Téteghem [tetɡɛm] (Tetegem en néerlandais de Tatinga haim ou résidence du chef Tato) est une ancienne commune française située dans le département du Nord, en région Nord-Pas-de-Calais, devenue, le , une commune déléguée de la commune nouvelle de Téteghem-Coudekerque-Village.
Téteghem | |
Une entrée de la commune. | |
![]() Blason |
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Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Hauts-de-France |
Département | Nord |
Arrondissement | Dunkerque |
Intercommunalité | Communauté urbaine de Dunkerque Grand Littoral |
Statut | Commune déléguée |
Code postal | 59229 |
Code commune | 59588 |
Démographie | |
Gentilé | Téteghemis |
Population | 6 952 hab. (2013) |
Densité | 378 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 51° 01′ 10″ nord, 2° 26′ 41″ est |
Altitude | Min. 0 m Max. 10 m |
Superficie | 18,41 km2 |
Élections | |
Départementales | Coudekerque-Branche |
Historique | |
Date de fusion | |
Commune(s) d'intégration | Téteghem-Coudekerque-Village |
Localisation | |
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Commune située dans le Blootland.
Dunkerque | Leffrinckoucke | |
Coudekerque-Branche | ![]() |
Uxem |
Coudekerque-Village | Hoymille | Warhem |
Téteghem est l’une des communes se terminant en HEM. Ce suffixe signifiant demeure, habitation, village…est devenu ghem. Tete viendrait d’un ancêtre du nom Tatto, peut-être de Théodore ou Théodoric, personnifié par le géant de la commune. Il s'agirait peut être de la résidence de Théodoric d’Haverskerque.
Téteghem se trouvait sur le tracé d'une ancienne voie antique, peut-être voie romaine, menant de Cassel à la mer vers l'actuelle Zuydcoote[1].
Aux Xe et XIe siècles, le territoire dépend de la puissante châtellenie de Bergues jusqu’à l’annexion du territoire avec le rachat de la Flandre aux Anglais par Louis XIV en 1662. Téteghem dépendra alors de Dunkerque.
En 1115, le comte de Flandre Baudouin VII de Flandre donne à l'abbaye Saint-Vaast d'Arras, en présence du roi de France Louis VI le Gros, un domaine situé à Lampernesse (Lampernisse?), qu'il échange ensuite contre un autre se trouvant à Téteghem[2].
Leffrinckoucke semblait dépendre à l'origine de Téteghem : en 1176, Didier évêque de Thérouanne érige Leffrinckoucke en paroisse distincte avec l'accord de curé de Tetingehem[3].
En 1182, Guillaume aux Blanches Mains, archévêque de Reims, confirme que l'évêque des Morins, (ou de Thérouanne), Didier a donné aux chanoines d'Ypres la possession de l'église de Tetinghem[4]. Didier avait fait cette donation en récompense du zèle des religieux d'Ypres[4]. En 1184, à la demande du prévôt et des frères d'Ypres, le pape Lucius III confirme à son tour la possession de l'église de la paroisse par les gens d'Ypres[5]. En 1191, le pape Clément III fera de même[6].
En 1197, l'abbé Alard et les religieux de Fémi (? à Ypres ou près d'Ypres?), cèdent à l'abbaye Saint-Winoc de Bergues moyennant un cens annuel de 6 deniers tout ce qu'ils possédaient à Téteghem[7].
Il semble que la possession de l'église de Tétegehm ait été disputée, entre Ypres et sans doute l'abbaye de Saint-Winoc : en 1201, l'évêque De Thérouanne Lambert, sur les injonctions de Guillaume archévêque de Reims, confirme à l'église d'Ypres la possession de l'église[8], ce qu'accepte le doyen Baudouin et le chapitre d'Ypres[8]. Néanmoins, l'abbaye de Bergues continue de s'implanter sur Téteghem : en 1202, elle achète au chapitre saint Barthélémy de Béthune et à son prévôt Guillaume leurs revenus de la paroisse (et de celle d'Uxem) contre le versement d'une rente annuelle[9], ce qu'approuve Pierre évêque d'Arras et Mathilde, avoueresse d'Arras, dame de Béthune et de Termonde[9]. En 1220, nouveau litige, entre l'église d'Ypres et le curé de Tétinghem cette fois, pour la possession de la dîme de la paroisse : des arbitres (venant de Voormezele, Lo et Éversam) désignés pour trancher la donnent à l'église d'Ypres[10].
Du point de vue religieux, Téteghem relève du diocèse de Thérouanne puis du diocèse d'Ypres, doyenné de Dunkerque[11].
Avant la Révolution française, on retrouve parmi les principaux dirigeants communaux (le magistrat) de Bergues, soit poortmestre ou chef des bourgeois soit chef de la Loi, plusieurs personnes dites de Téteghem : Jacques de Téteghem entre 1431 et 1444, Wouter de Téteghem en 1457 et 1471, Allain de Téteghem en 1487, Bouden ou Boudin de Téteghem en 1512 et 1519[12].
Au XVIIIe siècle, en 1744, est retrouvé en tant que possesseur d'un fief dans la châtellenie de Bourbourg, Jean-Baptiste Daeten, avocat et greffier héréditaire de Bourbourg, époux de Louise van Téteghem. le fief passera ensuite à leur fils Jean-Baptiste Daeten, conseiller pensionnaire près le Magistrat (organisation municipale) de Bourbourg, marié à Marie Thérèse Buret[13].
Le , fut installé à Téteghem le quartier général du duc d'York (Frederick d'York) commandant des troupes alliées coalisées contre la France assiégeant Dunkerque[14]. L'opération prit fin avec la bataille de Hondschoote le remportée par la France ce qui mit fin au siège de Dunkerque et au repli des troupes anglaises sur Furnes.
Téteghem allait jusque la mer, sa superficie était de 1 924 ha de laquelle il faut retirer le territoire du Rosendal, devenu Rosendaël en 1860, ainsi que celui de la place d’Uxem, rattachée à Uxem en 1996. La superficie est alors passée à 1 884 ha.
Pendant la Première guerre mondiale, en 1917-1918, Téteghem est le siège d'un commandement d'étapes, c'est-à-dire un élément de l'armée organisant le stationnement de troupes, comprenant souvent des chevaux, pendant un temps plus ou moins long, sur les communes dépendant du commandement, en arrière du front. Relèvent du commandement d'étapes et ont accueilli des troupes, les communes de Malo-les-Bains, Coudekerque-Village, Leffrinckoucke, Zuydcoote, Uxem, Rosendaël, Coudekerque-Branche, Ghyvelde, Bray-Dunes, Saint-Pol-sur-Mer, Cappelle-la-Grande, Spycker, Armbouts-Cappel, Mardyck, Petite-Synthe, Grande-Synthe[15]. La commune dépend elle-même en 1916 du commandement d'étapes de Hondschoote[15].
Lorsque les troupes cantonnent ici dans les différentes localités, dans les fermes, hangars, maisons individuelles, dès lors qu'une infection se déclare (oreillons, scarlatine,...), les lieux sont quittés par les soldats et l'armée assure la désinfection[15].
Le , par suite d'une panne moteur, un avion de l'escadrille de Saint-Pol a atterri à deux km de Téteghem. La gendarmerie a assuré la garde de l'appareil[16].
Le , une rixe entre soldats ivres a dégénéré à Teteghem. À l'arrivée des gendarmes, les soldats, des artilleurs dont trois considérés comme dangereux, ont tiré sur la maréchaussée. Celle-ci a riposté et un des hommes a été atteint puis évacué sur l'hôpital, deux autres ont été conduits en prison[17].
L'aviation anglaise possède un terrain sur Téteghem[18]. Le, vers 18 h, une bombe allemande (« boche ») est tombée sur un champ à environ 600 m de l'aviation anglaise, il n'y a eu ni victimes ni dégâts[19].
Le , plusieurs projectiles allemands sont tombés sur Téteghem, Rosendaël, Malo-les-Bains. À Téteghem, une torpille est tombée route de Furnes sur un magasin de grains près du passage à niveau du chemin de fer de Dunkerque à Furnes[20].
Parmi les troupes cantonnées à Téteghem, figurent un escadron d'un régiment de chasseurs d'Afrique. Le , il est constaté que les chevaux d'une ferme de Téteghem sont atteints de la gale. Toutefois les chevaux du 2erégiment des chasseurs d'Afrique cantonnés dans cette ferme ne sont pas atteints[21].
Le , le commandement d'étapes de Téteghem est transféré à Leffrinckoucke[22] puis revient à TéteghemLe , vers 11h30, un avion en panne (moteur) s'est posé sur le territoire de Téteghem, face à la ferme Vandromme, près de la route du canal de Furnes. Il se rendait à Châlons. Quatre hommes assurent la garde de l'appareil[23].
Pendant la Seconde Guerre mondiale, la ville de Téteghem a été prise à revers par les Allemands, durant la bataille de Dunkerque, en mai et .
Entre 2008 et 2015, plusieurs centaines de migrants n’arrivant pas à embarquer au port de Dunkerque pour rejoindre le Royaume-Uni, se replient sur l’aire de Téteghem-Nord de l’A16 pour tenter de grimper sur les camions, y formant un camp de réfugiés.
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Les armes de Téteghem se blasonnent ainsi : Échiqueté d'argent et d'azur à la bande de gueules brochant sur le tout
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Maire en 1802-1803 : Jean Devulder[24].
Maire en 1854 : Daulle[25]
Maire en 1883 et de 1887 à 1892 : L. Kyndt[26].
Maire de 1892 à 1904 : A. Lebecque[27].
Maire de 1904 à 1910 : M. Delcourt[28].
Maire de 1910 à 1912 : H. Ponseel[29].
Maire en 1912-1914 : L. Leuregans[30].
Maire de 1922 à 1925 : Aug. Baes[31].
Maire de 1925 à 1929 : Gaston Vandenbavière[32].
Maire de 1929 à 1937 : Léon Baes[33].
Maire de 1937 à 1939 : Romain Poublanc[34].
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
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1947 | Marcel Carton | |||
1953 | Joseph Dequeker | |||
mars 1965 | Pierre Catry | |||
mars 1977 | Emile Baes | |||
1991 | Jean-Pierre Top | DVD | Administrateur territorial, Conseiller communautaire à la Communauté urbaine de Dunkerque de 1977 à 1991[35],[36]. | |
mars 2001 | Franck Dhersin | DVD | Député de la Treizième circonscription du Nord de 1998 à 2002[37], Conseiller Général du Canton de Dunkerque-Est de 1998 à 2004. | |
2005 | Lucien Barras | DVD | ||
décembre 2015 | Franck Dhersin | UMP-LR | Vice-président de la Communauté urbaine de Dunkerque depuis 2014[38]. | |
Les données manquantes sont à compléter. |
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
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2016 | en cours | Franck Dhersin | LR | Vice-président de la Communauté urbaine de Dunkerque depuis 2014[38]. |
Les données manquantes sont à compléter. |
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir du , les populations légales des communes sont publiées annuellement dans le cadre d'un recensement qui repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[39]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[40],[Note 1].
En 2013, la commune comptait 6 952 habitants, en diminution de −3,62 % par rapport à 2008 (Nord : 1,21 %, France hors Mayotte : 2,49 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
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1 500 | 1 550 | 1 603 | 1 879 | 1 933 | 2 076 | 2 226 | 2 353 | 2 369 |
1856 | 1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 |
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2 437 | 1 240 | 1 363 | 1 383 | 1 455 | 1 496 | 1 482 | 1 570 | 1 585 |
1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 |
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1 641 | 1 703 | 1 781 | 1 705 | 1 628 | 1 606 | 1 611 | 1 239 | 1 536 |
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2005 | 2010 | 2013 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
1 685 | 1 801 | 2 874 | 5 165 | 5 839 | 7 237 | 7 360 | 7 072 | 6 952 |
Hommes | Classe d’âge | Femmes |
---|---|---|
0,1 | 90 ans ou + | 0,2 |
2,1 | 75 à 89 ans | 2,9 |
10,6 | 60 à 74 ans | 11,1 |
25,5 | 45 à 59 ans | 25,6 |
20,7 | 30 à 44 ans | 22,3 |
19,5 | 15 à 29 ans | 18,2 |
21,5 | 0 à 14 ans | 19,8 |
Hommes | Classe d’âge | Femmes |
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0,2 | 90 ans ou + | 0,7 |
4,6 | 75 à 89 ans | 8,2 |
10,4 | 60 à 74 ans | 11,9 |
19,8 | 45 à 59 ans | 19,5 |
21,0 | 30 à 44 ans | 19,9 |
22,5 | 15 à 29 ans | 20,9 |
21,5 | 0 à 14 ans | 18,9 |
Le ministère des sports a décompté 29 équipements sportifs sur le territoire de la commune en 2013[45].
Site officiel de la ville de Téteghem