Arfeuilles est une commune française située dans le département de l'Allier, en région Auvergne-Rhône-Alpes.
Cet article possède un paronyme, voir Arpheuilles.
Sur l'un des premiers contreforts des monts de la Madeleine, Arfeuilles (canton de Lapalisse) est une petite commune de moyenne montagne qui s'étend sur une vaste étendue de près de 60 km2, à peu près à égale distance entre les villes de Roanne et de Vichy (respectivement 29,6 km à l'ouest-nord-ouest[1] et 23,3 km à l'est[2]).
Le bourg, situé à une altitude de 424 m, est entouré d'un réseau de collines culminant à 795 m, appartenant à la « Montagne bourbonnaise ». Au sud, elle est bordée par la Côte roannaise du côté est et du côté ouest par les Monts du Forez. Vers le nord, l'altitude s'abaisse en direction des plaines vers Lapalisse.
Châtelus | Saint-Pierre-Laval | |
Le Breuil | ![]() |
Saint-Bonnet-des-Quarts (Loire) |
Châtel-Montagne | Saint-Nicolas-des-Biefs |
Au sud, sur la commune limitrophe de Saint-Nicolas-des-Biefs, à un peu plus de 1 000 mètres d'altitude, prend naissance un ruisseau, le Barbenan, qui deviendra une dizaine de kilomètres plus loin, avec l'apport d'affluents des collines voisines, la rivière qui traverse le bourg d'Arfeuilles. Le Barbenan rejoint ensuite la Besbre, un affluent de la Loire, au Breuil, une commune limitrophe.
À l'est de la commune coule de sud en nord le Douanon qui se jette dans le Barbenant à hauteur du hameau Pont Morel. Il était anciennement appelé Douanan.
Il est à remarquer que les deux rivières d'Arfeuilles possède le suffixe -nan du gaulois nanto qui signifie « vallée », « ruisseau » ou « rivière ».
La commune est traversée par les routes départementales 26 (reliant Droiturier à la frontière Allier-Loire à Saint-Bonnet-des-Quarts, au lieu-dit Les Biefs) et 207 (reliant Le Mayet-de-Montagne et Châtel-Montagne à Saint-Pierre-Laval et Saint-Martin-d'Estréaux)[3]. La route nationale 7 peut être empruntée à Droiturier ; celle-ci rejoint Moulins et Roanne.
Arfeuilles est une commune rurale[Note 1],[4]. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[5],[6].
La commune est en outre hors attraction des villes[7],[8].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (53,5 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (54,3 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : prairies (46,3 %), forêts (45 %), zones agricoles hétérogènes (7,2 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (0,8 %), zones urbanisées (0,6 %)[9].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
En 2016, la commune comptait 658 logements, contre 655 en 2011. Parmi ces logements, 50,9 % étaient des résidences principales, 29,9 % des résidences secondaires et 19,2 % des logements vacants. Ces logements étaient pour 99,4 % d'entre eux des maisons individuelles et pour 0,6 % des appartements[a 1].
La proportion des résidences principales, propriétés de leurs occupants était de 83,9 %, en nette hausse par rapport à 2011 (77 %). La part de logements HLM loués vides était de 0,3 % (contre 0 %)[a 2].
L'ancienne communauté de communes de la Montagne bourbonnaise, dont Arfeuilles était membre, avait élaboré un plan local d'urbanisme intercommunal (PLUi). À la suite de sa fusion avec la communauté d'agglomération de Vichy Val d'Allier le , c'est Vichy Communauté qui se charge de l'élaboration de ce document. Ce PLUi, approuvé en conseil communautaire le , est exécutoire depuis le [10].
La commune est soumise à deux risques : feu de forêt, et risque sismique (zone de sismicité de niveau 2). Elle n'a pas élaboré de DICRIM[11].
Plusieurs hypothèses ont été émises sur l'origine du toponyme Arfeuilles.
Une étude récente de la toponymie d’Arfeuilles s’est intéressée au thème celtique rand, représenté à Arfeuilles par le toponyme Guérande, indice d’une ancienne frontière de territoire, cité ou pagus. En se fondant principalement sur le dépouillement complet des plans et matrices cadastrales du cadastre napoléonien, elle a montré que ce thème faisait localement l’objet d’une importante diffusion dans la microtoponymie locale, confirmant ainsi l’existence à Arfeuilles d’une telle frontière. Elle a par ailleurs étudié les traces, dans la toponymie, des nombreux souterrains que recèle la commune ainsi que des voies anciennes qui la traversaient[13].
À l'époque féodale, Arfeuilles n'était qu'une petite bourgade où quelques religieux du prieuré de Châtel-Montagne avaient édifié l'ancienne église d'Arfeuilles (démolie au XIXe siècle et remplacée par l'église actuelle). Les habitants vivaient sous la protection d'un sire d'Arfeuilles, Hugues d'Arfoglia, vassal du comte de Forez. Vers 1310, à la suite d'un conflit local (avec le seigneur de Montmorillon ?) le fief tomba dans les mains du vainqueur, la famille seigneuriale de Châtel-Montagne. Arfeuilles intégrait la province du Bourbonnais en dépendant de la châtellerie de Vichy comme Montmorillon et Châtel-Montagne[14],[15]. Les guerres de religion aboutirent vers 1600 à la destruction de l'ancien château fort et de la maison seigneuriale édifiée à côté de l'église.
Les XVIIe et XVIIIe siècles sont marqués par une nette augmentation de la population d'Arfeuilles et le développement commercial du bourg. Dans les villages, l'industrie du chanvre procure un apport important aux métairies qui disposent généralement d'une chènevière. Elle est aussi source de travail pour les peigneurs de chanvre, sergiers, filetiers et tisserands.
Dans les sociétés rurales anciennes, pour faire face aux difficultés et dangers de tous ordres, des familles, vivant en commun sous un même toit, se regroupaient en communautés. Elles exploitaient en indivision un patrimoine transmis de génération en génération. Ce mode d'exploitation familiale et collective était fréquent dans la Montagne Bourbonnaise jusqu'au XIXe siècle où il a ensuite disparu avec l'application du Code civil napoléonien qui ne reconnaissait pas ce type d'association. La communauté était structurée autour d'un chef de communauté, dit « le Maître », qui gérait les intérêts communs et exerçait une véritable autorité morale sur le groupe. Les membres de la communauté appelés « parsonniers » avaient chacun une part du patrimoine commun[16]. En général, la communauté a donné son nom au village ou au lieu-dit où elle était installée.
Dans la région d'Arfeuilles, plusieurs communautés ont été identifiées à partir des actes d'état civil disponibles, bien qu'il n'existe pas de contrat écrit d'association.
Nom du village | Nom de la communauté | Chef de communauté ou maître |
---|---|---|
Verger | Duvergier | Georges Duvergier (~1673, 1730) |
Géranton | Géranton | Louis Cote (~1655, 1735) |
Morel | Morel | Claude Morel (~1600, ?) |
Vignaud | Vignaud | Anthoine Despalles (1622, ?) |
Pendant la Révolution française, avec la nouvelle organisation territoriale mise en place par l'Assemblée constituante de 1789, le territoire d'Arfeuilles s'est trouvé rattaché au département de l'Allier et à son district de Cusset.
Les premières mesures politiques et sociales prises par la Constituante n'ont pas créé d'agitation particulière à Arfeuilles, la population étant préoccupée par les mauvaises récoltes et la disette. Il n'en fut pas de même avec la constitution civile du clergé votée le . La nomination et l'installation des prêtres constitutionnels, les jureurs, la confiscation des biens de la paroisse échauffèrent les esprits et déclenchèrent une véritable guerre de clocher. Arfeuilles, où sévissait le conventionnel « montagnard » Jacques Forestier, président de l'assemblée cantonale d'Arfeuilles, ne fut pas épargnée par la Terreur.
La commune fut chef-lieu d'un canton au début de la Révolution. Elle est rattachée en 1801 au canton de Lapalisse[18].
La commune d'Arfeuilles est membre de la communauté d'agglomération Vichy Communauté, un établissement public de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre créé le dont le siège est à Vichy. Ce dernier est par ailleurs membre d'autres groupements intercommunaux[19].
Sur le plan administratif, elle est rattachée à l'arrondissement de Vichy, au département de l'Allier et à la région Auvergne-Rhône-Alpes[20]. Sur le plan électoral, elle dépend du canton de Lapalisse pour l'élection des conseillers départementaux, depuis le redécoupage cantonal de 2014 entré en vigueur en 2015[20], et de la troisième circonscription de l'Allier pour les élections législatives, depuis le dernier découpage électoral de 2010[21].
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
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Les données manquantes sont à compléter. | ||||
Jacques Bardet | ||||
[Note 2] | 2022 | Jacques Terracol[23] | Apparenté FG | Retraité de l'enseignement Vice-président de Vichy Communauté (2017-2020)[Note 3] |
En cours (au ) |
Michel Guicherd[25] | Directeur marketing retraité Directeur des affaires économiques et de l'animation à la délégation interministérielle à la Coupe du monde de football 1998[25] |
Arfeuilles dépend de l'académie de Clermont-Ferrand. Elle gère une école élémentaire publique[26].
Les élèves poursuivent leur scolarité au collège de Lapalisse[27], puis au lycée Albert-Londres de Cusset (anciennement lycée de Presles[28]).
Les habitants snt nommés les Arfeuillats[29].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[30]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[31].
En 2019, la commune comptait 633 habitants[Note 4], en diminution de 4,81 % par rapport à 2013 (Allier : −2,17 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
2 850 | 3 015 | 2 882 | 3 165 | 3 370 | 2 943 | 3 259 | 3 422 | 3 335 |
1856 | 1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
3 063 | 3 135 | 3 148 | 3 296 | 3 375 | 3 572 | 3 370 | 3 238 | 3 246 |
1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
3 261 | 3 176 | 2 913 | 2 473 | 2 361 | 2 246 | 2 123 | 1 917 | 1 683 |
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2006 | 2008 | 2013 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
1 458 | 1 288 | 1 004 | 881 | 843 | 710 | 691 | 685 | 665 |
2018 | 2019 | - | - | - | - | - | - | - |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
635 | 633 | - | - | - | - | - | - | - |
La population de la commune est âgée. En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à 30 ans s'élève à 21,3 %, soit en dessous de la moyenne départementale (29,2 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à 60 ans est de 43 % la même année, alors qu'il est de 34,6 % au niveau départemental.
En 2018, la commune comptait 321 hommes pour 314 femmes, soit un taux de 50,55 % d'hommes, légèrement supérieur au taux départemental (47,95 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.
Hommes | Classe d’âge | Femmes |
---|---|---|
0,9 | 90 ou + | 1,9 |
12,5 | 75-89 ans | 13,7 |
29,0 | 60-74 ans | 28,0 |
25,9 | 45-59 ans | 20,4 |
12,1 | 30-44 ans | 13,1 |
7,2 | 15-29 ans | 10,8 |
12,5 | 0-14 ans | 12,1 |
Hommes | Classe d’âge | Femmes |
---|---|---|
1,1 | 90 ou + | 2,7 |
9,8 | 75-89 ans | 13,4 |
20,6 | 60-74 ans | 21,4 |
21,2 | 45-59 ans | 20,1 |
15,9 | 30-44 ans | 15,2 |
15,5 | 15-29 ans | 12,9 |
16 | 0-14 ans | 14,3 |
Jusqu'au XIXe siècle, la commune d'Arfeuilles a été une commune prospère avec l'agriculture comme activité principale. Des ateliers de carderie de laine, de filature, de fabriques de serge et de draps étaient installés au voisinage du bourg. Le long de la rivière Barbenan plus de quatorze moulins à grain, pressoirs à huile et scieries ont été recensés sur le cadastre de 1829.
Avec un terrain accidenté et des exploitations rurales morcelées et dispersées, l'agriculture était mal adaptée à la mécanisation agricole et les terres ont fait place peu à peu à une reforestation. Avec une gare à plus de sept kilomètres du bourg, à l'écart de l'axe routier de la route « nationale 7 », Arfeuilles n'a pas profité des désenclavements routiers et ferroviaires du XIXe siècle, avec pour conséquences un déclin progressif de l'activité et de l'évolution démographique. Actuellement, un second souffle est apporté à la région par le développement du tourisme vert.
Chaque année Arfeuilles participe aux Grands Jeux de la Montagne bourbonnaise.
Tous les se déroule la fête patronale d'Arfeuilles, à cette occasion se déroule « le cou de l'oie », une tradition qui daterait de 1789. C'est une sorte de concours qui consiste pour des cavaliers armés de sabres d'essayer de trancher le cou d'une oie morte pendue par les pattes au milieu de la rue principale. Au même moment prend place une fête foraine et le soir un bal.
En 2016, la population âgée de quinze à soixante-quatre ans s'élevait à 368 personnes, parmi lesquelles on comptait 65,5 % d'actifs dont 51,4 % ayant un emploi et 14,1 % de chômeurs[a 3].
On comptait 105 emplois dans la zone d'emploi. Le nombre d'actifs ayant un emploi résidant dans la zone étant de 200, l'indicateur de concentration d'emploi s'élève à 52,5 %, ce qui signifie que la commune offre moins d'un emploi par habitant actif[a 4].
141 des 200 personnes âgées de quinze ans ou plus (soit 70,8 %) sont des salariés[a 5]. 39,6 % des actifs travaillent dans la commune de résidence[a 6].
Au , Arfeuilles comptait 29 entreprises : 3 dans l'industrie, 8 dans la construction, 9 dans le commerce, le transport, l'hébergement et la restauration, 5 dans les services aux entreprises et 4 dans les services aux particuliers[a 7].
En outre, elle comptait 33 établissements[a 8].
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Blason | D'azur à la fleur de lys d'or accompagnée de trois étoiles du même. |
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Détails | Le statut officiel du blason reste à déterminer. |
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