Beaujeu est une commune française, située dans le département des Alpes-de-Haute-Provence en région Provence-Alpes-Côte d'Azur.
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Beaujeu | |
Le village : l'église et le cimetière sont un site classé | |
![]() Blason |
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Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Provence-Alpes-Côte d’Azur |
Département | Alpes-de-Haute-Provence |
Arrondissement | Digne-les-Bains |
Intercommunalité | Provence-Alpes Agglomération |
Maire Mandat |
Patrick Bernardini 2020-2026 |
Code postal | 04420 |
Code commune | 04024 |
Démographie | |
Gentilé | Beaujolais |
Population municipale |
127 hab. (2019 ![]() |
Densité | 2,8 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 44° 12′ 15″ nord, 6° 22′ 20″ est |
Altitude | Min. 821 m Max. 2 153 m |
Superficie | 45,68 km2 |
Unité urbaine | Commune rurale |
Aire d'attraction | Digne-les-Bains (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de Seyne |
Législatives | Première circonscription |
Localisation | |
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Le nom de ses habitants est Beaujolais[1],[2].
Le village est situé à 880 m d’altitude[3]. La commune est traversée par l’Arigeol.
Les communes limitrophes de Beaujeu sont Le Vernet, Prads-Haute-Bléone, La Javie et Verdaches
Les montagnes autour de Beaujeu sont composées de schistes noirs.
La commune compte 2 793 ha de bois et forêts, soit 61 % de sa superficie[1].
La commune est desservie par la départementale RD 900, ancienne route nationale 100. Le pont de la Gipière, construit en pierre à la fin du XVIIIe siècle, a été remplacé par un pont de béton en 2013[4]. La ligne 28 du réseau des lignes express régionales Provence-Alpes-Côte d'Azur, de Marseille à Barcelonnette, dessert tous les jours le village[5].
Aucune des 200 communes du département n'est en zone de risque sismique nul. Le canton de La Javie auquel appartient Beaujeu est en zone 1b (risque faible) selon la classification déterministe de 1991, basée sur les séismes historiques[6], et en zone 4 (risque moyen) selon la classification probabiliste EC8 de 2011[7]. La commune de Beaujeu est également exposée à trois autres risques naturels[7] :
La commune de Beaujeu est également exposée à un risque d’origine technologique, celui de transport de matières dangereuses par route[8]. La départementale RD900 (ancienne route nationale 100) peut être empruntée par les transports routiers de marchandises dangereuses[9].
Aucun plan de prévention des risques naturels prévisibles (PPR) n’existe pour la commune[8] et le Dicrim n’existe pas non plus[10].
La commune a été l’objet de plusieurs arrêtés de catastrophe naturelle pour inondation, coulées de boue, et glissement de terrain en 1986, 1994 et 1996[7]. Le dernier glissement de terrain en date, le 18 mai, emporte deux pylones de la ligne électrique à 20 000 volts[11]
Beaujeu est une commune rurale[Note 1],[12]. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[13],[14].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Digne-les-Bains, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 34 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[15],[16].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (92,2 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (93,9 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (70,1 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (15,4 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (6,7 %), zones agricoles hétérogènes (5,6 %), prairies (2,2 %)[17].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[18].
Le terme désignant la localité en 1147 vient du latin bellom jugum, signifiant Beau Mont[19],[20]. Devenu Bèl jog, une confusion de sens s’insinue avec l’occitan bèl joc, qui signifie beau jeu en français[19].
Le nom du hameau du Clucheret semble venir de son statut de paroisse, qui lui aurait valu le nom de Clocher[21].
Le nom du sommet de Chappe (1667 m), limitrophe de Prads-Haute-Bléone, garde le souvenir de l’existence d’un relais de télégraphe optique, dit télégraphe Chappe[22].
Dans l’Antiquité, les Bodiontiques (Bodiontici) peuplaient la vallée de la Bléone, et étaient donc le peuple gaulois qui vivait dans l’actuelle commune de Beaujeu. Les Bodiontiques, qui sont vaincus par Auguste en même temps que les autres peuples présents sur le Trophée des Alpes (avant 14 av. J.-C.), sont rattachés à la province des Alpes-Maritimes lors de sa création[23].
D’après un inventaire des biens de l’abbaye Saint-Victor de Marseille, l’abbaye y possédait plusieurs tenures et bergeries, parmi lesquelles on peut identifier la Bouisse, Champ Premier, la Sébière, Auche[21]. Plus tard, on identifie trois communautés distinctes, chacune disposant de son église : Beaujeu, Le Clucheret, et Saint-Pierre-des-Auches[21].
Saint-Pierre était à l’origine construit plus en hauteur, et le prieuré dépendait de l’abbaye des Augustins de Valence[21].
La localité apparaît pour la première fois dans les chartes en 1147 (Beljog)[3], mais une motte castrale avait été construite dès le XIe siècle au lieu-dit la Tour[24].
La baronnie de Beaujeu s’étendait sur les communautés de Mariaud et du Clucheiret[25]. Un péage était établi sur la route du col de Labouret à la fin du Moyen Âge[26].
En 1309, Guillaume de Roumoules est signalé comme seigneur de Roumoules, de Beaujeu, de Bédéjun, de Bras-d'Asse, d’Entrages, de Majastres, de Vergons et d'Estoublon[27]. La mort de la reine Jeanne Ire ouvre une crise de succession à la tête du comté de Provence, les villes de l’Union d'Aix (1382-1387) soutenant Charles de Duras contre Louis Ier d'Anjou. Le seigneur de Beaujeu et de Mariaud, Gui de Saint-Marcial, soutient le duc d’Anjou dès le printemps 1382, ce soutien étant conditionné à la participation du duc à l’expédition de secours à la reine[28].
Durant la Révolution, la commune compte une société patriotique, créée après la fin de 1792[29].
Le coup d'État du 2 décembre 1851 commis par Louis-Napoléon Bonaparte contre la Deuxième République provoque un soulèvement armé dans les Basses-Alpes, en défense de la Constitution. Après l’échec de l’insurrection, une sévère répression s’abat sur ceux qui se sont levés pour défendre la République, dont un habitant de Beaujeu[30].
Comme de nombreuses communes du département, Beaujeu se dote d’écoles bien avant les lois Jules Ferry. En 1775, elle a déjà une école qui fonctionne l’hiver[21]. En 1863, elle en possède quatre, installées au chef-lieu et dans les hameaux éloignés (Saint-Pierre[31], Boulard[32] et Fontfrède[33]), qui dispensent une instruction primaire aux garçons[34]. Aucune instruction n’est donnée aux filles : ni la loi Falloux (1851), qui impose l’ouverture d’une école de filles aux communes de plus de 800 habitants[35], ni la première loi Duruy (1867), qui abaisse ce seuil à 500 habitants, ne concernent Beaujeu[36]. Si la commune profite des subventions de la deuxième loi Duruy (1877) pour construire une école neuve et en rénover une autre[37], ce n’est qu’avec les lois Ferry que les filles de Beaujeu sont régulièrement scolarisées.
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Blasonnement :
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Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
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mai 1945 | Daniel Fabre[39] | |||
mars 2001 | mars 2008 | Jean-Pierre Broveli[40],[41] | ||
mars 2008 | 2020 | Brigitte Bonnet[42],[43] | PS | Fonctionnaire Suppléante du sénateur Claude Domeizel |
2020 | En cours | Patrick Bernardini | DVG | Fonctionnaire |
Les données manquantes sont à compléter. |
Beaujeu fait partie :
En 2009, la population active s'élevait à 76 personnes, dont 9 chômeurs[44] (14 fin 2011[45]). Ces travailleurs sont majoritairement salariés (80 %)[46] et travaillent majoritairement hors de la commune (74 %)[46]. L'essentiel des emplois de la commune se trouvent dans l’agriculture, qui compte 8 établissements[47].
Fin 2010, le secteur primaire (agriculture, sylviculture, pêche) comptait 8 établissements actifs au sens de l’Insee et 1 emploi salarié[47].
Le nombre d’exploitations, selon l’enquête Agreste du ministère de l’Agriculture, est en augmentation dans les années 2000, passant de 6 à 8, des élevages ovins et hors-sol[48]. De 1988 à 2000, la surface agricole utile (SAU) a plus que doublé, de 226 ha à 468, alors que le nombre d'exploitations baissait (de 9 à 6)[49]. L’accroissement de la SAU s’est poursuivi lors de la dernière décennie, atteignant le niveau de 561 ha[48].
Fin 2010, le secteur secondaire (industrie et construction) comptait un seul établissement, n’employant aucun salarié[47].
Fin 2010, le secteur tertiaire (commerces, services) comptait deux établissements auxquels s'ajoutent les trois établissements du secteur administratif (salariant trois personnes)[47].
D'après l’Observatoire départemental du tourisme, la fonction touristique est importante pour la commune, avec entre un et cinq touristes accueillis par habitant[50]. En l’absence totale de structures d'hébergement, ce sont les résidences secondaires qui permettent d’accueillir des touristes[51] (les 41 résidences secondaires représentent plus d’un tiers des logements de l commune[52],[53]).
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1765. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[54]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[55].
En 2019, la commune comptait 127 habitants[Note 3], en diminution de 13,01 % par rapport à 2013 (Alpes-de-Haute-Provence : +1,48 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1765 | 1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 |
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220 | 372 | 265 | 334 | 418 | 450 | 408 | 444 | 440 |
1851 | 1856 | 1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 |
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415 | 349 | 360 | 340 | 329 | 321 | 302 | 303 | 265 |
1896 | 1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 |
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261 | 271 | 233 | 252 | 190 | 165 | 143 | 136 | 145 |
1954 | 1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2005 | 2006 |
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131 | 121 | 92 | 110 | 109 | 129 | 152 | 154 | 152 |
2010 | 2015 | 2019 | - | - | - | - | - | - |
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150 | 137 | 127 | - | - | - | - | - | - |
1315 | 1471 |
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103 feux | 18 feux |
L’histoire démographique de Beaujeu, après la saignée des XIVe et XVe siècles et le long mouvement de croissance jusqu’au début du XIXe siècle, est marquée par une période d’« étale » où la population reste relativement stable à un niveau élevé. Cette période dure de 1806 à 1851. L’exode rural provoque ensuite un mouvement de recul démographique rapide et de longue durée. En 1921, la commune a perdu plus de la moitié de sa population par rapport au maximum historique de 1831[58]. Le mouvement de baisse ne s'interrompt définitivement que dans les années 1960. Depuis, la population a repris sa croissance.
Il y avait deux relais de poste sur la route du Labouret, un au village et un au pied du col, dont l’ascension était très ardue (un dicton affirmait De passa lou Labouret libera me, domine ![59]).
Anciennes paroisses :
Deux chapelles se trouvent sur la commune, la chapelle Sainte-Anne et la chapelle Saint-Blaise (le Clucheret) qui possède une croix d’autel et de procession en fer, datée de 1683, classée[63]. La chapelle du Labouret possède un calice et une patène en argent, du XVIIIe, eux aussi classés[64].
Le cimetière, sa chapelle et ses abords sont un site classé depuis 1943[65].
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