Chevrier est une commune française située dans le département de la Haute-Savoie, en région Auvergne-Rhône-Alpes.
Pour les articles homonymes, voir Chevrier (homonymie).
Chevrier | |
Vue de l'ancienne église Saint-Martin. | |
Administration | |
---|---|
Pays | ![]() |
Région | Auvergne-Rhône-Alpes |
Département | Haute-Savoie |
Arrondissement | Saint-Julien-en-Genevois |
Intercommunalité | Communauté de communes du Genevois |
Maire Mandat |
Agnès Cuzin 2020-2026 |
Code postal | 74520 |
Code commune | 74074 |
Démographie | |
Population municipale |
626 hab. (2019 ![]() |
Densité | 117 hab./km2 |
Population agglomération |
2 256 hab. (2019) |
Géographie | |
Coordonnées | 46° 06′ 34″ nord, 5° 55′ 00″ est |
Altitude | Min. 332 m Max. 932 m |
Superficie | 5,35 km2 |
Type | Commune rurale |
Unité urbaine | Vulbens (banlieue) |
Aire d'attraction | Genève - Annemasse (partie française) (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de Saint-Julien-en-Genevois |
Législatives | Quatrième circonscription |
Localisation | |
Liens | |
Site web | https://chevrier.fr |
modifier ![]() |
Le terroir villageois, d'une étendue fort réduite, se trouve au pied et à l'ombre du mont Vuache, en Haute-Savoie. Le Rhône sépare Chevrier du Pays de Gex (Ain).
Jadis vouée à l'élevage bovin, la commune compte actuellement de nombreux vergers.
![]() |
Léaz (Ain) |
Collonges (Ain) |
![]() | |
Clarafond-Arcine | N | |||
O Chevrier E | ||||
S | ||||
Clarafond-Arcine | Vulbens |
Chevrier est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[1],[2],[3]. Elle appartient à l'unité urbaine de Vulbens, une agglomération intra-départementale regroupant 2 communes[4] et 2 256 habitants en 2019, dont elle est une commune de la banlieue[5],[6].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Genève - Annemasse (partie française) dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 158 communes, est catégorisée dans les aires de 700 000 habitants ou plus (hors Paris)[7],[8].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (49,9 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (54,3 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (44,2 %), terres arables (26,7 %), zones agricoles hétérogènes (23,2 %), zones urbanisées (4,7 %), eaux continentales[Note 3] (1,2 %)[9].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Le toponyme actuel est utilisé sous sa forme simple à partir de 1780[10]. Avant cette date, parfois encore au niveau local, on trouve la forme Chevrier en Vuache, Chevrier au Vuache.
Il semble désigner l'éleveur de chèvres, dérivant très probablement de l'ancien français chevrot (latin capra), ou pourrait être un patronyme[11].
En francoprovençal, le nom de la commune s'écrit Shèvrî, selon la graphie de Conflans[12].
Le territoire de Chevrier est occupé dès le Néolithique puis à l'époque romaine. Une statue de Bacchus, aujourd'hui conservée au MAH de Genève, est découverte en 1870, à l'occasion « du réaménagement de la route menant au Pont Carnot »[13].
Au Moyen Âge, le village dépend principalement des seigneurs du Vuache dont le château, aujourd'hui disparu, se trouvait à côté de l'église de Vulbens[14].
Le village avait une église paroissiale aujourd'hui désaffectée et une chapelle dite de Sainte-Victoire au sommet du mont Vuache. Chaque année à la Pentecôte un pèlerinage se déroule à la chapelle Sainte-Victoire.
L'abbaye de Chézery (Pays de Gex) et la commanderie de Compesières (ordre de Saint-Jean de Jérusalem) y détenaient également des droits.
L'ensemble du duché de Savoie opte pour la France lors du plébiscite de 1860.
La route des Murets (1866/67) vers Arcine puis le pont Carnot terminé en 1873 améliorent les transports. Avant cela, les habitants utilisaient le bac à traille de Cologny (Vulbens) pour traverser le Rhône. Le pont de Grésin sous Arcine-Clarafond permettait d’aller dans la vallée de Chézery. Il existait aussi un sentier le long du Rhône vers Bellegarde, mais il a disparu lors de la mise en eau du barrage de Génissiat.
Pendant la première moitié du XIXe siècle, Chevrier se développe ; le nombre des habitants était plus élevé que de nos jours. L'almanach du duché de Savoie note pour 1828 une population de 517 individus (alors qu’en 1978, il y n’y en a plus que 182). Une fruitière est fondée vers 1885.
En , un détachement de trente travailleurs coloniaux travaille aux carrières. Le monument aux morts est construit par le tailleur Bouvier avec la pierre de Châtillon-en-Michaille.
Le chemin de fer du PLM faisait une halte à Chevrier où une cabane abritait les voyageurs.
Au cours de la Seconde Guerre mondiale, deux prêtres originaires de Chevrier font passer la frontière aux personnes persécutées par Vichy et les nazis. Il s’agit de l’abbé Marius Jolivet curé à Collonges-sous-Salève[15] et de l’abbé Jean-Joseph Rosay, curé à Douvaine[16].
En , les soldats allemands de Fort l'Écluse font plusieurs incursions à Chevrier. Ils pillent et menacent les habitants[17]. Le en fin d'après-midi, les Allemands en provenance de Fort l'Écluse arrivent à Chevrier. Les habitants fuient vers la montagne. Le lendemain , les habitants et les animaux sont évacués vers la Suisse et les Allemands reviennent à Chevrier. Bilan : 23 maisons incendiées entre l'église et la ferme Chatelain (ex-ferme Burlat) ; une personne âgée - Alphonse Chatelain - est tuée par les Allemands. C’est la partie basse du village de Chevrier qui a été détruite. La reconstruction dura de 1945 à 1954, aidée par des dons suisses, américains, égyptiens, mais aussi de Clarafond, d'Annemasse, , etc.[18].
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
---|---|---|---|---|
maire en 1958 | ? | Edmond Marmilloud | MRP | Cultivateur Président de la MSA de Haute-Savoie Député suppléant de Charles Bosson |
avant 1988 | ? | Bernard Giazzi | ||
mars 2001 | En cours | Bernard Gaud | ... | ... |
Les données manquantes sont à compléter. |
Les habitants de la commune sont appelés les Chevriérois[10].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[19]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[20].
En 2019, la commune comptait 626 habitants[Note 4], en augmentation de 41,63 % par rapport à 2013 (Haute-Savoie : +7,33 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1822 | 1838 | 1848 | 1858 | 1861 | 1866 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
260 | 214 | 218 | 403 | 468 | 469 | 442 | 394 | 387 |
1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 | 1901 | 1906 | 1911 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
398 | 374 | 331 | 357 | 352 | 348 | 323 | 309 | 280 |
1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 | 1962 | 1968 | 1975 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
257 | 253 | 228 | 231 | 187 | 184 | 194 | 182 | 182 |
1982 | 1990 | 1999 | 2006 | 2007 | 2012 | 2017 | 2019 | - |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
203 | 221 | 306 | 350 | 356 | 439 | 545 | 626 | - |
On entre par un portail en cintre brisé typique de la période 1450-1500. La nef comporte une chapelle au sud et un chevet rectangulaire voûté en berceau brisé, survivance romane tardive. Les fenêtres paraissent plus récentes. Dans le chœur, deux fenêtres entourées de bandeaux fleuris surmontés de vases de fleurs. Des panneaux analogues se trouvent dans les embrasements. Sur le mur nord, on peut voir une guirlande de fleurs au-dessus d’un bandeau de feuillage. Au centre, une corbeille de fleurs et un évêque. À droite, l’archange saint Michel. Sur la partie gauche de l’arc triomphal, une Visitation et une corne d’abondance. L'ensemble des peintures du chœur serait italianisant et daterait de 1745. Le mur nord de la nef porte aussi sept panneaux peints : enfance du Christ, vie de la Sainte Famille et Passion. Sous les deux derniers panneaux, un personnage tient une palme et un livre (sainte Victoire ?). De quand datent ces peintures de la nef ? Au début du XVIe siècle, les Genevois devinrent protestants tandis que la Savoie était comme un avant-poste du catholicisme. Le commerce rhodanien reliait alors la région aux contrées méridionales. L’ensemble fut donc probablement réalisé à l’époque de la Réforme catholique ; la période 1665-1745 semble plausible. L'église fut abandonnée par le culte en 1793, puis restituée en 1821 comme chapelle dédiée à saint Joseph[24].
Une légende affirme qu’il s’y trouvait un couvent de moniales. Il aurait été attaqué par les Sarrasins et Victoire aurait bondi par-dessus le Rhône jusqu’au rocher de Léaz. Une autre légende affirme que l’agresseur était le seigneur d’Arcine. Certains récits présentent une version totalement différente selon laquelle les moniales fuyaient depuis la Semine.
Il y a peu, on affirmait qu’en patois Sainte Victoire se prononçait Sainte Avintire et on traduisait avantire par "avant-toit" parce que le Vuache protégerait Vulbens de la pluie. La première mention écrite du toponyme date de 1296. Quatre bâtiments s’y succédèrent[25] :
Sur les autres projets Wikimedia :