Blâmont est une commune française située dans le département de Meurthe-et-Moselle, en région Grand Est.
Pour l’article homonyme, voir Blamont.
Blâmont | |
Église Saint-Maurice. | |
![]() Blason |
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Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Grand Est |
Département | Meurthe-et-Moselle |
Arrondissement | Lunéville |
Intercommunalité | Communauté de communes de Vezouze en Piémont (siège) |
Maire Mandat |
Thierry Meurant 2020-2026 |
Code postal | 54450 |
Code commune | 54077 |
Démographie | |
Gentilé | Blâmontais |
Population municipale |
1 063 hab. (2019 ![]() |
Densité | 143 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 48° 35′ 26″ nord, 6° 50′ 35″ est |
Altitude | Min. 254 m Max. 336 m |
Superficie | 7,41 km2 |
Type | Commune rurale |
Aire d'attraction | Commune hors attraction des villes |
Élections | |
Départementales | Canton de Baccarat |
Législatives | Quatrième circonscription |
Localisation | |
modifier ![]() |
Repaix | Gogney | |
Verdenal | ![]() |
Frémonville |
Domèvre-sur-Vezouze | Barbas | Harbouey |
Blâmont est située à l'extrémité orientale du département, dans la vallée de la Vezouze. Cette rivière a connu plusieurs crues spectaculaires dans le passé, à la différence de son affluent, la Voise, qui n'a jamais menacé les zones habitées.
La ville se trouve sur la route nationale 4 qui se fraie un tracé tortueux parmi les maisons anciennes. Depuis le mois de décembre 2006, une route à 2x2 voies contourne Blâmont.
Blâmont est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[1],[2],[3]. La commune est en outre hors attraction des villes[4],[5].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (65,6 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (68,9 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : prairies (32,9 %), terres arables (23,1 %), forêts (18,3 %), zones agricoles hétérogènes (9,6 %), zones urbanisées (8,3 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (4,4 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (3,4 %)[6].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[7].
La seigneurie appartint à la famille qui en prit le nom (Blankenberg en allemand), puis devint un fief des comtes de Salm aux XIIe et XIIIe siècles. Ils l'attribuèrent à l'un de leurs cadet, Ferry de Blâmont, fils cadet de Henri III de Salm. Henri de Blâmont, fils de Ferry, est l'un des principaux héros du tournoi de Chauvency en 1285, applaudi par Jacques Bretel, qui le met à l'honneur et raconte sa joute contre Gevigni et ses faits d'armes dans la mêlée du tournoi, aux côtés de Jean de Rosières et de Raoul de Baissi. Il participait ainsi aux fêtes données par son beau-père, Louis V de Looz, comte de Chiny, époux de Jeanne de Bar, fille d'Henri II de Bar et Philippa de Dreux, veuve de Ferry.
La seigneurie fut élevée au rang de comté au XVe siècle. Durant les guerres de Bourgogne, le seigneur de Blâmont Ferry II s'allie à Charles le Téméraire contre le duc René II et les Sarrebourgeois[8].
Le comté fut légué au duc de Lorraine en 1499 par Olry de Blâmont, évêque de Toul, et Christine de Danemark, régente de Lorraine, résida à Blâmont. À partir de 1751, il est question du bailliage de Blâmont.
Le 2 décembre 1573, Blamont accueille la cour de France où le roi de Pologne, futur Henri III de France, en partance pour la Pologne, fait ses adieux à sa mère Catherine de Médicis et à sa sœur Marguerite[9],[10].
Au début du XVIIe siècle, la duchesse douairière Marguerite de Gonzague contribue également à l'essor de la cité, en fondant un couvent de Capucins, et un monastère des religieuses enseignantes de la congrégation Notre-Dame.
La ville et son château furent pris par les Protestants lors des guerres de religion, puis détruits pendant la guerre de Trente Ans (sièges de 1636 et 1638) ; le château-fort comme beaucoup d'autres fut démantelé sur ordre de Richelieu.
La ville fut reconstruite au XVIIIe siècle ; de nombreux bâtiments datent de cette période, comme l'hôpital, l'hôtel du Chatelet ou le presbytère. Le centre se déplace alors au-delà des murs, près du pont de la Vezouze.
Elle fut chef-lieu de district de 1790 à 1795.
Au XIXe siècle, la ville connut une période de prospérité, en lien avec son environnement agricole. Un actif tissu économique se développa alors: tanneries (Hertz), brasseries (Baumgarten), chocolaterie (Burrus), fabrique de velours (Bechmann), usine de fourches (Labourel)... Son collège, fondé en 1812 par l'abbé Lebon, attire de nombreux pensionnaires venus de toute la région, tandis que la population de la ville dépasse le cap des 2 500 habitants au milieu du siècle. Ce fut durant cette période de prospérité que furent édifiés l'hôtel de ville (1830), la synagogue (1844) et l'église (1852). En 1836, on y dénombrait une cinquantaine de familles juives[11].
Ce n'est qu'en 1870 que Blâmont est desservi par la compagnie privée ABC (Ligne d'Avricourt à Blâmont et à Cirey) à partir de la gare d'Avricourt, ce qui provoquera en 1871 la partition de cette commune. Plus tardivement, avec beaucoup de lenteur et de retard, un chemin de fer métrique départemental atteint Blâmont par la compagnie du LBB (Ligne de Lunéville à Blâmont et à Badonviller). La gare est inaugurée le par le ministre Albert Lebrun par une fête grandiose et un banquet de 450 couverts. Les stations des voyageurs et des marchandises sont devenues habitations au XXIe siècle. Le trafic de la ligne LBB fonctionnera jusqu'en 1942[12].
Pendant la Première Guerre mondiale, Blâmont, situé à quatre kilomètres de la frontière franco-allemande issue du traité de Francfort de 1871, fut rapidement envahi par les Allemands. Les actes de barbarie commis à Blâmont au début des hostilités (août 1914) défrayèrent la chronique internationale. Puis le front se stabilisa et la ville demeura sous occupation allemande, relativement épargnée tandis que les villages des alentours, situés sur la ligne de front, furent dévastés.
Le centre-ville et le château furent bombardés durant la Seconde Guerre mondiale. La ville est traversée par le Schutzwall West. Dans le cimetière reposent les sept corps de l'équipage d'un avion du 550e escadron de la Royal Air Force tombé à Blâmont le .
L'après-guerre fut marqué par la reconstruction, puis par la désindustrialisation.
Depuis 2001, les municipalités de Monique Roch puis de son successeur Guy Jambois sont confrontées à des problèmes de fonctionnement récurrents (démission de deux adjoints en juillet 2002, destitutions de deux autres adjoints en juillet 2008 et en mai 2009, puis démission de six conseillers en juillet 2009, suivie d'élections partielles en septembre 2009 intégralement remportées par l'opposition). En janvier 2011, les médias révèlent que le maire serait impliqué dans une affaire de présumées fausses délibérations[13]. Une nouvelle vague de démissions de conseillers municipaux a lieu au printemps 2016[14], provoquant de nouvelles élections partielles en septembre 2016[15] remportées par Thierry Meurant[16].
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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Maires avant 1937
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1937 | 1966 | Jean Crouzier | Conseiller général du canton de Blâmont (1945-1970) Député (1946-1958) Secrétaire d'état (1955-1956) | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
1966 | 1983 | Jean-Roland Belin | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
1983 | 1995 | Simone Thomas | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
1995 | 2001 | Gérard Balland | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
mars 2001 | 2014 | Monique Roch | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
mars 2014 | septembre 2016 | Guy Jambois | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
septembre 2016 | En cours | Thierry Meurant[17],[18] Réélu pour le mandat 2020-2026 |
Chef d'entreprise de dix salariés ou plus | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Les données manquantes sont à compléter. |
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[19]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[20].
En 2019, la commune comptait 1 063 habitants[Note 2], en diminution de 3,28 % par rapport à 2013 (Meurthe-et-Moselle : +0,38 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
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1 859 | 1 941 | 1 908 | 1 897 | 2 089 | 2 638 | 2 563 | 2 671 | 2 527 |
1856 | 1861 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 | 1901 |
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2 404 | 2 298 | 2 272 | 2 337 | 2 175 | 2 147 | 2 052 | 1 934 | 1 726 |
1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 | 1962 |
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1 604 | 1 670 | 1 386 | 1 469 | 1 559 | 1 606 | 1 110 | 1 253 | 1 409 |
1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2006 | 2007 | 2012 | 2017 |
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1 400 | 1 257 | 1 399 | 1 318 | 1 261 | 1 190 | 1 180 | 1 099 | 1 072 |
2019 | - | - | - | - | - | - | - | - |
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1 063 | - | - | - | - | - | - | - | - |
L'école maternelle et élémentaire Jean-Crouzier occupe l'ancien couvent des sœurs de Notre-Dame (XVIIe siècle). Le collège du château est installé dans un bâtiment construit en 1953 et agrandi en 1972.
Au XIXe siècle, Blâmont eut un collège municipal (1812-1858), puis diocésain (1858-1870), un pensionnat libre (demoiselles Tanche, 1842-1870) et deux écoles congréganistes, une masculine (frères des Écoles chrétiennes, 1854-1870) et une féminine (sœurs de la Doctrine Chrétienne, 1808-1903). L'immeuble des sœurs de la doctrine chrétienne, rue des Capucins, devint le Foyer des Institutrices Libres de Lorraine après 1925.
Centre Sanitaire et Médico-Social "Les rives du château" de la Croix-Rouge, sur l'emplacement du palais de Christine de Danemark. L'ancien hôpital Saint-Jean Baptiste est devenu la maison de retraite "3 H Santé". Les anciens locaux de l'hôpital sont occupés par le Foyer d'Accueil Spécialisé (chapelle du XVIIIe siècle)
D'après la monographie communale de 1888, l'activité essentielle de Blâmont était l'agriculture et la production laitière. Il reste encore quelques exploitations agricoles.
En 2021, Blâmont compte environ 80 établissements essentiellement dans l'activité manufacturière (11), la construction (8), le commerce en gros (34), l'activité tertiaire (12), des activités spécialisées (8) et divers travaux et services[23],[24].
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Blasonnement :
D'argent à deux saumons adossés de gueules accompagnés en chef d'une rose de même. |
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Blasonnement :
De gueules aux deux saumons adossés d'argent.
Commentaires : À Chauvency-le-Château, Henri de Blâmont avait déjà modifié et simplifié les armoiries des Salm pour ne plus porter que des saumons d'argent mis en valeur sur un écu de gueules. Selon les manuscrits de Mons ou d'Oxford, il crie "Salm" ou "Blâmont" lors de la mêlée du tournoi. |
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