Ascros [askʁɔs] est une commune française située dans le département des Alpes-Maritimes en région Provence-Alpes-Côte d'Azur. Ses habitants sont appelés les Ascrossois.
Ascros | |
Vue sur le village en venant de Toudon. | |
![]() Blason |
|
Administration | |
---|---|
Pays | ![]() |
Région | Provence-Alpes-Côte d’Azur |
Département | Alpes-Maritimes |
Arrondissement | Nice |
Intercommunalité | Communauté de communes Alpes d'Azur |
Maire Mandat |
Vincent Giobergia 2014-2020 |
Code postal | 06260 |
Code commune | 06005 |
Démographie | |
Gentilé | Ascrossois |
Population municipale |
175 hab. (2019 ![]() |
Densité | 9,9 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 43° 55′ 19″ nord, 7° 00′ 52″ est |
Altitude | Min. 600 m Max. 1 449 m |
Superficie | 17,74 km2 |
Élections | |
Départementales | Canton de Vence |
Législatives | Deuxième circonscription |
Localisation | |
Liens | |
Site web | ascros.fr |
modifier ![]() |
Le nom de la localité est attesté sous la forme occitane Als Cròs et sous la forme de Crocis en 1066[1].
La commune se dit en occitan Als Cròs, en italien Ascroso.
Ce toponyme dérive de Cros rappelant une « creux, cavité »[1] ou une « grotte »; ici au pluriel, il rappelle les grottes qui, par le passé, voyaient une procession les jours des Rogations.
La commune a livré de nombreux vestiges : tombes datant de l’âge de bronze et de l’Antiquité (l’Empire romain), des inscriptions romaines[2], site antique et médiéval.
Le village est cité sous le nom de « Castrum de Crocis » en 1066. Le nom actuel, Ascros, est adopté en 1760. L'origine du nom est le mot en bas-latin « crosus » qui signifie « dépression ».
Le village actuel situé à 1 145 mètres d’altitude dans un site défensif. En 1252, un seigneur d'Ascros ou de « Crocquio », Raibaud d'Ascros, s'empare de la seigneurie de Toudon avant d'en être chassé.
C'était un ancien fief des barons puis comtes de Beuil.
En 1508, Georges Grimaldi, seigneur de Beuil, et son cousin Jean Grimaldi, seigneur de Levens, s'entendent avec le roi de France Louis XII pour livrer Nice au roi en échange de quelques seigneuries peut-être par l'intermédiaire du gouverneur de Provence dont Georges est le gendre. Cet accord n'aboutit pas. Ils sont alors sommés de venir s'expliquer devant le gouverneur de Nice, sire de La Pallud. Georges refusa.
Le 5 janvier 1508, dans son château de Beuil, son barbier, Esprit Testoris, lui trancha la gorge, peut-être payé par le gouverneur de Nice. Le comté de Beuil revint alors à son frère cadet, Honoré, seigneur d'Ascros. Honoré Ier de Beuil, ami du duc de Savoie, fut nommé gouverneur de Nice et a assuré fidèlement la défense du comté.
En 1526, Jean-Baptiste Grimaldi, second fils d'Honoré Ier Grimaldi de Beuil (mort en 1537), seigneur d'Ascros, est accusé par Honoré, seigneur de Les Ferres et seigneur de Gilette, de comploter avec son frère aîné René Grimaldi, seigneur de Massoins, contre le duc de Savoie avec le roi de France. Pour se venger, les deux frères mettent le siège devant le château de Gilette où se trouve le seigneur de Les Ferres qui réussit à s'échapper. Le gouverneur de Nice ayant constaté les troubles, le duc donna ordre de reprendre le château de Gilette, ce qui est fait après deux mois de siège. Les frères doivent s'enfuir. Leur père doit demander la clémence du duc pour ses deux fils et l'obtient par un acte du 6 décembre 1529 après la paix des Dames. Pendant ce temps, le seigneur de Les Ferres se venge en attaquant Rigaud, en 1528. René revenu dans le comté est égorgé dans son sommeil par un de ses valets payé par des opposants. Jean-Baptiste intrigua alors avec la France et se décide à faire la guerre au duc de Savoie.
En août 1543, on le voit parcourir le comté de Nice pour soulever la population contre le duc et semant la terreur, pillant et incendiant les villages qui ne reconnaissent pas le roi de France entre le 11 et le 16 août. Jean-Baptiste Grimaldi de Beuil a été tué en 1544 à la bataille de Cérisoles en combattant pour le roi de France[3].
Après la révolte d'Annibal Grimaldi qui va amener sa condamnation et son exécution en 1621, le château fut rasé par ordre du duc de Savoie Charles-Emmanuel Ier de Savoie. Le fief d'Ascros est donné à un Galléan, puis il passe à la famille Caissoti seigneur de Roubion qui possède aussi la seigneurie de Toudon.
En 1793, pendant la bataille de Gilette, 300 hommes campent dans le village.
Outre la culture traditionnelle de céréales, le village vivait aussi de l’élevage d’ovins et de caprins. Quelques habitants exploitaient aussi de petites mines et carrières à la fin du XIXe siècle.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, le village sert de refuge à des Juifs mais une rafle conduit à trois arrestations.
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
---|---|---|---|---|
An IX | Jean-André Gastaud | |||
1813 | Jean-Honoré Gastaud | |||
1816 | Joseph Gastaud | |||
1821 | Benoit Dalmas | |||
1826 | Jean-Baptiste Gastaud | |||
1832 | Benoit Dalmas | |||
1834 | Honoré Brun | |||
1841 | Jean-Baptiste Gastaud | |||
1849 | Pierre Dalmas | |||
1850 | Jean-Baptiste Gastaud | |||
1864 | Denis Dalmas | |||
1871 | Léon Gastaud | |||
1874 | Antoine Dalmas | |||
1884 | Thomas Raybaud | |||
10 février 1889 | Angelin Passeron | |||
17 mars 1889 | Véran Dalmas | |||
1892 | Benoit Dalmas | |||
1896 | Louis Alziazy | |||
14 avril 1912 | Jean Niel | |||
12 mai 1912 | Angelin Raybaud | |||
1929 | Louis Dalmas |
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
---|---|---|---|---|
1947 | Angelin Raybaud | |||
1965 | Denis Gastaud | |||
1977 | Raoul Gastaud | |||
1995[4] | En cours | Vincent Giobergia | UMP-LR | Ingénieur |
Une élection municipale partielle eut lieu en 1999, à la suite d'une très longue crise municipale débouchant sur une dissolution du conseil municipal en conseil des Ministres, amenant à l'élection de Vincent Giobergia.
Depuis le 1er janvier 2014, Ascros fait partie de la communauté de communes des Alpes d'Azur. Elle était auparavant membre de la communauté de communes des vallées d'Azur, jusqu'à la disparition de celle-ci lors de la mise en place du nouveau schéma départemental de coopération intercommunale.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[5]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[6].
En 2019, la commune comptait 175 habitants[Note 1], en augmentation de 2,94 % par rapport à 2013 (Alpes-Maritimes : +1,25 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1822 | 1838 | 1848 | 1858 | 1861 | 1866 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
370 | 383 | 424 | 390 | 493 | 488 | 537 | 516 | 510 |
1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 | 1901 | 1906 | 1911 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
476 | 470 | 502 | 523 | 439 | 426 | 449 | 440 | 396 |
1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 | 1962 | 1968 | 1975 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
387 | 390 | 362 | 333 | 270 | 190 | 155 | 143 | 120 |
1982 | 1990 | 1999 | 2004 | 2006 | 2009 | 2014 | 2019 | - |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
132 | 123 | 145 | 153 | 153 | 145 | 171 | 175 | - |
Des données démographiques plus anciennes peuvent être trouvées dans le livre :
Alain Ruggiero, La population du comté de Nice de 1693 à 1939, Serre éditeur, Nice, 2002 (ISBN 2-86410-342-7)
Écartelé : Au I et au IV : losangé d'argent et de gueules ; au II d'azur à l'étoile de six rais d'or ; au III : d'or à la fasce d'azur.