Kitimat est une municipalité de district située sur la côte nord-ouest de la Colombie-Britannique. Elle couvre une superficie de 240 km2. La ville fait partie du district régional de Kitimat-Stikine. Elle bénificie d'un climat tempéré, océanique et très humide. C'est une ville industrielle et portuaire fondée dans les années 1950 avec la création d'une importante aluminerie. Au recensement de 2021, elle compte 8 236 habitants.
Kitimat | |
![]() Vue aérienne de la ville de Kitimat en direction du bras de Kitimat du chenal Douglas. | |
Administration | |
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Pays | ![]() |
Province | ![]() |
Région | Kitimat-Stikine |
Statut municipal | Municipalité de district |
Maire | Philip Germuth |
Démographie | |
Gentilé | Kitimatais(e) |
Population | 8 236 hab. (2021) |
Densité | 34 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 54° 03′ 12″ nord, 128° 39′ 08″ ouest |
Superficie | 24 000 ha = 240 km2 |
Divers | |
Fuseau horaire | UTC-8 |
Code géographique | 5949005 |
Localisation | |
Liens | |
Site web | www.kitimat.ca |
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Kitimat signifie "Gens de la neige" en langue tshimshian et sert à désigner les indiens Haislas qui peuplent traditionnellement la région. Dans les années 1890, des réserves sont créées pour les Haislas, dont plusieurs se trouvent sur le futur territoire de la municipalité de district de Kitimat. Un village d'été appelé Oolichan Camp ou Old Village, est établi sur la réserve de Kitamaat 2. Il est situé à proximité immédiate de l'actuelle agglomération de Kitimat. Le site de ce village est aujourd'hui disparu, emporté par les divagations de la rivière Kitimat[1].
En 1792, l'expédition dirigée par Jacinto Caamaño pour le compte du gouvernement espagnol remonte le chenal Douglas et cartographie le port de Kitimat. L'année suivante, en 1793, une expédition dirigée par Georges Vancouver fait de même pour le compte du gouvernement britannique[2].
Entre 1870 et 1910, trois compagnies de chemins de fer envisagent d'établir un terminus à Kitimat. Ce sont le Canadien Pacifique et le Grand Tronc, pour leurs lignes transcontinentales. Elles souhaitent utiliser un tracé passant par le col de Tête-Jaune et la vallée de la Skeena pour rejoindre Edmonton au Pacifique. À ces deux projets, il faut ajouter celui d'une compagnie provinciale. Finalement seul le projet du Grand Tronc Pacifique aboutira, en 1912[3],[4], mais face à la spéculation foncière qui renchéri les terrains dans la vallée de la Kitimat, la compagnie établit son terminus à Prince Rupert près de l'embouchure de la Skeena[2].
Dans les années 1940, la province de Colombie-Britannique et l'industriel de l'aluminium Alcan étudient la création d'une usine d'aluminium à Kitimat alimentée par une centrale hydroélectrique située à près de 70 km[note 1], à Kemano. Le projet de l'aluminerie de Kitimat s'inscrit dans un projet plus vaste qui comprend la création d'un barrage et d'un réservoir sur la haute Néchako dont les eaux doivent alimenter la future centrale de Kemano par l'intermédiaire d'un tunnel à creuser de 1 023 m de dénivelé. Une ligne à haute tension de 80 km de long doit relier Kemano à Kitimat[5].
En 1950, l'Alcan et la province de Colombie-Britannique signe un accord permettant la réalisation du projet. En mars 1953, est créée la municipalité de district de Kitimat et en août 1954 sort le premier lingot d'aluminium de l'aluminerie[2]. Les accès terrestres pour relier Kitimat à Terrace sont complétés les années suivantes. En décembre 1954, la ligne de chemin de fer Terrace-Kitimat est ouverte au trafic fret et au trafic passager en janvier 1955. Elle constitue une bifurcation du chemin de fer du Grand Tronc Pacifique. En 1957, la route entre Kitimat et Terrace est ouverte, entrainant l'arrêt de la desserte ferroviaire pour les passagers[6].
La municipalité de Kitimat est située sur la côte Nord-Ouest de la Colombie-Britannique. la ville est située au fond du chenal Douglas sur le bras de Kitimat à plus de 160 km par bateau du détroit d'Hécate. La cité est établie au débouché de la vallée de la rivière Kitimat sur le chenal Douglas. Le fond de la vallée y mesure environ 4 km[note 1] de large.
Le district municipal s'étend sur 240 km2[7] sur la rive occidentale et le fond du bras de Kitimat. Il occupe une position sud au sein du district régional de Kitimat-Stikine. Au sein de la province de Colombie-Britannique, la cité occupe une position centrale, à 650 km[note 1] de la frontière avec le Yukon au nord ou du détroit de Juan de Fuca au sud, tandis qu'à l'est la frontière avec l'Alberta est à 550 km[note 1] et à l'ouest la côte de l'océan Pacifique est à 270 km[note 1] au niveau des îles Haïda Gwaïï . Toutefois, la frontière sud de l'Alaska n'est qu'à 150 km[note 1]. En dépit de cette situation assez centrale la ville est généralement qualifiée de ville du nord de la Colombie-Britannique du fait de la concentration de la population au sud de la province.
Kitimat est un cul-de-sac routier, ferroviaire et maritime du fait de sa situation géographique.
La ville est desservie par la route interprovinciale 37 qui rejoint la transcanadienne 16[8] (route de Tête Jaune) à Terrace. Une route locale rejoint la ville à Kitamaat Village sur la rive opposée du bras de Kitimat. Un réseau de bus urbain et interurbain, à destination de Terrace et Kitamaat Village, géré par la société BC Transit[9] dessert la ville.
La ligne ferroviaire est desservie par le Canadien National pour le service fret uniquement. La gare passager la plus proche est à Terrace sur la ligne de Prince-Rupert à Jasper exploitée par Via-Rail[10]. Il existe une piste d'aviation gravelée destinée à l'aviation de loisirs à Kitimat et un aéroport à Terrace[11] avec des liaisons passagers régulières pour Vancouver ou Prince-Georges desservies par Air Canada et Westjet ou Central Mountain Air.
Kitimat dispose d'un port en eau profonde permettant l'accostage de vraquiers en particulier les minéraliers. Le port n'est pas desservi par une ligne de traversier. À proximité, Kitamaat Village dispose d'un port tourné essentiellement vers la plaisance[12].
Le climat de Kitimat est océanique et tempéré, classé Cfb dans la classification de Köppen. Les précipitations sont très importantes: supérieures à 2 m par an, essentiellement sous forme de pluie. Les épisodes neigeux, en hiver, sont importants et représentent plus de 3 m cumulés[note 2]. Ces conditions climatiques sont celles du fond de la vallée où sont situées la ville et la station météorologique. En bordure du district municipal de Kitimat, l'altitude peut avoisiner 1 000 m, entrainant un climat plus rigoureux. Ce climat tempéré et très humide a deux conséquences: le territoire communal est couvert d'une abondante forêt et le port de Kitimat ainsi que son accès à la haute mer sont libres de glace toute l'année.
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
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Température minimale moyenne (°C) | −4 | −2,5 | −0,3 | 2,4 | 5,7 | 9,5 | 11,7 | 11,5 | 8,3 | 4,3 | −0,3 | −2,8 | 3,6 |
Température moyenne (°C) | −1,7 | 0,3 | 3,2 | 7,1 | 11 | 14,5 | 16,7 | 16,5 | 12,6 | 7,2 | 1,8 | −0,8 | 7,4 |
Température maximale moyenne (°C) | 0,5 | 3,1 | 6,7 | 11,7 | 16,2 | 19,5 | 21,6 | 21,4 | 16,8 | 10,1 | 3,9 | 1,8 | 11,1 |
Record de froid (°C) date du record |
−25 1996 |
−23,9 1989 |
−19,4 1989 |
−10 1997 |
−6,7 2002 |
−0,6 1991 |
3,9 1999 |
2 1999 |
−2 1992 |
−13 2002 |
−24 1985 |
−25 1964 |
−25 25/12/1964 |
Record de chaleur (°C) date du record |
12,2 1963 |
13 2005 |
22 2016 |
27,5 2005 |
32,8 1963 |
37 2004 |
36,1 1958 |
36 1990 |
33,3 1974 |
25 2003 |
13,3 1970 |
10 1957 |
37 20/6/2004 |
Ensoleillement (h) | 48,5 | 75,9 | 103,8 | 153,9 | 199,6 | 189,5 | 214,3 | 196,5 | 129,7 | 69,2 | 38,1 | 30,9 | 1 449,9 |
Précipitations (mm) | 288,4 | 186,8 | 160,7 | 128,3 | 89,5 | 73,1 | 62,4 | 95,7 | 190,2 | 323,5 | 320,3 | 291,8 | 2 210,7 |
dont neige (cm) | 92,7 | 53,2 | 26,3 | 5,4 | 0,8 | 0 | 0 | 0 | 0 | 3,5 | 53,7 | 89,1 | 324,6 |
Nombre de jours avec précipitations | 19,7 | 15,5 | 18,5 | 17,2 | 15,8 | 14,8 | 13,2 | 13,7 | 16,9 | 22,1 | 21,7 | 21,5 | 210,5 |
Nombre de jours avec neige | 9,2 | 6,3 | 5 | 1,2 | 0,2 | 0 | 0 | 0 | 0 | 1 | 7 | 11,4 | 41,2 |
Diagramme climatique | |||||||||||
J | F | M | A | M | J | J | A | S | O | N | D |
0,5 −4 288,4 | 3,1 −2,5 186,8 | 6,7 −0,3 160,7 | 11,7 2,4 128,3 | 16,2 5,7 89,5 | 19,5 9,5 73,1 | 21,6 11,7 62,4 | 21,4 11,5 95,7 | 16,8 8,3 190,2 | 10,1 4,3 323,5 | 3,9 −0,3 320,3 | 1,8 −2,8 291,8 |
Moyennes : • Temp. maxi et mini °C • Précipitation mm |
La plus grande partie du district municipal de Kitimat est recouvert par une forêt pluviale où dominent les conifères géants sempervirents. Trois espèces sont bien représentées: l'Épicéa de Sitka (Picea sitchensis), la Pruche de l'ouest (Tsuga heterophylla) et enfin le Cèdre rouge de l'ouest (Thuja plicata)[15]. Ils atteignent jusqu'à une cinquantaine de mètres tel l' "Épicéa Géant" avec ses 11,2 m de circonférence et 50,32 m de haut situé sur la plaine alluviale de la rivière Kitimat[16]. On note aussi des feuillus comme les Cornouillers, les Saules, tel le Saule sitka (Salix sitchensis), l'Aulne rouge (Alnus rubra) et un Peuplier (Populus balsamifera)[1]. Les sous-bois sont occupés par de nombreux arbrisseaux fournissant des baies comestibles. C'est le cas des Ronces, telles: la Ronce remarquable (Rubus spectabilis) ou la Ronce odorante (Rubus parviflorus) et aussi de certaines Éricacées comme une Airelle (Vaccinum ovalifolium) ou la Gaulthérie shallon (Gaultheria shallon). Mousses et Fougères, telle la Fougère épée (Polystichum munitum), recouvrent les sols. L'envasement de la baie Minette et à l'aplomb du delta de la Skeena entraine la formation de prés salés[16],[note 3].
La faune comprend de nombreuses espèces emblématiques. Parmi les mammifères terrestres on compte: le Cerf mulet (Odocoileus hemonius), l'Élan (Alces alces), l'Ours noir (Ursus americanus) dont la variété kermode, l'Ours brun ou Grizzly (Ursus arctos), le Loup (Canis lupus). Parmi les oiseaux on peut observer la Pygargue à tête blanche (Haliaeetus leucocephalus), rapace pêcheur. Les eaux douces comptent plusieurs Salmonidés. Les Saumons: Saumon royal (Onchorynchus tshawitscha), Saumon du Pacifique (Onchorynchus keta) et Saumon argenté (Onchorynchus kisutch) remontent à l'automne les rivières, en particulier la Kitimat, pour se reproduire, après leur croissance en mer. Les Truites : la Truite arc-en-ciel (Onchorynchus mykiss) et la Truite fardée (Onchorynchus clarkii) sont plus sédentaires. Les Mammifères marins séjournent périodiquement à la belle saison dans le bras de Kitimat. Les Orques (Orcinus orca) apparaissent en juin, pourchassant les Saumons dans leur migration. Les Baleines à bosse (Megaptera novaeangliae) viennent en août pécher le Hareng ou encore le krill[16],[note 4].
La ville de Kitimat a depuis sa fondation en 1953 le statut de municipalité de district. Elle est gérée par un conseil municipal comprenant 7 membres: le maire et 6 conseillers[17]. Kitimat est membre du district régional de Kitimat-Stikine. La municipalité de Kitimat y nomme l'un des 12 directeurs. Celui-ci y dispose de 5 voix[18].
1960-1970[19] | 1984-1988[20] | 1988-2008 | 2008-2014[21] | 2014-2022[22],[23] | ||
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Samuel Lindsay | Ramon Brady | Richard Wozney | Joanne Monaghan | Philip Germuth |
En 2016, l'industrie est le principal secteur économique avec 20% des emplois. La construction emploie 16,5% de la main d'œuvre. Ainsi le secteur secondaire représente 36,5% des emplois. Le principal acteur industriel est l'aluminerie Rio Tinto (ex-Alcan). Kitimat a connu deux autres acteurs industriels important par le passé. Le premier est le papetier Eurocan pulp and paper, dont l'usine fonctionne entre 1970 et 2010 et qui emploie lors de sa fermeture 535 personnes[24]. Le deuxième est le chimiste Methanex (ex-Ocelot Industries) qui produit du méthanol à partir de 1982 puis de l'ammoniac à partir de 1987. L'usine qui emploie alors 130 personnes ferme en 2006[25].
En , Rio Tinto Alcan[note 5] annonce des investissements supplémentaires de 300 millions USD pour faire passer la production annuelle de 245 000 tonnes à environ 400 000 tonnes annuellement[26].
La ville de Kitimat, après avoir connu un essor démographique important après sa fondation au début des années 1950, a atteint dans les années 1970-1980 une population avoisinant les 13 000 habitants[27],[28]. Elle a connu depuis un repli démographique important avec une population en 2016 s'établissant à un peu plus de 8 000 habitants. 12% de la population est considérée comme d'origine autochtone et 78% comme d'origine européenne.
1991 | 1996 | 2001 | 2006 | 2011 | 2016 | 2021 |
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11 305[29] | 11 136[29] | 10 285[30] | 8 987[30] | 8 335[7] | 8 131[7] | 8 236[31] |
Kitimat est le lieu de naissance de plusieurs sportifs reconnu notamment dans les sports sur glace. Elle aussi vu naître quelques personnalités politiques ou du monde des arts.
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