Mers el-Kébir (en arabe: المرسى الكبير) est une ville portuaire de la mer Méditerranée et une commune d'Algérie, située sur le golfe d'Oran, à 7 km au nord-ouest d'Oran. Elle abrite la principale base navale algérienne.
La commune de Mers el-Kébir est située au Nord de la wilaya d'Oran, sur le littoral méditerranéen à 8 km à l'ouest d'Oran, sur la route nationale 2[2], à l'exterminé occidentale de la baie d'Oran qui s'étend de Mers el-Kébir à la pointe Canastel, avec Oran en son centre[3].
Les liaisons sont délicates avec Oran via la route en corniche et tunnel[2], en effet le massif du Murdjajo sépare les deux villes. La route de la corniche relie Oran à Aïn El Turk via Mers el-Kébir[4]. Le site de l'agglomération est exigu entre le versant montagneux et le port[2]. C'est un grand port au fond d'une rade[5] qui est bien protégé naturellement[2].
Secteurs, lieux-dits
En 1984, la commune de Mers el-Kébir est constituée à partir des lieux-dits suivants[6]:
Cité de Orarsenis (ex-Plateau Saint-Georges)
de Sahara (ex-Andrioli)
d'Ezzouhour (ex-Roseville)
Hassiba Ben Bouali (ex-cité Jeanne d'Arc)
Hansali Lahcéne (ex-cité Long Champ)
Dadayoum (ex-Clotilde)
Toponymie
Mers el-Kébir signifie en arabe «le grand port» (Al marasa al kabir), par opposition au vieux port d'Oran (Mers es Sghir)[2] «le petit port».
Histoire
Fort de Mers el-Kébir.
La présence humaine remonte à la préhistoire dans le fond de la baie. Les hommes y vivaient dans les grottes[5].
Mers el-Kébir était d'abord un port romain du nom de Portus Divinis (port des dieux)[7], avant de devenir un arsenal naval almohade au XIIesiècle, puis elle était dominée par les souverains zianides de Tlemcen[5].
En 1501 les Portugais tentent de prendre la ville mais sont repoussés. Elle fut occupée par les Espagnols qui en prirent possession en 1505 sous le cardinal Cisneros et la gardèrent jusqu'à la reconquête d'Oran et de Mers el-Kébir en 1792, à l'exception de l'intermède de 1708 à 1732[8]. La restitution de Mers el-Kébir d'Oran a été le fruit d'une longue période de lutte acharnée et persévérante des Algériens face aux Espagnols[9].
En 1563, le Beylerbey d'Alger Hassan Pacha, lance une offensive pour reprendre Oran et Mers el-Kébir avec des troupes composées, de différentes tribus. Il s'empare facilement du fort les Saints et organise un blocus de Mers el-Kébir le [10]. Mais après plusieurs et vaines tentatives et d'affrontements militaires, il lève le siège le . Cet événement historique, considéré comme étant l'un des plus meurtriers, connaît un retentissement littéraire important, aussi bien en arabe qu'en espagnol[10].
En 1678, Mers el-Kébir connaît un nouveau siège où le gouverneur par intérim d'Oran est tué au cours d'un combat. En 1687, un autre gouverneur espagnol était tué dans les mêmes conditions[9]. Le , lorsque Oran tombe entre les mains du bey de l'Ouest, Mustapha Bouchelaghem. Mers el-Kébir résiste jusqu'au de la même année[9]. Bien que ces tentatives militaires aient échoué, un climat d'insécurité permanent s'installe tout autour de ces deux places ce qui conduit en Espagne à vouloir abandonner Oran tout en conservant Mers el-Kébir, sans que ce projet n'aboutisse[9]. Après un long siège et le tremblement de terre en 1790, l'Espagne restitue librement et volontairement les deux places à la régence d'Alger en 1792[9].
Période contemporaine
Articles détaillés: Base navale de Mers El-Kébir et Attaque de Mers el-Kébir.
Mers el-Kébir en 1881.
Les Français occupent Mers el-Kébir en 1831, puis agrandissent le port et le dotent du phare Saint-André[11] (détruit durant la Seconde Guerre mondiale).
En 1937, l'amiral Darlan fait créer la base navale locale destinée à tenir la Méditerranée côté africain[12]. Au moment de la défaite française, en , une escadre importante s'y trouve. Le port est marqué par l'attaque sur Mers el-Kébir: une escadre britannique de la Royal Navy coule les navires de la marine française qu'elle craint de voir tomber aux mains des forces de l'Axe à la suite de l'instauration du régime de Vichy[5].
Après la Seconde Guerre mondiale, la France utilise la base navale comme abri anti-atomique[2].
Les accords d'Évian du , qui reconnaissaient l'indépendance de l'Algérie, autorisent la France à conserver sa base durant 15 ans, mais la France se retire en 1968[3].
Selon le recensement général de la population et de l'habitat de 2008, la population de la commune de Mers el-Kébir est évaluée à 16 970 habitants contre 14 167 en 1998[14].
Évolution démographique
1977
1987
1998
2008
7 455
11 002
14 167
16 970
Économie
Secteur maritime
Le port de Mers el-Kébir est considéré comme étant le meilleur mouillage de l'Algérie[15].
Base navale
Article détaillé: Base navale de Mers El-Kébir.
C'est la principale base navale du pays, et son principal chantier naval[2].
Personnalités liées à la ville
André Amitrano (1957-): joueur de football professionnel
Ismet Terki Hassaine, «Oran au xviiie siècle: du désarroi à la clairvoyance politique de l’Espagne», Insaniyat / إنسانيات. Revue algérienne d'anthropologie et de sciences sociales, nos23-24, , p.197–222 (ISSN1111-2050, DOI10.4000/insaniyat.5625, lire en ligne, consulté le )
Ahmed Abi Ayad, «Le siège Mers-el-Kebir sous le siège de 1563 et la dimension spatio-temporelle dans “ El Gallardo espagnol ” de M. de Cervantes», Insaniyat / إنسانيات [Online], 39-40 | 2008, Online since 30 June 2012, connection on 24 March 2020. URL: http://journals.openedition.org/insaniyat/1994; DOI: https://doi.org/10.4000/insaniyat.1994
Bernard, Augustin, «Oran, étude de géographie et d'histoire urbaines», Annales de géographie, Persée - Portail des revues scientifiques en SHS, vol.48, no274, , p.412–415 (DOI10.3406/geo.1939.11425, lire en ligne, consulté le ).
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