Évian-les-Bains, simplement appelée Évian, est une commune française de Haute-Savoie en région Auvergne-Rhône-Alpes, chef-lieu du canton d'Évian-les-Bains et ville centre de la communauté de communes Pays d'Évian Vallée d'Abondance, située sur les bords du Léman. Évian est mondialement connue comme ville thermale et pour son eau minérale Évian, exploitée par la Société anonyme des eaux minérales d’Évian, filiale du groupe Danone.
« Évian » redirige ici. Pour les autres significations, voir Évian (homonymie).
Évian-les-Bains | |
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Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Auvergne-Rhône-Alpes |
Département | Haute-Savoie |
Arrondissement | Thonon-les-Bains |
Intercommunalité | Communauté de communes Pays d'Évian Vallée d'Abondance |
Maire Mandat |
Josiane Lei 2020-2026 |
Code postal | 74500 |
Code commune | 74119 |
Démographie | |
Gentilé | Évianais et Évianaises |
Population municipale |
9 108 hab. (2019 ![]() |
Densité | 2 118 hab./km2 |
Population agglomération |
79 147 hab. (2019) |
Géographie | |
Coordonnées | 46° 23′ 00″ nord, 6° 35′ 00″ est |
Altitude | Min. 372 m Max. 772 m |
Superficie | 4,3 km2 |
Type | Commune urbaine et littorale |
Unité urbaine | Thonon-les-Bains (banlieue) |
Aire d'attraction | Lausanne (partie française) (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton d'Évian-les-Bains (bureau centralisateur) |
Législatives | Cinquième circonscription |
Localisation | |
Liens | |
Site web | ville-evian.fr |
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La ville d’Évian-les-Bains se situe sur les bords du Léman, au nord-nord-est de Genève.
Le territoire communal s’étend sur une superficie de 4,3 km2 et borde le Léman sur une distance d'environ 4 km.
À l’échelle nationale et internationale Évian-les-Bains est située :
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Morges (![]() Léman |
Lausanne (![]() Léman |
Chexbres (![]() Léman |
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Publier | N | Neuvecelle | ||
O Évian-les-Bains E | ||||
S | ||||
Larringes |
La superficie de la commune est de 429 hectares ; son altitude varie de 372 à 772 mètres[2].
La commune se trouve sur le bord du Léman. Elle est traversée par le ruisseau Forchez qui se jette dans le Léman. On y trouve les sources de l'eau minérale "Evian" à la source Cachat au milieu de la ville.
Le climat est de type continental montagnard, caractérisé par une humidité marquée[3]. Les hivers sont froids et neigeux et la saison estivale douce avec parfois des épisodes orageux. Les intersaisons (avril et octobre) sont aussi en moyenne relativement humides.
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Température minimale moyenne (°C) | 0,6 | 0,9 | 3,5 | 6,1 | 10,8 | 14,1 | 16,3 | 16,1 | 12,4 | 9 | 4,3 | 1,3 | 8 |
Température moyenne (°C) | 2,7 | 3,8 | 7,1 | 10,2 | 15,1 | 18,6 | 20,9 | 20,4 | 16 | 11,8 | 6,5 | 3,3 | 11,4 |
Température maximale moyenne (°C) | 4,8 | 6,6 | 10,8 | 14,3 | 19,4 | 23,1 | 25,5 | 24,7 | 19,7 | 14,6 | 8,8 | 5,3 | 14,8 |
Record de froid (°C) date du record |
−8 06.1995 |
−10,9 05.2012 |
−9,5 01.2005 |
−3,5 08.2003 |
1 05.1991 |
6,1 01.2006 |
9,4 07.1990 |
9 29.1998 |
5 26.2002 |
−0,5 26.2003 |
−4,5 22.1998 |
−9,7 20.2009 |
−10,9 2012 |
Record de chaleur (°C) date du record |
18 12.1993 |
20,8 23.2017 |
22 23.2001 |
25,5 25.2018 |
31,1 13.2015 |
34,5 23.2003 |
36 05.2015 |
36,5 12.2003 |
29,7 23.2018 |
24,6 07.2009 |
19,5 02.2020 |
17,5 20.1993 |
36,5 2003 |
Précipitations (mm) | 67,7 | 61,6 | 70,4 | 89,8 | 107,8 | 111,8 | 112,8 | 110,3 | 104,7 | 109,6 | 96,6 | 85,2 | 1 128,3 |
dont nombre de jours avec précipitations ≥ 1 mm | 9,3 | 8,8 | 9,5 | 9,8 | 11,7 | 10,5 | 9,4 | 9,9 | 9,1 | 11,2 | 11,4 | 10,8 | 121,3 |
dont nombre de jours avec précipitations ≥ 5 mm | 4,4 | 4,2 | 4,7 | 5,7 | 6,3 | 6,1 | 5,9 | 6,4 | 5,7 | 7 | 5,9 | 5,4 | 67,7 |
dont nombre de jours avec précipitations ≥ 10 mm | 2,1 | 2,1 | 1,8 | 3,2 | 3,9 | 4,1 | 3,6 | 3,6 | 3,6 | 4,2 | 3,3 | 3,2 | 38,6 |
Évian-les-Bains est une commune urbaine, car elle fait partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[4],[5],[6]. Elle appartient à l'unité urbaine de Thonon-les-Bains, une agglomération intra-départementale regroupant 13 communes[7] et 79 147 habitants en 2019, dont elle est une commune de la banlieue[8],[9].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Lausanne (partie française) dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe trois communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[10],[11].
La commune, bordée par un plan d’eau intérieur d’une superficie supérieure à 1 000 hectares, le Léman, est également une commune littorale au sens de la loi du , dite loi littoral[12]. Des dispositions spécifiques d’urbanisme s’y appliquent dès lors afin de préserver les espaces naturels, les sites, les paysages et l’équilibre écologique du littoral, comme le principe d'inconstructibilité, en dehors des espaces urbanisés, sur la bande littorale des 100 mètres, ou plus si le plan local d’urbanisme le prévoit[13],[14].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires artificialisés (84 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (76 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones urbanisées (79,5 %), forêts (9,3 %), prairies (5,4 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (4,5 %), eaux continentales[Note 3] (1,3 %)[15].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
La commune d'Évian-les-Bains comprend plusieurs villages et petits hameaux, entouré de communes de l'agglomération de Thonon.
Le nombre total de logements dans la commune est de 4 814[16]. Parmi ces logements, 67,5 % sont des résidences principales, 22,5 % sont des résidences secondaires et 10 % sont des logements vacants. Ces logements sont pour une part de 22,1 % des maisons individuelles, 74,7 % sont des appartements et enfin seulement 3,2 % sont des logements d'un autre type. Le nombre d'habitants propriétaires de leur logement est de 38 %[16]. Ce qui est inférieur à la moyenne nationale qui se monte à près de 55,3 %. Le nombre de locataires est de 56,4 % sur l'ensemble des logements qui est supérieur à la moyenne nationale qui est de 39,8 %[16]. On peut noter également que 5,5 % des habitants de la commune sont des personnes logées gratuitement alors qu'au niveau de l'ensemble de la France le pourcentage est de 4,9 %. Toujours sur l'ensemble des logements de la commune, 6 % sont des studios, 20,5 % sont des logements de deux pièces, 29,4 % en ont trois, 25,6 % des logements disposent de quatre pièces, et 18,4 % des logements ont cinq pièces ou plus[16].
Évian-les-Bains est accessible par l'autoroute A40, sortie no 14 à Annemasse ou sortie no 15 à Nangy puis la route départementale D1206 qui dessert Douvaine puis la route départementale D1005 direction Thonon-les-Bains et Évian-les-Bains. Cette dernière est un ancien tronçon de la route nationale 5, déclassé le .
Évian-les-Bains est desservi par le réseau de bus ÉVA'D organisé par la communauté de communes Pays d'Évian Vallée d'Abondance. La partie urbaine est constituée des lignes H, J, L et P relient plusieurs communes de l'arrondissement de Thonon en passant par Évian-les-Bains et la partie périurbaine des lignes 121, 122, 123, 124 et 131[17]. La ligne 123 dessert Thonon à Féternes en passant par Évian, de même que les lignes 124 et 131 qui relient respectivement Bernex à Thonon et Saint-Gingolph à Thonon en passant par Évian.
La ligne 141 des transports en commun de Thonon-les-Bains (réseau Star't) dessert aussi Évian.
Les navettes Évian-Thollon-les-Mémises et Évian-Bernex fonctionnent toute l'année. L'hiver : tous les jours pendant les vacances scolaires et les mercredis, samedis et dimanches hors vacances scolaires. L'été : tous les jours en juillet-août et les samedis et dimanches en juin-septembre.
Une station de taxis est présente aux abords du port de commerce.
Le port d’Évian, sur le Léman, accueille notamment :
Le long de la traversée d'Évian, entre Neuvecelle et Publier, les cyclistes disposent d'une bande cyclable sur la RD1005. Cet itinéraire fait partie du projet d'aménagement cyclable ViaRhôna qui devrait à terme relier le Léman à la Méditerranée[19].
La gare d'Évian-les-Bains est une gare ferroviaire française de la ligne de Longeray-Léaz au Bouveret entre la gare ouverte de Thonon-les-Bains et la gare fermée des Bains-d'Évian. Elle est desservie :
Tous les vendredis, samedis, dimanches et jours fériés, la gare est le terminus des TGV inOui (desserte renforcée l'hiver pour les stations des portes du soleil et pour d'autres stations du massif du Chablais) sur la relation:
La ligne du Tonkin, qui circulait entre les communes suisses de Saint-Maurice et Genève via la France, n’est plus en service depuis 1998 sur le tronçon français entre Évian-les-Bains et le village-frontière de Saint-Gingolph. Un projet de réouverture est en cours.
Le nom d'Évian-les-Bains est composé du toponyme Évian et du déterminant complémentaire -les-Bains, qui fait référence à une ville station thermale. Le nom de la commune devient officiellement Évian-les-Bains par décret du [21].
La première mention de la paroisse remonte à 1150 sous la forme latinisée Aquianum[22]. Vingt ans plus tard, un document donne Eviano[22]. Vers 1344, on trouve la forme Aquiano dans Cura de Aquiano[22]. Ensuite, la forme Evian reste en usage jusqu'en 1865[22].
Selon les toponymistes, Évian remonte à une forme bas latine *Aquianu, c'est-à-dire aqua « eau » + suffixe -ianu(m)[23] ou franco-provençal Evi-an (< *Eve-an), cas régime de eve « eau »[22] et désignant un « lieu où il y a de l'eau »[24]. Aqua a régulièrement donné le mot eau en français par l'intermédiaire des formes eve, ewe en ancien français[25] et eve en franco-provençal. En toponymie, il se superpose à son homonyme celtique (gaulois) ava, eva ou eve[22], en fait *aba (cf. vieil irlandais ab, aub, génitif abae « rivière »; il s'agit sans doute du radical indo-européen *ab-, *ap- de genre animé désignant « les eaux »). Tandis qu’évier est issu d'*AQUARIU (*aquarium pour aquarius)[26].
En francoprovençal, le nom de la commune s'écrit Évyan (graphie de Conflans) ou Èvian / L’Èvian (ORB)[27].
Située sur le trajet de pèlerinages en direction de l'abbaye territoriale de Saint-Maurice d'Agaune, Évian aurait été tout d'abord une halte, notamment grâce à son port. Elle fut une des cités de l'ancien duché de Savoie et de la province du Chablais. Elle fut notamment une des résidences des ducs de Savoie.
Un historien, M. de Valois, mentionne des sources selon lesquelles la cité d'Épaone, rendue célèbre en 517, aurait été la même qu'Évian. Il indique dans son ouvrage que lorsque Sigismond accède au trône après s’être converti au catholicisme, les évêques se réunissent en concile d'Épaone, sur les bords du Léman, en Chablais, là où se trouve aujourd’hui Évian[28].
Selon une étude de 2012, la vague du tsunami de 563 aurait eu à Évian (Épaone) une hauteur de 8 m[29],[30].
En 1265, le comte Pierre II de Savoie concède à la cité une charte de franchises : concedimus hominibus de Aquiano, qui modo, sunt in dicta villa et pro tempore erunt, libertates et franchesias infrascriptas[31]. L'acte de 1265 mentionne un marché qui était déjà établi dans la ville et crée à l'occasion une foire[31]. En 1279, son successeur et frère Philippe Ier complète la charte en accordant le « droit d'élire quatre prud'hommes »[31]. En 1285, leur neveu, le comte Amédée V, donne des bois auxquels ils associent des droits d'exploitation, puis trois ans plus tard des droits relatifs au commerce de la pêche[31]. Le même Amédée V crée la ville neuve de la Touvière, reliée à la vieille ville par une porte, dans les premières années du XIVe siècle[32] en rachetant des terres agricoles.
De 1536 à 1569, la ville, chef-lieu du bailliage d'Evian, est sous domination valaisanne. Elle est rendue à la Savoie par le traité de Thonon.
La ville va se développer entre le XIe et le XIVe siècle avant de rentrer en sommeil et de connaître un nouvel âge d'or aux XIXe et XXe siècles, grâce au développement du thermalisme.
Les quelques sources qui font surface à Évian sont encore très peu connues à l'époque de la Révolution française. Analysée en 1807 et en 1808, l'eau d'Évian démontre des qualités pour le traitement des voies urinaires. L'accès à Évian est facilité par la création de son port, puis le passage de la route nationale 5 qui relie Paris à Milan (1809).
Un Genevois, M. Fauconnet, fonde la Société des eaux minérales d'Évian en 1823. Il acquiert les deux sources dont la plus connue, la source dénommée Cachat, du nom de la famille qui les cède, le . La société de M. Fauconnet, après avoir fait faillite, est reprise en 1859 et l'on construit l'Hôtel des Bains. Viennent s'ajouter plusieurs autres établissements, l'hôtel des Quatre Saisons, l'hôtel de France, l'hôtel des Alpes, etc. Le cadre offert par la proximité du lac permet diverses attractions (promenades en canots, balades, etc.).
La Société anonyme des Eaux minérales de Cachat, créée le par des investisseurs parisiens, assure la vente de l'eau d'Évian. Dès l'année suivante la société Cachat inaugure l'Hôtel des Bains, le premier établissement de luxe d'Évian, renommé le Grand Hôtel des Bains.
Lors des débats sur l'avenir du duché de Savoie, en 1860, la population est sensible à l'idée d'une union de la partie nord du duché à la Suisse. Une pétition circule dans cette partie du pays (Chablais, Faucigny, Nord du Genevois) et réunit plus de 13 600 signatures[Note 4], dont 280 dans le village[35],[36]. Le duché est réuni à la suite d'un plébiscite organisé les 22 et où 99,8 % des Savoyards répondent « oui » à la question « La Savoie veut-elle être réunie à la France ? »[37].
Le , la petite ville des bords du Léman (2 200 habitants) affiche sa nouvelle vocation en devenant Évian-les-Bains. Plusieurs sources suivent la principale, la source Cachat, et offrent leurs services : Guillot, Bonnevie, Corporau. Les expériences et l'utilisation de l'eau permettent de confirmer ses propriétés et de préciser les modes d'administration. En même temps que la Troisième République s'installe, les voies de communication, route et voie ferrée, permettent le développement du tourisme et l'accès à la station thermale.
Agrandi entre 1897 et 1898 d'un étage, d'une aile et de trois coupoles, par l'architecte Ernest Brunnarius, le Grand Hôtel des Bains est renommé le Splendide Hôtel, et propose désormais 200 chambres accessibles par ascenseur. Un tramway le dessert depuis la gare ferroviaire pendant 10 ans jusqu'à l'ouverture du funiculaire. Le Splendide est l'un des 20 hôtels construits pour permettre d'accroître la capacité d'accueil de la ville.
Auguste Rodin réalise à la demande du Baron Vitta, habitant Évian, quatre œuvres pour la Villa La Sapinière : deux frontons en pierre au-dessus des portes, ainsi que deux splendides jardinières ornées de génies enfants[38].
L'architecte Hébrard dessine pour la société des Eaux minérales un des plus remarquables hôtels de l'époque, l'hôtel Royal ouvert en (1907). De nombreuses villas sont également construites et bordent le lac. Un théâtre et le casino (dessiné également par Hébrard et construit par Jules Clerc (1883-1885)[39]) occupent les curistes et les écrivains de l'époque (Anna de Noailles, Frédéric Mistral, Marcel Proust). La ville gagne du terrain en aménageant un quai sur le lac. L'établissement thermal, enfin, est construit à proximité de la résidence des frères Lumière (1902), laquelle fut transformée en Hôtel de ville.
Une population touristique internationale fréquente Évian entre les deux guerres. De nombreuses têtes couronnées, des écrivains et personnes mondaines sont aperçues dans la ville (l’Aga Khan III, le maharadjah de Kapurthala, le président français Albert Lebrun…). Le Tour de France cycliste y fait également halte à plusieurs reprises, le premier départ en province de la Grande Boucle est donné à Évian (1926).
En 1929 la mairie décide de construire, en plein centre-ville, un gymnase et des bains-douches municipaux et gratuits pour la population avec piscine. Le bâtiment a été dessiné par l'architecte Henri Jacobi et inauguré en 1933. La salle en haut jouait le rôle de salle polyvalente et y accueillit de nombreuses réunions et festivités jusqu'en 1956 et l'inauguration du nouveau Palais des Congrès. Le bâtiment a été utilisé par le club de Gymnastique (1933-2015), de Judo (1965-1983) et de boxe. Le bâtiment a été démoli en dans le cadre du projet immobilier du Carré Saillet.
En juillet 1938, se tient à Évian une conférence initiée par le président américain Franklin Roosevelt pour traiter de la question de l'afflux de réfugiés, principalement juifs, fuyant le régime nazi en Allemagne et en Autriche récemment annexée. La conférence d'Évian réunit une trentaine de délégations internationales à l'hôtel Royal.
Le Splendide Hôtel est transformé en hôpital militaire par les Allemands. Il fut détruit en 1983.
Après la guerre, l'activité hôtelière redevient florissante jusqu'en 1950, mais la Seconde Guerre mondiale a démodé le thermalisme et détourné de nombreux touristes vers d'autres destinations. Les hôtels sont transformés en résidences, la fréquentation baisse et la renommée s'estompe.
Le , les accords d'Évian, après des négociations dans ce lieu, ont été signés entre les représentants du Front de libération nationale algérien[40] et ceux du gouvernement français[41], préparant l'indépendance de l'Algérie. Cet événement permet à la station d'exister à nouveau, sous l'impulsion de Camille Blanc, maire de l'époque ; il est assassiné dans la nuit du 30 au , attentat attribué à l'OAS[42] qui faisait pression pour que les négociations entre les deux parties ne se déroulent pas à Évian.
Fin 1975, le Splendide Hôtel ferme définitivement ses portes après dix années de déficits. Squatté, le bâtiment dépérit et la Société des Eaux finit par le faire démolir en 1983. À sa place est aménagé un parc.
Évian-les-Bains a accueilli le sommet du G8, du 1er au .
Le , le ministre du Tourisme, Léon Bertrand, inaugure la partie congrès du palais Lumière.
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
---|---|---|---|---|
Les données manquantes sont à compléter. | ||||
1793 | Philippe de Blonay | Baron[43] | ||
1811 | Joseph Bugniet | [43] | ||
1814 | Louis François de Blonay | Baron[43] | ||
1860 | 1869 | Gaspard Folliet | ||
1869 | 1878[Note 5] | Louis Joseph Ennemond de Blonay | Baron | |
1879 | 1881 | Edouard Andrier | notaire | |
1882 | 1884 | Eugène Briguet | ||
1884 | 1889 | Albert Duplan | ||
1889 | 1892 | Grivel François | ||
1892 | 1900 | Charles Albert Besson | ||
1900 | 1908 | Michel Richard | ||
1908 | 1910 | Jean Giletto | ||
1910 | 1912 | Grivel François | ||
1912 | 1916 | Charles Clerc | notaire | |
1916 | 1919 | Jacques Goy | faisant fonction | |
1919 | 1925 | Jacques Goy | ||
1925 | 1929 | Gustave Goy | ||
1929 | 1939 | Paul Léger | SFIO | |
1939 | 1941 | Jean Léger | ||
1941 | 1944 | Pierre Baud | ||
1944 | 1945 | Jean Léger | ||
1945 | mars 1961 (décès) |
Camille Blanc | SFIO | Hôtelier, assassiné par l'OAS[44] |
mars 1961 | mars 1971 | Jean Combet | SFIO puis PS puis DVG |
Ancien secrétaire général de mairie Conseiller général du canton d'Évian-les-Bains (1964 → 1982) |
mars 1971 | mars 1977 | Jacques Foch | ||
mars 1977 | juin 1995 | Henri Buet | DVG | Retraité de la police |
juin 1995 | 26 octobre 2018 (décès) |
Marc Francina | RPR puis UMP-LR |
Conseiller financier et bancaire retraité Député de la 5e circonscription de la Haute-Savoie (2003 → 2017) Conseiller général du canton d'Évian-les-Bains (1982 → 2003) Président de la CC du Pays d'Évian (2005 → 2008) |
10 novembre 2018[45] | En cours | Josiane Lei | LR | Infirmière Conseillère départementale du canton d'Évian-les-Bains (depuis 2015) Présidente de la CC du Pays d'Évian (depuis 2014) Réélue pour le mandat 2020-2026[46] |
La ville participe au programme mondial Agenda 2030 qui fixe dix-sept objectifs de développement durable. Ainsi, Évian s'engage à déployer des panneaux solaires, créer un réseau de chaleur sur les Hauts d'Évian, améliorer la performance énergétique de l'éclairage public, garantir plus d'espaces naturels dans le nouveau P.L.U. ou encore développer la biodiversité.
Au , les différents jumelages ou coopérations décentralisés de la ville sont[47] :
La commune a par ailleurs signé en 2000 un contrat de partenariat dans le domaine de la santé avec la commune russe d'Irkoutsk.
Ses habitants sont les Évianaises et les Évianais[21].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[48]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[49].
En 2019, la commune comptait 9 108 habitants[Note 6], en augmentation de 4,99 % par rapport à 2013 (Haute-Savoie : +7,33 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1822 | 1838 | 1848 | 1858 | 1861 | 1866 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
1 650 | 1 523 | 1 549 | 1 832 | 2 084 | 2 210 | 2 210 | 2 240 | 2 450 |
1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 | 1901 | 1906 | 1911 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
2 476 | 2 553 | 2 913 | 3 149 | 2 777 | 2 831 | 3 105 | 3 112 | 3 271 |
1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 | 1962 | 1968 | 1975 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
3 125 | 3 235 | 3 682 | 3 502 | 3 591 | 4 353 | 5 150 | 5 863 | 6 026 |
1982 | 1990 | 1999 | 2005 | 2006 | 2010 | 2015 | 2019 | - |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
6 018 | 6 895 | 7 273 | 7 787 | 7 797 | 8 142 | 8 968 | 9 108 | - |
En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à 30 ans s'élève à 32,5 %, soit en dessous de la moyenne départementale (35,9 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à 60 ans est de 26,8 % la même année, alors qu'il est de 22,1 % au niveau départemental.
En 2018, la commune comptait 4 334 hommes pour 4 766 femmes, soit un taux de 52,37 % de femmes, légèrement supérieur au taux départemental (50,80 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.
Hommes | Classe d’âge | Femmes |
---|---|---|
0,9 | 90 ou + | 3,1 |
8,0 | 75-89 ans | 10,5 |
14,2 | 60-74 ans | 16,7 |
18,7 | 45-59 ans | 19,4 |
23,7 | 30-44 ans | 19,7 |
16,8 | 15-29 ans | 15,9 |
17,6 | 0-14 ans | 14,8 |
Hommes | Classe d’âge | Femmes |
---|---|---|
0,5 | 90 ou + | 1,4 |
5,6 | 75-89 ans | 7,7 |
14 | 60-74 ans | 15,1 |
20,8 | 45-59 ans | 20,3 |
21,6 | 30-44 ans | 21,2 |
17,5 | 15-29 ans | 15,9 |
20 | 0-14 ans | 18,4 |
Le nombre total de ménages à Évian-les-Bains est de 3 248. Ces ménages ne sont pas tous égaux en nombre d’individus. Certains de ces ménages comportent une personne, d’autres deux, trois, quatre, cinq voire plus de six personnes. Voici ci-dessous, les données en pourcentage de la répartition de ces ménages par rapport au nombre total de ménages.
Ménages de : | 1 personne | 2 pers. | 3 pers. | 4 pers. | 5 pers. | 6 pers. ou + |
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Évian-les-Bains | 37,7 % | 30,1 % | 14,9 % | 12,6 % | 3,5 % | 1,3 % |
Moyenne Nationale | 31 % | 31,1 % | 16,2 % | 13,8 % | 5,5 % | 2,4 % |
Sources des données : INSEE[54] |
La commune est couverte par des antennes locales de radios dont France Bleu Pays de Savoie, ODS Radio, La Radio Plus et depuis 2015 la web radio Thonon Alpes Radio. Enfin, la chaîne de télévision locale TV8 Mont-Blanc diffuse des émissions sur les pays de Savoie. Régulièrement, l'émission La Place du village expose la vie locale. France 3 et sa station régionale France 3 Alpes peuvent parfois relater les faits de vie de la commune.
La presse écrite locale est représentée par des titres comme Le Dauphiné libéré, L'Essor savoyard, Le Messager - édition Chablais, le Courrier savoyard.
En 2010, le revenu fiscal médian par ménage était de 29 556 €[58].
Le taux de chômage, en 1999, pour la commune s'élève à 12,3 %[59], avec un nombre total de 423 chômeurs. Le taux d'activité entre 20 et 59 ans s'établit à 86 % ce qui est supérieur à la moyenne nationale qui est de 82,2 %. On comptait 47,4 % d'actifs contre 18,2 % de retraités dont le nombre est égal à la moyenne nationale (18,2 %). Il y avait 22,5 % de jeunes scolarisés et 11,9 % de personnes sans activité[59].
Agriculteurs | Artisans, commerçants, chefs d'entreprise | Cadres, professions intellectuelles | Professions intermédiaires | Employés | Ouvriers | |
---|---|---|---|---|---|---|
Évian-les-Bains | 0,5 % | 7,2 % | 10,3 % | 18,5 % | 37 % | 26,5 % |
Moyenne nationale | 2,4 % | 6,4 % | 12,1 % | 22,1 % | 29,9 % | 27,1 % |
Sources des données : INSEE[60] |
La commune est l'une des 48 du département à recevoir le label officiel de « commune touristique » mais aussi celui de « station classée de tourisme »[62].
En 2014, la capacité d'accueil de la commune, estimée par l'organisme Savoie Mont Blanc, est de 10 506 lits touristiques répartis dans 1 548 structures[Note 7]. Les hébergements se répartissent comme suit : 132 meublés ; deux résidences de tourisme ; 14 hôtels ; deux centres ou villages de vacances/auberges de jeunesse et trois chambres d'hôtes[63].
En 1992 a été créée l’Association de protection de l’impluvium des eaux minérales d’Évian (APIEME), financée au tiers par les communes d’Évian-les-Bains, Publier, Neuvecelle et Maxilly, et aux deux tiers par la Société anonyme des eaux minérale d'Évian ; elle a pour objectif de protéger l’impluvium d’Évian (35 km2 de superficie), c’est-à-dire la partie du plateau de Gavot où tombent les eaux avant de se filtrer. Elle encourage notamment une agriculture biologique ou ne risquant pas de mettre en péril la qualité des eaux de ruissellement et d’alimentation du champ captant.
En , l’ensemble des 70 zones humides (de 1 à 24 hectares) du plateau de Gavot a été inscrit à la liste des zones humides d’importance internationale établie par la convention de Ramsar.
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Les armes d'Évian-les-Bains se blasonnent ainsi : D'azur à une truite d'argent engoulant par le milieu du corps un gardon du même, au chef cousu de Savoie (de gueules à la croix d'argent)[68] ou D’azur à la truite d’argent posée en fasce engoulant par le milieu un petit poisson du même ; au chef cousu de gueules à la croix d’argent[69]. On sait très peu de chose sur ce blason. L'ancien blason de la ville représentait, sous la couronne ducale, une croix de Savoie accompagnant un poisson portant en travers dans sa gueule un petit poisson perpendiculaire. Les armes sont déjà présentes dans l'Armorial de Vanhelmont (vers 1772)[69]. La présence du poisson doit être lié au lac « et l’importance de la pêche dans la vie économique aux époques médiévales et modernes »[69]. La devise de la ville était Deo et duci fidelis perpetuo (en français : « À Dieu et au duc fidélité perpétuelle »). Néanmoins, une devise populaire de la ville est inspirée des poissons présents sur le blason : « sur terre comme dans les eaux, les petits sont mangés par les gros ; mais à Évian, les petits se mettent en travers »[69]. L'emblème de la ville d'Évian a néanmoins été changé en 2001 et réactualisé en 2018[70] et représente désormais une femme nue, inspirée d'un tableau, dans la veine des nus bleus d’Henri Matisse, que le peintre Daniel Dodet a offert à la ville après une exposition au palais des Festivités.
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