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Senzeilles, (en wallon Sinzêye) est un village de l'Entre-Sambre-et-Meuse dans la province de Namur, en Belgique. Situé à quelques kilomètres à l'ouest de Philippeville il fait administrativement partie de la commune de Cerfontaine, en Région wallonne de Belgique. C'était une commune à part entière avant la fusion des communes de 1977. Le village est borné au nord, par Soumoy et Villers-deux-Églises ; à l'est, par Neuville ; au sud par Frasnes-lez-Couvin et Boussu-en-Fagne, et à l'ouest par Cerfontaine.

Cet article est une ébauche concernant une localité de la province de Namur.

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Senzeilles

L'entrée du château de Senzeilles.

Héraldique
Administration
Pays Belgique
Région  Région wallonne
Communauté  Communauté française
Province Province de Namur
Arrondissement Philippeville
Commune Cerfontaine
Code postal 5630
Zone téléphonique 071
Démographie
Gentilé Senzeillois(e) Surnom :
Population 801 hab. (2015)
Densité 37 hab./km2
Géographie
Coordonnées 50° 10′ nord, 4° 27′ est
Superficie 2 185 ha = 21,85 km2
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Belgique
Senzeilles
Géolocalisation sur la carte : Belgique
Senzeilles
Géolocalisation sur la carte : Région wallonne
Senzeilles
Géolocalisation sur la carte : province de Namur
Senzeilles

    L'altitude au seuil de l’église est de 253 m. Le plus haut point du village se situe près de la taille Gosset suivant la carte IGN de Senzeilles et culmine à 295 m[1].

    Ramassé sur lui-même, le bourg s'étend au sommet d'une petite butte, au centre de prairies, à quelques centaines de mètres au nord d'un massif forestier important, sur la ligne de faîte des bassins de la Meuse (au sud) et de la Sambre (au nord). Un nouveau quartier a vu le jour à partir de 1904 suivant les archives du cadastre de Namur[2] à l’époque de la construction de la gare et de la ligne 136A Senzeilles-Florennes (la ligne de chemin de fer 132 Charleroi-Vireux existait depuis le , date de l'inauguration, mais il n’y avait jusqu’alors, pas d’arrêt dans le village). Depuis 1978 et jusque 2020, de nombreuses maisons ont été construites entre l’ancienne gare et le centre, avec pour conséquence un habitat continu dans cette direction.


    Étymologie


    En 1016, Sencile[3] ; en 1066, Sencelia ; en 1113, Senzeley et Senzilia ; en 1166, Sencelia et Senzelia[4].

    'Senzeilles' a quatre étymologies possibles : petit buisson épineux (latin *senticellia, diminutif de sentis « buisson épineux »)[5] ou petite Chinelle (latin *Sinnicellia, de *Sinna ancien nom du cours d'eau de la Chinelle)[6] ou [forge] de (suffixe -ia) Senzilo, anthroponyme germanique (?)[6] ou viendrait de la langue celtique, de sai forêt, de nès près de, et de "sale, seel, zelle propriété ou habitation et signifierait une propriété près d'une forêt, ce qui correspond le mieux à la situation de Senzeilles[3].


    Histoire


    L'origine antique de Senzeilles ne fait aucun doute car on a trouvé dans un dépôt de scories de fer dans les bois une médaille grecque en argent [7]de la fin du IVe siècle av. J.-C. ou début du IIIe siècle av. J.-C.[8].

    La localité était déjà habitée à l'époque romaine: on a découvert, en 1907, une villa belgo-romaine incendiée vers 250 par des rôdeurs francs.

    Le village appartient d’abord aux Rumigny-Florennes. Ensuite en 1075, Arnould II de Morialmé reçoit les 3/4 de Senzeilles et un 1/4 à Godefroid IV de Rumigny-Florennes. En 1113, Arnoud III de Morialmé donne les 3/4 du village à l’abbaye Saint-Nicaise à Reims, où il prend l’habit religieux. Par la suite, le fils de Pétronille de Rumigny-Florennes, Simon de Secelia de Thiméon (1/4 de Senzeilles) se maria avec sa cousine Emma de Morialmé, héritière de l'avouerie des biens de l'abbaye de St Nicaise à Senzeilles (c'est-à-dire les 3/4 de village). Leur fils Henri devint seigneur de Senzeilles et la souche des sires du lieu[9].

    Cette famille noble (baron du Hainaut) qui porte le nom du village du XIIe au XVIe siècle jouera un rôle important dans la région. La plupart de ses membres occupent des postes en vue, tant sur le plan civil que militaire ou religieux, en Hainaut, à Liège dans le comté de Namur et jusqu'en Angleterre, où ils ont suivi Philippa de Hainaut, qui, en 1328, avait épousé le roi Édouard III.

    Le château, dont il subsiste trois tours d'angle, une terrasse et l'habitation surmontée d'une tour centrale, joua un rôle non négligeable de défense avant le XVIe siècle. À son pied se dresse le beau bâtiment en pierre de la ferme de la Basse-cour. Fin , 300 hommes de troupe, envoyés à Mariembourg pour défendre cette place contre l’attaque d’Henri II, roi de France, arrivent trop tard et se retirent à Senzeilles. Le prince-évêque de Liège estime que la garnison de Thuin serait « plus nécessaire à ce pauvre peuple d’Entre-Sambre-et-Meuse étant mise à Walcourt et à la Thour de Senseille »[10].

    Après la famille des de Senzeilles, d'autres familles importantes prendront le titre de baron de Senzeilles : les de Lannoy puis les de Croÿ.

    À partir des successeurs de Charles de Croÿ, la terre de Senzeilles fut souvent saisie et mise en adjudication à des fermiers chargés de gérer la seigneurie pour les créanciers. Les seigneurs n'avaient plus qu'un titre honorifique[11].

    Si le village passe en 1706 dans la famille des ducs d'Orléans, il était déjà devenu français au traité de Nimègue en 1678. Presque cent ans plus tard, en 1772 exactement, il devient liégeois jusqu'en 1793, date à laquelle Senzeilles est le siège d'une administration municipale de canton du district de Couvin dans le cadre du département des Ardennes, comprenant les communes de Cerfontaine et Neuville.

    Les différents seigneurs du lieu ont été successivement :

    1. La Maison de Florennes, ensuite Florennes et Morialmé (1/4 et 3/4), puis les abbayes de Florennes et de Reims (945-1163)
    2. Senzeilles (1163 - vers 1450)
    3. Lannoy (vers 1450-1570)
    4. Chimay : Croÿ, Arenberg, puis Hénin-Liétard (1570-1706)
    5. Orléans (1706-1789)
    6. Simonis (de Verviers) (1789-1793)[12]

    Le château de Senzeille (sic) et son vaste domaine boisé fut acheté par le comte Ferdinand de Meeûs en 1836. Le 15 janvier 1851, Ferdinand revendait le château, le moulin et 11 hectares de prés et de bois ceinturant le manoir à Léopold de Sébille pour 400 000 Francs.[13] Le restant du domaine forestier, coupé par le chemin de fer entra alors par héritage dans le patrimoine des comtes de Bruneteau de Sainte-Suzanne.[14]

    L'église est complètement ruinée le à la suite de l'incendie qui a ravagé le centre du village, dont les maisons étaient couvertes de paille[15].

    En 1944, l’ennemi attaque le maquis du lieu dont 11 hommes seront pendus par les pieds à Breendonk, ainsi que Julien Lehouck, un des responsables, tandis que 59 autres personnes sont arrêtées dans les environs[16].

    Depuis le , le village fait partie de l'entité de Cerfontaine.


    Héraldique


    Blasonnement : Parti ; au un, écartelé aux un et quatre d'argent à trois fasces de gueules, qui est de Croÿ ; aux deux et trois d'argent à trois doloires de gueules, les deux en chef adossées, qui est de Renty ; au deux, vairé en chevron d'argent et d'azur chargé d'un chevron de gueules, qui est de Senzeilles
    • Arrêté royal :




    Économie


    On a extrait à Senzeilles un marbre rouge, notamment à la carrière du Beauchâteau (site classé en 1992).
    L’essentiel des terrains qui affleurent dans la région de Rance-Philippeville date du dévonien et correspond à des dépôts formés dans une mer qui a envahi la Belgique. Le climat de la région est alors chaud, de type équatorial et l’on assiste à l’épanouissement de récifs coralliens. (Dévonien moyen : 370 à 360 millions d’années : étages couvinien et givétien) ; dévonien supérieur : 360 à 345 millions d’années : étages frasnien et famennien)
    Ces récifs coralliens sont des accumulations d’organismes qui, au Beauchâteau, se présentent sous la forme d’un dôme. Ce dernier offre une variété de structures et de couleurs qui correspondent à la construction du récif. Au sommet, couche de terre, couche de sédimentations : schistes et calcaires ; puis de haut en bas, Gros Rouge, Rouge Royal supérieur, Marbre gris, Rouge Royal byzantin, Rouge Royal foncé, Royal rosé, Griotte, Griotte fleurie[17].

    C'est dans ce site qu'eurent lieu les premiers essais d'utilisation du fil hélicoïdal, en 1874.

    Les roues supportant ce fil sont toujours en place et des morceaux de fil traînent sur le sol. Une tranche de marbre a été détachée de la masse et sa base a été taillée en coin. Il ne restait plus qu'à scier cette base et à abattre la tranche. On peut voir aussi un plan incliné : il permettait de remonter les masses lorsqu'un nouveau niveau de base d'exploitation devait être établi.

    Sur le chantier, les blocs de marbre étaient ensuite débités en tranches par une batterie de fils fixes. Des blocs de marbre prêts à être sciés sont restés dans la carrière[18].

    Cette carrière, classée le par un Arrêté ministériel de la Région Wallonne, offre un aspect particulièrement didactique.

    La carrière de Beauchâteau appartenant à la communauté du village fut exploitée à partir de 1766 et s'appelait à l'époque le terne Tibiauchateau. Elle n'aurait pas été louée de 1789 à 1848 pour ensuite connaître son heure de gloire jusqu'en 1952 officiellement[19].

    La création du chemin de fer de l'Entre-Sambre-et-Meuse dans les années 1850 a nécessité le creusement d'un tunnel (et d’un deuxième en 1911, finalement bouché en 1976). Ces travaux ont mis au jour un bel affleurement de schiste qui permettait une bonne observation du contact du frasnien et du famennien. Vers 1970 existait un panneau explicatif : Limite biostratigraphique et lithographique de deux étages géologiques
    Un atelier de fabrication mécanique a été créé par Felix Gerbehaye en 1884 au lieu-dit Moulin Lauvau. Ensuite, il s'installa en 1904 au lieu-dit Les Vaux en face de la gare en construction. Sa spécialité était la construction de machines pour le travail du marbre. L'usine fonctionna jusque 1980[20]. Il y a eu 4 ateliers de maroquinerie à Senzeilles[21] : celui de la famille Morlie de 1931 à 1963 ; celui de Jules Deville de 1949 à 1966 ; celui de Vanderelst de 1966 à 1975 et celui de Georges Charloteaux de 1968 à 1990.


    Patrimoine


    Article détaillé : Horloge astronomique de Senzeilles.

    Personnalités




    Bibliographie



    Notes


    1. Body 2020, p. 10.
    2. Body 2020, p. 66.
    3. Body 2020, p. 3.
    4. Edmond Reusens et J. Barbier, Analectes pour servir à l'histoire ecclésiastique de la Belgique, t. XV, Louvain, Ch. Peeters,
    5. A. Carnoy, Origines des noms des communes de Belgique, Louvain, Éditions Universitas, , 2 vol.
    6. Jules Herbillon, Les noms des communes de Wallonie, Bruxelles, Crédit communal, coll. « Histoire » (no 70),
    7. « Mélanges », Annales de la Société archéologique de Namur, vol. 10, , p. 515 (lire en ligne)
    8. Body 2020, p. 134
    9. Charles-Gustave Roland, « Histoire généalogique de la Maison de Rumigny-Florennes », Annales de la Société archéologique de Namur, vol. 19, , p. 54-304 (lire en ligne)
    10. Albert de Robaulx de Soumoy, « Notice historique sur Philippeville », Annales de la Société archéologique de Namur, vol. 6, , p. 165-222 (lire en ligne)
    11. Body 2020, p. 176-177.
    12. Auguste Soupart, « Les seigneurs et la noble famille de Senzeilles », Cahier du Musée de Cerfontaine, no 25,
    13. Jean-Louis Van Belle (historien), Meeûs à de Meeûs, Editions de la Taille d'aulme, Braine-le Château, 1997
    14. Famille Bruneteau de Sainte-Suzanne
    15. André Lépine, « Il était une fois ...Senzeilles », Cahier du Musée de Cerfontaine, no 10, .
    16. Maurice Van Cantfort, « Le maquis de Senzeilles (1944) », Cahier du Musée de Cerfontaine, no 20,
    17. Claire Neuray, Claire Billen et Jean-Pierre Grimmeau, Itinéraire du marbre, 50 km dans l'Entre-Sambre-et-Meuse méridionale, de Rance à Soulme par Philippeville, Société Royale Belge de Géographie, coll. « Hommes et paysages », , 36 p.
    18. André Lépine, « La carrière du Beauchâteau à Senzeilles », Cahier du Musée de Cerfontaine, no 150,
    19. Body 2020, p. 386-399
    20. Body 2020, p. 417-420
    21. Body 2020, p. 448-451
    22. Body 2020, p. 638-641
    23. Body Jean Philippe (2020), Senzeilles (ISBN 978-2-9600695-2-5) p. 639 à 641
    24. André Lépine, « A Senzeilles. La pierre tombale d'Anne d'Orjo (†1617), épouse de Toussaint de Robaulx, bailli de Pesche », Revue En Fagne et Thiérache, no 191, , p. 61-64
    25. Body 2020, p. 667-670.
    26. André Lépine, « Les malheurs de la guerre à Senzeilles : l'année 1642 », Cahier du Musée de Cerfontaine, no 157,
    27. Eliane Gubin, Dictionnaire des femmes belges : XIXe et XXe siècles, Éditions Lannoo, , 637 p. (ISBN 978-2-87386-434-7 et 2873864346, lire en ligne).
    28. André Lépine, « Mme Lehouck, née Simone Gerbehaye, une grande dame de chez nous », Cahier du Musée de Cerfontaine, no 138,
    29. André Lépine, « L’entité de Cerfontaine vue par … (12) », Cahier du Musée de Cerfontaine, no 167, , p. 21-22
    30. Body 2020, p. 104-105.
    31. André Lépine, « Daussois : Senzeilles. Prisonniers et déportés (1940-1945) », Cahier du Musée de Cerfontaine, no 111,
    32. Body 2020, p. 105-106.

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