours de neige ou de gel. La pluviométrie annuelle est relativement élevée[2].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 1]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
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Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[5] complétée par des études régionales[6] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Étreux », sur la commune d'Étreux, mise en service en 1956[7] et qui se trouve à 13 km à vol d'oiseau[8],[Note 4], où la température moyenne annuelle est de 10,2 °C et la hauteur de précipitations de 839,4 mm pour la période 1981-2010[9]. Sur la station météorologique historique la plus proche[Note 5], « Saint-Quentin », sur la commune de Fontaine-lès-Clercs, mise en service en 1933 et à 47 km[10], la température moyenne annuelle évolue de 10 °C pour la période 1971-2000[11] à 10,3 °C pour 1981-2010[12], puis à 10,8 °C pour 1991-2020[13].
Buironfosse est une commune rurale[Note 6],[14]. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[15],[16]. La commune est en outre hors attraction des villes[17],[18].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (64 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (64 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : prairies (58 %), forêts (30 %), zones urbanisées (6 %), terres arables (6 %)[19].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[20].
Au cours des siècles, on trouve différentes dénominations du lieu : Buironfossa au XIIe ; Birenfosse en 1223 ; Buronfosse en 1339 ; Buyronfosse en 1541.
Le mot germanique "burg" signifie château mais "bür" désigne une hutte, petite maison. À noter qu'en vieux français, "buiron" signifie : petite maison, cabane, chaumière[21].
Vers le Xe siècle, Buironfosse était un château fort construit en bois sur une motte féodale et entouré d'une fosse. Le lieu était un fief seigneurial dont les propriétés s'étendaient au nord de la Thiérache de Ribemont à Avesnes.
Le château fort en bois sera renforcé en pierre aux XIe et XIIe siècles, puis rasé en 1423 par Jean de Luxembourg allié des Bourguignons. On y reconstruira une église qui sera pillée, incendiée, fortifiée, rasée et reconstruite plusieurs fois durant tous les conflits dévastateurs que connaîtra la Thiérache au cours de son histoire. Bien plus tard, en 1868, la motte sera arasée pour laisser place à l'église d'inspiration romane que nous connaissons aujourd'hui.
Au XIIe siècle, Buironfosse était une commune rurale importante. En 1175, le seigneur Jacques d'Avesnes lui accordera une charte, donnant aux habitants la liberté d'administrer les biens de la commune, d'élire un maire et ses échevins. La forêt communale appelée les Usages conférera à la population toutes les ressources nécessaires à sa subsistance et à son développement.
Par sa position géographique proche du Hainaut, la Thiérache sera ravagée par de nombreux conflits. Buironfosse bénéficiera d'une certaine tranquillité au XVIIIe siècle, époque où les frontières seront reculées plus au nord. Elle connaîtra l'avènement du développement agricole. Les bois occupant un quart du territoire, de nombreux corps de métiers artisanaux apparaîtront. Les spécialités du cru étant la saboterie et la boissellerie. En 1760, Buironfosse compte 1 063 habitants.
Entre 1830 et 1880, on développe de façon très importante les ressources en herbage. Les près et pâtures doublent en surface. Éleveurs et herbagers définissent la topographie du bocage que nous connaissons aujourd'hui.
En 1856, la population de Buironfosse atteint le chiffre record de 2 589 habitants. Le bois en est le centre économique. On dénombre à cette époque pas moins de 300 sabotiers.
Première Guerre mondiale : Buironfosse se trouve en zone occupée par les troupes allemandes d'août 1914 jusqu'au 6 novembre 1918, date où des troupes françaises libèrent le village. En 1918, le 7 novembre au soir, c'est par Buironfosse, par la route de La Capelle ; que la délégation allemande qui va signer l’armistice mettant fin aux hostilités de la Première Guerre mondiale, franchit le front occidental en voiture munis de drapeaux blancs. Elle se rend à la gare de Tergnier, où attend le train qui mena la délégation vers la forêt de Compiègne.
Les sabotiers travaillaient souvent en équipe de trois ouvriers. L'ébaucheur ou équarrisseur, dégrossissait à la hache une pièce de bois pour lui donner une forme primitive. Le pareur utilisait un paroir pour affiner les surfaces extérieures gauches et droites du sabot et commençait à le creuser. Le troisième ouvrier à l'aide de mèches, de cuillères et de gouges évidait l'intérieur du sabot. Le maître sabotier tel le maître bottier, effectuait le travail sur la qualité du chaussant, apportant au sabot toute l'ergonomie et le confort requis pour le bien être du pied. Les fleuristes en sabot exécutaient des motifs décoratifs fleuris à l'intention des femmes qui les portaient le dimanche pour se rendre à l'église. La fabrication du sabot était un travail entièrement fait à la main et représentait une tâche pénible.
Le 20 octobre 1339, lors de la guerre de Cent Ans, une célèbre bataille oppose Édouard III roi d'Angleterre, son allié Jean de Hainaut au roi de France Philippe VI de Valois, entouré de son armée de soixante mille hommes. Les deux camps se font face dans un champ situé entre Buironfosse et la Flamengrie. Avant de mener bataille, il a été décidé de laisser reposer les troupes. Quelques écuyers du camp des Français requièrent le comte de Hainaut de les faire chevaliers, lorsqu'en pleine cérémonie, des lièvres surgissent entre les deux armées semant la pagaille et l'affolement des chevaux de la cavalerie. Dans la confusion, on croit à une attaque surprise, des soldats se replient. Face à la tournure insolite de cette situation et de l'effet de surprise qu'il créa, Édouard III reprend la route en direction de Bruxelles et repasse la frontière. Le roi de France satisfait de voir ses ennemis boutés hors du royaume décidera de ne pas poursuivre l'expédition, donnera congé à ses armées. De cet épisode cocasse, les chevaliers consacrées lors de cette bataille qui n'eut pas lieu, se verront surnommer " chevaliers du Lièvre ". Peut-être pouvons-nous interpréter aujourd'hui les origines du lieu-dit la Cence au Lièvre située à la Flamengrie.
Cette histoire racontée par Jean Froissart, historien de la fin du Moyen Âge fait partie de la légende. Froissart n'ayant pas été témoin direct de cette bataille en a très certainement enjolivé le récit pour le rendre populaire, à la manière des trouvères de l'époque. Une chose est certaine. Divers écrits attestent de la rencontre des deux armées. La raison de cette bataille avortée tient certainement au fait que l'armée française était bien supérieure en nombre et que face à une inévitable défaite, Édouard III se serait replié sagement.
La commune de Buironfosse est membre de la communauté de communes de la Thiérache du Centre, un établissement public de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre créé le dont le siège est à La Capelle. Ce dernier est par ailleurs membre d'autres groupements intercommunaux[22].
Sur le plan administratif, elle est rattachée à l'arrondissement de Vervins, au département de l'Aisne et à la région Hauts-de-France[23]. Sur le plan électoral, elle dépend du canton de Vervins pour l'élection des conseillers départementaux, depuis le redécoupage cantonal de 2014 entré en vigueur en 2015[23], et de la troisième circonscription de l'Aisne pour les élections législatives, depuis le dernier découpage électoral de 2010[24].
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
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avant 1875 | après 1876 | Lécriguir[25] | ||
maire en 1958 | ? | Georges Hestrés | UNR | Vice-président du conseil général de l'Aisne |
Mars 2001 | septembre 2010 | Jean-Luc Goulard[26] | DVD | Décédé en fonction[27] |
Septembre 2010 | octobre 2010 | Serge Lamotte | Assure l'intérim jusqu'à de nouvelles élections | |
17 octobre 2010[28] | En cours (au 20 juin 2020) |
Marie-Anne Wattier | LR | Retraitée Fonction publique Réélue pour le mandat 2020-2026[29],[30] |
Les données manquantes sont à compléter. |
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[31]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[32].
En 2019, la commune comptait 1 157 habitants[Note 7], en diminution de 3,26 % par rapport à 2013 (Aisne : −1,61 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
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1 941 | 1 547 | 1 879 | 1 644 | 2 221 | 2 260 | 2 456 | 2 519 | 2 618 |
1856 | 1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 |
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2 589 | 2 560 | 2 479 | 2 398 | 2 355 | 2 248 | 2 255 | 2 146 | 2 067 |
1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 |
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1 994 | 1 910 | 1 859 | 1 750 | 1 722 | 1 469 | 1 434 | 1 381 | 1 353 |
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2006 | 2011 | 2016 |
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1 417 | 1 454 | 1 341 | 1 322 | 1 258 | 1 203 | 1 195 | 1 189 | 1 146 |
2019 | - | - | - | - | - | - | - | - |
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1 157 | - | - | - | - | - | - | - | - |
Implanté au cœur du bocage thiérachiens, Buironfosse eut une tradition de sabotiers du XIIe au début du XXe siècle. Une Fête du sabot y est organisée chaque année.
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